fleuve breton de 105 km de long pour un bassin de 119 500 ha; la Rance naît à Collinée à 260 m sur les pentes du Mené et se dirige d’abord vers l’est. Elle s’infléchit vers le NE à Saint-Jouan-de-l’Isle, frôle Caulnes et alimente en aval le barrage de Rophémel; puis elle s’oriente vers le nord. Elle reçoit à droite à Évran le Linon, dont la vallée lui apporte le canal d’Ille-et-Rance; après le passage sous Dinan dont elle confortait les défenses, sa vallée est inondée par le grand barrage de l’usine marémotrice, en un vaste lac, étranglé toutefois à Port-Saint-Hubert en Plouër. Ses eaux aboutissent à la Manche entre Saint-Malo et Dinard, confondues avec les flux de décharge du barrage. Six communes se disent «sur Rance». L’usine marémotrice de la Rance, qui s’appuie sur les communes de Saint-Malo à l’est et La Richardais à l’ouest, reste une réalisation pionnière et unique au monde par sa taille. Elle se fonde sur un principe simple: remplissage du bassin à marée montante, vidange au jusant. Des moulins à marée avaient déjà fonctionné dans l’estuaire de la Rance, dont le marnage moyen est de 8,2 m, montant en équinoxe à 13,5 m. Les turbines peuvent fonctionner dans les deux sens. Le concept en a été présenté dès 1921 par Gérard Boisnoer, mais la réalisation est des années 1960. L’usine a été inaugurée en 1966, la route en 1967. Le barrage s’étire sur 700 m, la centrale occupant 240 m; elle est flanquée à l’ouest d’une écluse à bateaux, à l’est d’un barrage mobile à vannes. Les turbines forment une batterie de 24 groupes-bulbes de 10 MW chacun; ces 240 MW fournissent en année moyenne 600 GWh. L’ensemble occupe environ 60 personnes et reçoit quelque 300 000 visiteurs par an. Le barrage retient un lac de 2 200 ha, qui peut contenir 184 Mm3 d’eau; les apports de la Rance sont faibles en comparaison (12 m3/s en moyenne). Ce lac est très utilisé par la plaisance et plusieurs ports ont été aménagés. Entre 15 000 et 20 000 bateaux empruntent les écluses entre lac et estuaire. Le barrage, servant de pont, a également permis de réduire la distance entre Saint-Malo et Dinard de 45 à 15 km. |