' communauté de communes de l’Indre-et-Loire, associant 15 communes et 21 450 hab. sur 32 634 ha; elle siège à Bléré; Athée-sur-Cher, La Croix-en-Touraine et Saint-Martin-le-Beau dépassent aussi 2 000 hab. Francueil (1 410 Francueillois, 1 292 ha dont 216 de bois) est à 8 km ESE de Bléré. Le village a une église des XIe et XVe, un ancien presbytère à tour octogonale et un prieuré du XVe. La commune cultive 150 ha de vignes et abrite la plus grande coopérative viticole du département (50 000 hl de capacité), créée en 1924, fusionnée avec la coopérative de la commune voisine de Civray-de-Touraine et animée par les Maîtres Vignerons de la Gourmandière; elle traite la production de 300 ha (120 adhérents, 18 000 hl dont deux tiers en rouge). La population communale remonte depuis 1975 (700 hab.) et a bien progressé depuis 1999 (+ 450 hab., soit +47%). Le finage de Francueil atteint la limite départementale à l’est. Il est bordé au nord par le cours du Cher et touche au château de Chenonceau; camping (3 étoiles) en bord de Cher à l’angle NE, au Port Olivier. Le reste de la plaine du Cher est en bois et prairies. L’habitat s’étale sur les basses pentes d’un coteau de Loire très adouci, et autour des vallons du ruisseau de Francueil; le manoir des Ouldes est du XVIe. Le plateau s’élève lentement au sud, jusqu’au point où il est traversé par l’autoroute A85; les hameaux du Temple au SE, de Coulommiers à l’ouest, sont entourés de vignes. Chisseaux (610 Chisseaussois, 1 180 ha dont 513 de bois), sur la rive droite du Cher, est accessible par un pont. Elle fut jadis Cisomagus, ce qui désignait un marché (magos). Le village, agréable, s’étire au pied du coteau de rive droite, le long de la D40 et de la voie ferrée. Il s’orne d’une intéressante église des Xe-XIIe à peintures murales et d’un château du XVIe. Son finage, limitrophe du Loir-et-Cher, compte 35 ha de vignes et englobe au nord le bois du Trouin, appendice de la forêt d’Amboise. Il est vallonné par le ru de la Charvière, où se succèdent plusieurs petits étangs; la Buissonnière, sur un versant de la Charvière, propose un camping avec yourtes et spa (3 étoiles). L’imposant Moulin-Fort du XVIe, restauré, est au milieu du Cher, mais la maison éclusière est au Port Olivier de Francueil, rive gauche; promenades, embarcadère et camping de l’Écluse au bord du Cher. Chenonceaux (360 Chenoncellois, 433 ha dont 204 de bois), 6 km à l’est de Bléré, héberge le principal titre de gloire de la communauté, le château de Chenonceau — les deux orthographes, celle de la commune et celle du château, sont soigneusement distinguées. Le château, pur joyau de la Renaissance, résume à lui seul quelques traits caractéristiques de la société et de l’histoire tourangelles. Succédant à un ancien château féodal ruiné dont le donjon a été en partie conservé (tour des Marques), il a été construit de 1513 à 1521 au bord du Cher, et complété d’une galerie à l’italienne à la fin du XVIe. Il s’accompagne de beaux jardins à la française, abrite un musée de cires et un grand potager, ainsi qu’un restaurant, dans un parc de 75 ha. Il accueillit un hôpital militaire pendant la Grande Guerre. Il serait le plus visité des châteaux de France après Versailles et avant Chambord, recevant sans doute 800 000 personnes annuellement — toutefois le propriétaire privé ne communique pas ses statistiques. À l’origine du château furent les familles bourgeoises de Tours enrichies par le commerce et le service du roi Louis XI: son créateur Thomas Bohier avait réussi à rassembler un domaine de 1 600 hectares avec l’aide de Jacques de Beaune; sa femme Katherine, qui orienta les travaux et aménagements, était fille d’un Briçonnet et d’une de Beaune. François Ier confisqua le domaine en 1535 et en fit un site royal, passé successivement à des favorites et à des princes du sang avant de revenir deux siècles plus tard (1733) à Claude Dupin, bourgeois berrichon devenu receveur des finances (aussi époux de Louise de Fontaine et ancêtre de George Sand), ce qui facilita ensuite la traversée de la Révolution. Le château fut acquis en 1864 par Marguerite Pelouze, née Wilson (un Britannique qui détint les Forges du Creusot); elle était sœur du fameux Daniel Wilson, devenu député de Loches et gendre du président Jules Grévy dont il entraîna la démission en 1887 à la suite du scandale des décorations qu’il monnayait («Ah ! quel malheur d’avoir un