région officielle au centre de la France, étendue officiellement sur 39 151 km2. Elle comprend les six départements du Cher (18), d’Eure-et-Loir (28), de l’Indre (36), d’Indre-et-Loire (37), du Loir-et-Cher (41), du Loiret (45). Elle compte ainsi 20 arrondissements, 102 cantons et 1757 communes, celles-ci partiellement regroupées en 2 métropoles (Tours et Orléans), 7 communautés d’agglomération (Bourges, Chartres, Dreux, Vendômois, Châteauroux, Blois, Montargeois) et 70 communautés de communes. Elle est limitrophe de l’Île-de-France, de la Bourgogne, de l’Auvergne, de la Nouvelle Aquitaine, des Pays de la Loire, de la Normandie, soit six régions, un record en France. Sa population était de 2 370 000 hab. en 1990, 2 440 000 hab. en 1999; elle est de 2 578 000 hab. en 2020. Sa croissance, d’environ 0,4% par an, tient un peu plus à l’excédent de naissances sur les décès (60%) qu’à l’excédent d’arrivées sur les départs (40%). La préfecture régionale et le Conseil régional siègent à Orléans. La forme de la région est assez compacte et, quoique effectivement située au centre du pays, ce qui lui a valu un nom sans génie, elle est loin d’en exprimer la diversité. Certes, elle peut apparaître à certains égards très contrastée. Elle juxtapose des espaces de grande culture plutôt opulents et de grandes forêts et gâtines, de grandes plaines nues et des paysages vallonnés et verdoyants; des industries de technologie avancée et des ateliers de montage venus à la recherche de bas salaires ruraux; le plus grand rassemblement de châteaux historiques très visités et de petites villes en crise d’emploi comme Vierzon ou Romorantin; des franges franciliennes en transformation rapide et de calmes et profonds bocages. Pourtant, elle appartient tout entière, ou presque, aux paysages plats et aux agricultures riches de l’Europe du Nord, sous les cieux rapidement changeants et le climat modéré des confins atlantiques; elle n’a ni mer ni montagne, et la proximité de la capitale est une donnée majeure. La région Centre Val de Loire s’organise selon deux principes essentiels. D’abord, elle appartient presque tout entière au Bassin Parisien: les bordures de massifs anciens n’y apparaissent qu’à peine dans le Perche au nord-ouest, dans la Marche tout au sud des départements du Cher et de l’Indre. Les altitudes sont partout très modérées, le point culminant n’atteignant que 504 m à Magnoux dans la commune de Préveranges (Cher). De ce fait, dominent dans le paysage les bas plateaux à soubassement calcaire et souvent crayeux, très souvent couverts de dépôts superficiels, les uns limoneux, les autres sableux ou argileux. Deux d’entre ces bas plateaux, presque des plaines, s’étalent en grandes champagnes ouvertes, où trônent les grandes cultures: la Beauce au nord de la Loire, la Champagne berrichonne au sud. Le reste est plus morcelé, associant de plus petites champagnes, comme la Champeigne ou le pays de Sainte-Maure en Touraine, et des contrées plus boisées aux sols plus pauvres et aux noms significatifs: Gâtines et Gâtinais, Boischaut du sud et du nord. La Brenne au sud-ouest, la Sologne au centre accusent la tendance en multipliant les étangs, les forêts et les réserves de chasse. Si, dans l’ensemble, cette distribution a une allure concentrique conforme à l’organisation générale du Bassin Parisien, ce n’est donc pas sans ruptures et contradictions. De même, les bordures sont très différentes: au sud apparaît une assez étroite «dépression périphérique» herbagère, évidée dans les terrains tendres de la bordure du Massif Central en Boischaut, val de Germigny et Aubois, mais il n’en est pas ainsi à l’ouest. La distance à Paris, même si elle ne joue pas de façon linéaire, est fondamentale. Elle a eu et conserve son rôle dans la puissance d’une agriculture opulente et subventionnée, comme dans la conservation et l’extension des grands domaines boisés, les uns liés aux anciennes propriétés royales et aristocratiques de l’Ancien Régime, les autres aux fortunes bourgeoises du 19e siècle. Elle se marque aussi aux attractions et aux pressions démographiques qui, par flux et reflux successifs, ont vidé certaines campagnes de leurs habitants, et quelques villes de leurs anciennes spécialités, puis apporté à quelque distance de Paris les nouvelles industries et les bureaux de la «décongestion» parisienne. Les abords de l’Île-de-France se peuplent et se transforment si fort que les autorités en sont venues à identifier et délimiter approximativement une «frange francilienne» sur la carte des territoires régionaux, tandis que les marges les plus éloignées poursuivent leur abandon. Pourtant, cette organisation est recoupée par un élément majeur et discordant, dont le prestige local est extrême: le Val de Loire. La Loire traverse la région du sud-est à l’ouest et y dessine ce grand arc qui, d’une certaine façon, dénote et contredit à la fois l’attraction de l’ombilic parisien: l’amont d’Orléans semble lui obéir, l’aval lui tourne le dos. On sait à quel point le Val a séduit, et qu’il fut un lieu privilégié dans l’histoire du royaume de France. Il a fixé des vignobles, des jardins et des vergers, ainsi que les deux plus grandes agglomérations urbaines de la région et les plus fortes densités de population — ainsi que quatre centrales nucléaires qui font de la région la première productrice d’électricité en France. De Gien à l’Anjou et malgré ces centrales, le Val est désormais classé au patrimoine mondial de l’humanité, et sa concentration de châteaux est exceptionnelle. Encore faut-il lui associer les basses vallées du Cher, de l’Indre et même de la Vienne, qui convergent vers un autre ombilic tectonique, celui de l’Anjou. C’est en Touraine que ces paysages et ces richesses prennent toute leur dimension, et c’est la Touraine qui attire les principaux flux touristiques. Pourtant, si la Loire fut jadis activement naviguée, assurant même la liaison entre l’Atlantique et Paris par les canaux d’Orléans puis de Briare, elle n’est en rien un axe majeur de circulation. Vers l’amont, la nationale 7 est depuis longtemps détrônée par l’autoroute du Soleil qui évite la région, tandis qu’en aval d’Orléans la circulation est d’intérêt local: la «route d’Espagne» puis la nationale 10 qui file par Chartres et Tours n’ont rien eu de ligérien; même l’autoroute d’Aquitaine, pourtant dessinée pour atteindre à la fois Orléans et Tours, ne la suit que d’assez loin, tandis que le TGV Atlantique ne s’en soucie nullement. Le seul couloir de circulation en développement qui ne soit pas une radiale parisienne mais une transversale, de Nantes à Lyon, ce pourquoi son équipement moderne a tellement tardé qu’il n’est pas achevé, n’emprunte le val de Loire qu’à l’ouest de Tours. On peut dire que le Val de Loire est plus traversé que longé; ce qui certes n’empêche pas d’intenses circulations locales, mais justifie l’effort d’aménagement de sentiers pédestres et voies cyclables très à la mode en bord de Loire. |