(38 340 Jocondiens, 3 241 ha) jouxte Tours au SO et fait partie de sa Métropole (Tours Métropole Val de Loire). Elle est la ville la plus peuplée du département après Tours. Son gentilé est discuté, la forme ancienne du nom étant Gaudiacus, un nom de personne, comme bien d’autres Jouy, dont les gentilés sont plutôt Jovacien, Jovicien. Joué a complété son nom en 1848; elle avait alors 1 800 hab. Sa population est passée à 4 700 en 1936, 9 000 en 1962; elle a fait un bond ensuite, atteignant 17 800 hab. dès 1968, 34 700 en 1982, puis a ralenti sa croissance, gagnant 1 110 hab. après 1999. La commune atteint au nord la rive du Cher, que traverse la rocade nord-sud de Tours (boulevard périphérique); mais les extensions de Tours dans les années 1960 ne lui ont laissé qu’une faible fraction du val, autour du Pont aux Oies. En revanche, elle s’étend assez loin vers le sud, au-delà de l’A85 et des Étangs de Narbonne, en un territoire resté rural. Les voies ferrées traversent sa partie orientale, laissant à l’est les quartiers de la Vallée Violette, de la Grande Bruère et de la Bondonnière. La rocade sud de Tours passe à peu près au milieu du territoire. Celui-ci est urbanisé au nord, et sur 600 à 1 000 m au sud de la rocade en plusieurs lotissements. Au-delà vers le sud, s’éparpillent fermes, pavillons et quelques manoirs, comme la Coudraye (XVe et XIXe), la Mazeraie (XVIIIe). La commune s’honore d’une spécialité de vin gris en AOC Touraine à partir de trois pinots (meunier, gris et noir) partagée avec Chambray, Saint-Avertin, Larçay et Esvres, et animée par une confrérie du Noble Joué; il figurait déjà à la cour de Louis XI; mais les viticulteurs de la commune de Joué ne compteraient que pour 6 ha, l’essentiel étant à Esvres. La ville est fleurie (trois fleurs) et a équipé à l’ouest un actif et original Espace Malraux pour les spectacles (1 000 et 300 places), dans le parc des Bretonnières, près d’un hôtel Mercure, du lac et du centre nautique (voile) partagés avec Ballan-Miré, et de lotissements cossus; dans les bois, le parc d’aventures Gadawi reçoit 13 000 entrées par an. Quelques manoirs se remarquent parmi les habitations, dont la Crouzillière (XVIe), la Marbellière (XVIIe) et la Frazelière (XVIIe) au nord, Chérizy (XVe et XVIIIe) au nord-est. Le château-hôtellerie de Beaulieu (XVIIIe) est aussi au nord, sur le talus dominant le val du Cher. Un peu plus à l’est sont les restes d’un pont romain (l’Arche du Pin) sur le Petit Cher, et une caserne de gendarmerie mobile (Dutertre). Le parc aménagé de la Rabière est au centre de la commune, où les grands immeubles voisins du quartier de la Rabière sont considérés comme zone urbaine sensible (6 600 hab.). Deux autres périmètres, au centre (le Morier) et à l’est (la Vallée Violette) sont définis comme «zones de veille» par les accords de politique urbaine de l’agglomération. Joué a huit groupes scolaires publics et une école primaire catholique avec collège et lycée, quatre collèges publics, un lycée général et un lycée professionnel publics; des centres de formation d’apprentis (Campus des Métiers et de l’Artisanat, 1 700 élèves), de rééducation et pour handicapés, plusieurs maisons de retraite et un abondant équipement culturel et sportif: médiathèque, école de musique, Le Temps Machine (musiques actuelles, salle de 600 places), classe-musée René Granger, Galerie du Parc (de la Rabière), Maison des Jeunes et de la Culture, festival des arts de la rue (les Années Joué). Joué se distingue notamment en tennis de table (l’équipe féminine a pu figurer en Pro A), avec école. Le tramway de Tours traverse la commune jusqu’au lycée Jean-Monnet. Une grande zone d’activités de la Liodière (1 400 emplois, 54 ha) se déploie au sud-est le long de la D86. Une autre (Joué 1 ou Gutenberg) longe la rocade au nord-ouest. À l’ouest vers Ballan-Miré, la troisième (Joué 2 ou Pôle Cugnot) est sur la voie ferrée de Chinon et bordée par la voie rapide D751 qui se raccorde à l’A85; enfin, une quatrième est esquissée au nord-est au-delà de la gare, où sont notamment Hutchinson et le Fournil. Joué accueille de nombreux établissements industriels. Le principal, l’usine Michelin, a fabriqué des pneus pour camions à partir de 1961, montant jusqu’à 4 200 emplois (1982), mais s’est réduite par paliers jusqu’à cesser toute production; elle déclare 210 emplois seulement en 2020, essentiellement d’entretien; les projets de réaffectation des lieux n’ont pas encore abouti. Hutchinson (590 salariés) fabrique des courroies et tuyaux de caoutchouc, après avoir repris en 1962 une ancienne câblerie de 1917. Zodiac a une unité d’aéronautique (Safran, 110 sal.) et une de coussins d’airbags (60 sal.); carrosserie Petit-Picot (65), boulangeries industrielles Le Fournil du Val de Loire (135 sal.) et Nardeux (65 sal.); gaz industriels Air Liquide (50 sal.). Joué abrite aussi des négoces de matériaux (Frans Bonhomme, 2 150 salariés), de vaisselle (Barbier, 80), de fournitures médicales et dentaires (Schein, 200), d’alimentation (Pomona, 150), de boissons (Schoen, 60 sal.), de cartes, guides et globes (Cartothèque, 65 sal.); ingénierie Neodyme (110 sal.), services aux entreprises Cesium (80 sal.) aide à domicile A2AE (65 et 60 sal.), assurances MAAF (55 sal.); pompes funèbres intercommunales PFI (60 sal.); installations électriques et thermiques Eiffage (550 sal.), Hervé (190 et 140 sal.), SNEF (50 sal.); travaux publics Eurovia (160 sal.), EuroPeinture 37 (65 sal.); nettoyage Limpa (210 sal.), ISS (90 sal.), service des eaux Veolia (110), collecte de déchets Suez RV (490 sal.); publicité Adrexo (140 sal.) et Mediapost (130); transports Le Berre (130) SAFEN (100); entreposage Neolog (70 sal.), La Poste (200 sal.). La grande distribution est représentée par un centre commercial Leclerc (140 sal.) près de Grandmont tout à l’est, un Super U (165 sal.). La municipalité emploie plus de 500 personnes. |