ou plus souvent la Grande Brière, pays de marais au nord de l’estuaire de la Loire. La Brière proprement dite correspond à environ 19 000 ha de terrains humides, étangs et tourbières, parsemés de quelques îles, au nord de Saint-Nazaire. Cet espace de marais occupe la partie basse d’un petit bloc de terrains anciens doucement incliné vers le Sillon de Bretagne qui le domine au nord. Il est drainé par le Brivet vers l’estuaire de la Loire. La Brière se divise en trois sous-ensembles. Vers l’ouest sont les marais indivis, une étendue de 7 000 ha inaccessible autrement qu’en barque, formée d’eaux, de tourbes et de roselières, et drainée par la croisée des canaux du Nord et de Trignac dans le sens NO-SE, de Bréca et de Rosé dans le sens E-O. Dans la partie centrale, émergent plusieurs îles de forme allongée, où se concentre l’habitat le long de rues périphériques, dans les communes de Saint-Joachim et de Saint-Malo-de-Guersac. Plus à l’est se déploie un nouvel ensemble de marais, mais d’appropriation privée et depuis longtemps drainés et mis en culture; leurs eaux sont évacuées par le canal de la Boullaie vers le Brivet, lui-même canalisé dans la traversée de cette partie de marais sous la forme du canal de Languitre. La zone humide Natura 2000 de Brière s’étend sur 16 700 ha, dont 20% sont classés dans les terres et eaux salées, 40% dans les eaux douces et tourbières, 20% dans les prés, le reste dans les landes, broussailles et espaces construits ou urbanisés. Il reste quelques étangs mais la surface toujours en eau a reculé de 700 ha en 1948 à 250 ha de nos jours. Les arbres progressent, surtout les saules, mais les chênes apparaissent aussi. La Brière est connue pour ses chaumières, dont le nombre est évalué à 2 500, ce qui en fait le plus grand ensemble en France. Elle a vécu les tensions liées à l’abandon ou le déclin des activités traditionnelles d’exploitation des roseaux, de la tourbe, de la pêche au carrelet et des prairies d’élevage bovin, la puissante attraction des industries nazairiennes et les fluctuations de leurs emplois, les fortes fréquentations touristiques estivales dues à la proximité de la Côte d’Amour, et la recherche de résidences secondaires ou principales par les Nazairiens, les Nantais, voire les Parisiens, et les intérêts des chasseurs et des pêcheurs. Il s’agit donc d’un espace fragile, aux enjeux multiples et aux pressions soutenues. Dès 1970 a été constitué le Parc naturel régional de Brière, à des fins de protection, d’entretien et de rénovation. Son contour, assez simplement dessiné sans tenir compte des limites communales, s’appuie au sud sur la rocade de la N171 entre Montoir-de-Bretagne et Guérande. Il englobe 49 000 ha, relevant de 18 communes, et ne correspond qu’imparfaitement aux espaces de marais: il en déborde largement à l’ouest en englobant Saint-Lyphard, Herbignac, Assérac et Saint-Molff, mais exclut vers l’est des espaces de marais entre Donges et Pontchâteau. Le Parc s’efforce de relancer la récolte des roseaux, de la tourbe, et de vases utiles à l’horticulture sous le nom de noir de Brière. Il a élu quatre centres d’intérêt principaux: l’île de Fédrun à Saint-Joachim, où sont la Maison du Parc, un musée des Chaumières et un musée de la Mariée; l’île de Rosé à Saint-Malo-de-Guersac juste au sud, où se visite un musée de l’Écluse exposant le système de drainage des marais, et près duquel sont proposés un parc animalier et la réserve naturelle Pierre Constant; au nord, à La Chapelle-des-Marais, une Maison du Tourisme; à l’ouest à Kerhinet en Saint-Lyphard, un centre d’éducation à l’environnement avec un musée et un marché artisanal. |