contrée correspondant au couloir de Saint-Étienne à Givors, drainé principalement par le Gier, dont le nom du Jarez dériverait. En fait, le terme de Pays du Gier est plus souvent employé aujourd’hui. Mais Jarez (le nom se prononce comme jarret) subsiste dans certains noms de communes, y compris au nord de Saint-Étienne (Saint-Priest-en-Jarez et La Tour-en-Jarez) et au flanc du Pilat (Saint-Paul-en-Jarez). Ce couloir est ouvert par une grande cassure du socle entre les monts du Pilat au sud et ceux du Lyonnais au nord. Traditionnel lieu de passage entre Lyon et le Forez ou le Velay, il a été dès le 16e siècle le site d’une grande extension de l’industrie textile, spécialisée notamment dans le moulinage puis la passementerie et complétée par des productions de feutres (chapellerie) et de cuirs. Il s’est aussi révélé riche en houille et fut exploité comme tel au 19e siècle. Cela lui a valu de se transformer en une rue d’industries et d’habitats ouvriers, le long de la route de fond de vallée de Saint-Étienne à Givors, flanquée de la plus ancienne liaison ferroviaire interurbaine de France (Saint-Étienne-Lyon en 1830) puis de l’autoroute A47. Les villages des versants du Pilat et des monts du Lyonnais ont participé à ces mouvements, avec un peu de distance. Les crises des industries traditionnelles des charbonnages, du textile et de la sidérurgie ont affecté les emplois et, ajoutées à la vétusté de certains habitats, ont entraîné des diminutions de population depuis les années 1960. Mais les villes et villages du Jarez ont bénéficié en retour de mouvements inverses de périurbanisation à partir des métropoles, et presque partout la tendance à la dépopulation est arrêtée, voire renversée. De nombreux vergers agrémentent les espaces ruraux du versant nord, exposé au midi et formant l’ensemble dit des Coteaux du Jarez. |