vaste ensemble de marais situés au pied de la côte d’Île-de-France, face à l’échancrure formée par la vallée du Petit Morin. Ils occupaient plus de 14 000 hectares, répartis entre une douzaine de communes dont les villages font cercle au bord même des anciens marais. Leur existence était liée à l’encombrement de l’entonnoir de percée conséquente du Petit Morin par les épandages de grèves lors des périodes froides du Quaternaire, qui ont facilité, à Écury-le-Repos, le détournement de la branche supérieure du Petit Morin, aujourd’hui appelée Somme, vers la Soude, ainsi devenue Somme-Soude. Une épaisseur de tourbe pouvant atteindre 4 m s’est formée sur les nappes de grève. Tourbe et marais ont été exploités pendant plusieurs siècles, en partie sous l’autorité de l’abbaye d’Oyes, fondée par saint Godon, ou Gond, en 654 et rebaptisée de son nom en 959; elle a disparu en 1342 et il n’en est resté qu’un ancien prieuré, un lieu-dit et quelques murs. Les marais ont été partagés ensuite entre les communes riveraines. Une première tentative d’assèchement, vers 1670, a échoué; elle partageait le marais pour moitié entre les communes riveraines et pour moitié à un seigneur Antoine de Romécourt, qui eut le titre de comte: les marais furent pour un temps comté de Romécourt. La Révolution les rebaptisa Valmorain en 1794. Leur drainage reste imparfait, mais la grande culture a réussi à s’en attribuer la plus grande partie et, bien que figurant parmi les «znieff», ils ne se remarquent plus guère dans les paysages. On extrait encore un peu de tourbe à Villevenard. |