(8 530 Piscénois, 2 956 ha) est un ancien chef-lieu de canton de l’Hérault dans la communauté Hérault Méditerranée, 23 km ENE de Béziers. Bourg et ancienne ville d’art en position centrale dans le département de l’Hérault, au confluent de la Peyne et de l’Hérault, Pézenas a une ancienneté respectable. Pline la nommait Piscenoe; elle a été signalée comme villa Pedinatis, puis Pedenas. Le nom viendrait ainsi de celui de la Peyne: c’est le «bout (ou le nez) de la Peyne». Elle fut longtemps aux mains des familles Condé puis Conti et Montmorency, avec statut de ville. Bien située, elle a eu d’actives foires et fabriquait des draps. Henri IV lui avait octroyé un collège en 1597; puis elle est devenue un lieu de résidence du gouverneur du Languedoc, et un chef-lieu de la Contre-réforme où ont proliféré les ordres religieux. Pézenas a bénéficié alors de grandes extensions, avec une nouvelle enceinte et des hôtels particuliers sur le Quai; mais l’exécution de Henri II de Montmorency (1632) et la mort de Conti (1666) ont retiré un peu de l’aura d’une ville qui avait touché de près au pouvoir. Son rôle s’est affaibli dès la fin du 17e s. Dans l’ensemble, sa situation actuelle n’est pas en rapport avec son rôle historique; sa population est restée quasi constante pendant les deux derniers siècles; elle a toutefois gagné 750 hab. depuis 1999. Célébrée jadis par Molière, qui y joua à trois reprises (1650, 1653 et 1655), elle est la ville natale du géographe Vidal de La Blache (1845-1918) et de Boby Lapointe (1922-1972). Elle fait des efforts pour attirer touristes et résidants et encourager l’artisanat d’art; un festival international de l’image des métiers (FILM) réunit chaque été des villages d’artisans français et étrangers; deux parcs de loisirs ont été aménagés (cinq campings). Pézenas est une très belle ville d’art, dont le centre est riche en maisons et hôtels particuliers des 15e, 16e et 17e s.; beaucoup sont classés et forment un secteur sauvegardé; la place Gambetta, notamment, propose un ensemble superbe. La ville offre aussi d’anciennes portes de ville, des rues étroites, la collégiale Saint-Jean du 18e s. et de nombreuses autres églises, plus le parc Sans-Souci. Pézenas est même la seule ville de l’Hérault à avoir été classée «ville d’art» (en 1950), appellation devenue «villes et pays d’art et d’histoire»; elle a aussi un label «ville et métiers d’art». Le vieux centre est bâti en rond sur une légère butte, ancien oppidum dominant la rive droite de la Peyne, près du confluent avec l’Hérault, ce qui d’ailleurs expose aux crues certains quartiers bas. Il est entouré d’une large ceinture elliptique de boulevards qui englobe les anciennes extensions vers le SE. Une troisième ceinture est apparue au 19e s., puis d’autres se sont formées au 20e. La ville a les commerces de son rang, de l’artisanat, un hôpital local (27 lits), une clinique Pasteur (32 lits, 50 sal.), une maison de retraite Orpea (35 sal.); un tribunal de commerce et un tribunal de première instance, deux lycées et un collège public, un collège et un lycée agricole privés, un théâtre du 18e s. (ancienne église de 1590 où siégèrent les États du Languedoc, transformée en théâtre en 1804), des musées (tapisseries, mobiliers, peintures; faïences du 18e s.; vie de Molière). S’y ajoutent des fêtes, où l’on sort un cheval de bois articulé; et deux célébrités locales en gastronomie: les berlingots, et les petits pâtés de Pézenas, fourrés d’un mélange de viande d’agneau, citron confit et sucre roux, inventés en 1768 par le cuisinier d’un aristocrate anglais qui revenait d’Inde; il existe même une «confrérie» d’amateurs. Les principaux autres employeurs sont les supermarchés Carrefour (105 sal.), Leclerc (95 sal.), Bricomarché (25 sal.), négoce de pharmacie Gracias (25 sal.); lignes électriques Allez (40 sal.), montages Abbey Built (30 sal.). Le territoire est étendu et complexe. Au nord sont des carrières de basalte, le grand domaine-parc de la Grange des Prés, le pont de Montagnac sur l’Hérault, la chapelle de Saint-Jean-de-Bébian (prieuré roman du 12e s.). À l’ouest se dispersent plusieurs domaines avec parcs; au SO, parc et château (17e s.) de Fontdouce, nécropole de Saint-Julien (7e-6e s. avant notre ère), oppidum de Saint-Siméon et l’ancien étang asséché de la Grange Rouge. Au sud se tiennent le château et le gros hameau de Conas, avec un ancien moulin sur le fleuve. En tout, les vignerons de Pézenas cultivent plus de 1 000 ha de vignes (en partie d’AOC coteaux-du-languedoc) et la cave coopérative Molière a une cuverie de 93 000 hl. Le nouveau canton de Pézenas a 15 communes, 34 100 hab. |