1. nom donné par Raoul Blanchard à la longue dépression qui sépare les Préalpes des massifs cristallins des Alpes («sillon subalpin» des géologues); il comprend au sud le Grésivaudan, au centre la Combe de Savoie, se prolonge au nord par la vallée de l’Arly. Plus au nord, il n’a plus l’allure d’une dépression mais seulement d’un contact tectonique, parfois indiqué par des vallons entre Haut-Giffre et Aiguille Rouge, la vallée de Chamonix s’insinuant plus à l’est entre deux massifs cristallins. Au sud de Grenoble, le Sillon se prolonge par la basse vallée du Drac et le Trièves. Le couloir formé par le Grésivaudan et la Combe de Savoie, drainé par l’Isère, est très peuplé et très fréquenté, et fut en France le berceau de l’hydroélectricité. 2. L’expression a été détournée dès avant 1990 en un sens de promotion publicitaire et de perspectives d’aménagement, sous deux formes différentes quoique liées: soit un arc de cercle large de quelque 50 km et long de 200, axé sur un réseau de villes allant de Valence à Genève par Grenoble, Chambéry et Annecy, soit même une association des départements de la Drôme, de l’Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie… «Espace moteur de l’ensemble des Alpes du nord, le Sillon alpin désigne, entre Genève, Annecy, Chambéry, Grenoble et Valence, un ruban de villes et de territoires qui, en trente ans, a connu un essor spectaculaire» (http://www.sillon-alpin.fr/). Conférences annuelles et Rencontres sont organisées par une association créée en 2000 par les trois départements nord-alpins et rejointe en 2005 par la Drôme, brandissant un label qui est «synonyme de dynamisme et de qualité». La Chancellerie d’État du canton de Genève s’y est associée. Ce Sillon arbore des nombres bien ronds (100 000 étudiants, 100 000 salariés de l’industrie, «près de deux» millions d’habitants), ce qui est d’autant plus méritoire que son territoire n’est jamais exactement défini. Du moins son apparition signale-t-elle une intéressante volonté de coopération. |