gendre» fut alors une célèbre chanson). Elle-même était une égérie du président; elle consacra des sommes considérables à la remise en état du château et s’y endetta; Chenonceau fut saisi en 1888 au profit du Crédit Foncier, passa ensuite aux mains de divers propriétaires dont un député espagnol, et entra enfin en 1913 dans les propriétés des chocolatiers Menier; il appartient encore à leurs descendants, qui l’ont restauré de 2009 à 2012 avec l’aide de l’État et le décorent pour les fêtes de fin d’année. Le village, qui s’orne d’une église des XIIe et XVIe, est sur la D40 au pied du coteau, sur les pentes et dans les vallons duquel se dispersent des pavillons, notamment au Fourneau un peu à l’est; camping municipal. Le finage, presque entièrement occupé dans la plaine par le domaine du château, s’étire en pointe au nord dans la forêt d’Amboise, où il inclut la Fosse Fessée et touche au territoire de Souvigny près du Grand Étang de Jumeaux. Civray-de-Touraine (1 890 Civraisiens, 2 288 ha dont 634 de bois), à l’ouest de Chenonceaux, dessine une file quasi continue d’habitats au pied du coteau de rive droite du Cher, accompagnant la D40 et la voie ferrée; château de Civray (1715), église des XIe et XIIe. Le nom de Civray a été complété en 1954 au détriment d’un habituel mais non officiel Civray-sur-Cher. La commune n’avait alors que 940 hab. et sa population augmente depuis 1970; elle a gagné 350 hab. depuis 1999. Le finage mord au nord-est sur la forêt d’Amboise (les Vieilles Granges), où l’on admire le Chêne des Six Allées. Les habitats des Cartes et des Vieilles Cartes sont à l’orée de la forêt. Le plateau, assez large, ondulé par les vallons qui descendent vers le Cher, porte plusieurs hameaux, ainsi que le château du Petit Bois (XVIIe et XIXe) au NE, celui de Mesvres (XIIe au XVIe, à donjon carré) tout à l’ouest. Au pied du coteau du Cher, la file d’habitations englobe le hameau de Vaux et va à l’ouest jusqu’aux Maisons Rouges où débouche le ruisseau de Mesvres. Mesvres et Vaux sont considérés localement comme des «villages». La plaine de rive droite du Cher alterne prés, vergers et bois; château de l’Île (XIXe), pont et barrage, camping municipal au Port. Le finage s’étend vers le sud loin au-delà du Cher, où il engobe le hameau de la Canardière au bout du pont, le château (XIXe) et les hameaux de Thoré au pied du talus, et monte sur le plateau méridional parmi les vignes. La rocade de Bléré (D31) s’y greffe sur la D976 à la Fosse au Loup. Civray cultive 196 ha de vignes sur les collines des deux côtés du Cher. Dierre (620 Dierrois, 1 027 ha dont 362 de bois), 5 km ONO de Bléré, présente une organisation très classique: village-rue au pied du coteau, plateau en partie viticole couvert au nord par la forêt d’Amboise (le Grandes Entes), au sud la plaine de rive droite du Cher. Celle-ci s’élargit en aval de Bléré, accueillant l’aérodrome dit d’Amboise-Dierre (code LFEF), qui a une piste bitumée de 700 m et un aéroclub. Tout près, barrage à aiguilles et maison éclusière de Vallet sur le Cher. Dierre a une église classée des XIIe et XVe-XVIe, 20 ha de vignes; château de Vauhardy à l’est sur le coteau (XVIIIe-XIXe). Tout au nord, le lieu-dit Lubite a le nom d’une cabane de vigne: assez rare, ce nom est propre à la Touraine; il pourrait avoir été dérivé de «loge». La circulation est dédoublée entre la rue du pied de coteau et la D140 Tours-Vierzon, qui évite le village en suivant la boire du Filet. La population a augmenté de 120 ab. depuis 1999. Les autres communes sont sur le plateau de Champeigne au sud du territoire intercommunal, et en Gâtine au sud-est. Courçay (830 Courciquois, 2 477 ha dont 415 de bois) est au sud-ouest de Bléré, presque aussi proche de Tours (19 km) que de Bléré (16 km). Son site est apprécié pour ses rochers, grottes, anciens moulins et points de vue; l’église (XIIe) a un original clocher à mitre octogonale; château de Châtillon (XIXe), manoir de la Grande Couture (XVIe), gros moulins. Courçay, dont la population était tombée à 470 hab. dans les années 1970, a gagné 120 hab. depuis 1999. Le finage s’étend largement des deux côtés de l’Indre. Au sud, il est traversé par la D943 Tours-Loches et la voie ferrée, et englobe les hameaux de Toizay et de Villetivrain, dont le voisinage se nomme la Beauce. À l’est, il contient le hameau et le moulin de la Thibaudière sur la rive droite de l’Indre, et des