ou marais des Veys, vaste espace de marais maritimes des estuaires de la Vire (grossie de l’Aure) et de la Douve (grossie de la Taute), formant un rentrant de la côte normande à la limite du Cotentin et du Bessin. Les cordons de sables et galets maritimes ont gêné l’écoulement des eaux continentales, et les marais sont encore souvent noyés en hiver par les eaux douces, tandis que quatre portes à flot sur la Douve, la Taute, la Vire et l’Aure empêchent l’intrusion des hautes marées. L’ensemble s’étend sur 25 000 ha, dont 3 000 indivis gérés par les communes. Il fut assez longtemps insalubre; de grosses fermes-manoirs s’y sont établies à partir du 17e siècle et ont ensuite bénéficié des travaux de poldérisation (3 000 ha au19e s.). On y a exploité du sel, et longtemps produit du beurre salé, plus facile à expédier au loin. Les marais sont à présent un haut lieu de l’élevage bovin laitier. Le mot vey est le même que gué; on y circulait jadis sur des barques à fond plat (gabares). Le secteur ostréicole des Veys est le troisième de Basse-Normandie avec 7 000 t/an, récoltées surtout face à Isigny et Grandcamp. |