vergers sur le plateau. Au nord, il confine à Athée sur un plateau de labours et de bois où se distinguent le hameau de la Barrerie et le terroir des Champeignes. Cigogné (440 Cigognassiens, 2 179 ha dont 231 de bois), 5 km à l’est de Courçay, sur un beau terroir céréalier de Champeigne, conserve une église en partie du XIIe (beau porche sculpté) et un donjon carré du XIVe. Fermes et petits hameaux se dispersent sur le plateau, avec des silos; petit château des Paluds à l’est (XIXe), haras de la Guignaudrie et nouveau foyer d’accueil médicalisé du Clos d’Alban (40 polyhandicapés) à l’ouest. Le nom de Cigogné, qui existe en une dizaine de lieux-dits de Touraine sous la forme Cigogne, est probablement à mettre en rapport avec les anciens puits à haut balancier, jadis nommés métaphoriquement cigognes. La commune a gagné 130 hab. depuis 1999 (+42%). Sublaines (200 Sublainois, 1 444 ha dont 99 de bois), un peu plus à l’est, est sur la route d’Amboise et Bléré à Loches (D31). Au nord, son territoire accueille un échangeur de l’autoroute A85 avec la D31 et la D58, le péage de Bléré et la nouvelle zone d’activités de Bois-Gaulpied (25 ha) où Exapaq (à Géopost, filiale de la Poste) s’est installé en 2015 à partir de Saint-Pierre-des-Corps (40 sal., 60 000 colis triés et embarqués chaque nuit); transports DPD (40 sal.), négoce de bois Triangle (45 sal.). L’église, en partie du XIIe, a des traces de peintures murales du XVe. La ferme de Cours, au nord, est classée pour son colombier carré du XVIe; non loin, le site classé du Grand Ormeau a montré des restes de camp préhistorique avec fossés; au sud, ferme fortifiée de Homme (XVIe). La commune est sans école; elle a 40 hab. de plus qu’en 1999. Luzillé (1 000 Luzillois, 4 068 ha dont 652 de bois) est à 10 km SSE de Bléré. Son site est agrémenté par des vallons encaissés, où sont trois grands étangs de retenue. Le village s’étage dans la petite vallée du Beugnon, qui rejoint le Cher un peu en amont de Chenonceaux; église en partie du XIIe, château de Beau Chêne (XVIIIe) au SE, avec parc; polissoir classé dit la Pierre Saint-Martin au SO, menhir près de la Grange au NO. Luzillé a gagné 230 hab. depuis 1999 (+30%). Le finage s’étend sur le plateau de Champeigne et porte plusieurs hameaux, les châteaux de Brosse (XIXe avec douves et soubassement du XVe) et de Villiers (XIXe); à l’est, bois de l’Étang Brûlé et des Sept Pieds. La partie nord de la commune est traversée par l’A85. Épeigné-les-Bois (430 Épeignois, 1 452 ha dont 314 de bois) est au bord de la vallée encaissée du ruisseau de Chézelles, 13 km au SE de Bléré. La commune est limitrophe du Loir-et-Cher; elle a gagné 50 hab. depuis 1999. Le village a une église des XIIe-XIIIe, avec crypte et source, et jouxte un étang aménagé; l’habitat se disperse sur le plateau; tout au nord, l’A85 traverse en viaduc la vallée. Céré-la-Ronde (460 Céréens, 4 920 ha dont 2 600 de bois) est sur la D81, 21 km au SE de Bléré dans un paysage nettement plus boisé de Gâtine, en limite de province et sur des sols où abonde l’argile à silex. La commune a plusieurs grands bois dont ceux d’Aiguesvives et du Châtelier, et s’orne à l’ouest des hautes tours rondes du château féodal de Montpoupon, bâti aux XIVe, XVe et XVIe (première renaissance) sur un éperon de confluence, qui a un beau châtelet de 1515 et abrite un musée du Veneur; l’ensemble a reçu 19 000 visiteurs en 2014. Céré a une foire aux chèvres, un festival des jardins, un centre de vacances (180 places) au château de Razay, au SO, qui est du XVe et surtout du XIXe; château de Biard (XXe) au sud. Le village est dans la vallée de l’Aigremont, bras supérieur du ruisseau de Chézelles; l’église et son presbytère sont du XVIe. Le nom de Céré s’écrit avec deux accents mais le premier semble illégitime, la prononciation locale étant Ceré (sré). Le prédicat «la Ronde», ajouté en 1936, évoque un lieu-dit au nord-est de la commune, où est le point culminant de la Touraine (186 m) à la limite du Loir-et-Cher; la ferme de la Ronde accueillit un orphelinat au XIXe. Non loin, dans le bois d’Aiguevives, a été installée en 1993-1994 une station de stockage souterrain de gaz, d’une capacité de plus d’un milliard de mètres cubes, à 900 m de profondeur, avec treize puits (Storengy, 25 sal., filiale de GDF-Suez). Le site de l’ancienne abbaye d’Aiguesvives est proche, mais à la pointe de Faverolles-sur-Cher (Loir-et-Cher). |