nouvel aéroport de fret et de passagers aménagé à partir de l’ancien aérodrome de l’OTAN, construit en 1953 en Champagne crayeuse au sud de Châlons et cédé à l’armée française en 1967. Le Conseil général du département de la Marne a impulsé un ambitieux projet visant à en faire un aéroport international de fret (codes XCR et LFCK), de classe A, doté d’une piste de 3 860 m. Le premier avion-cargo s’est posé à titre d’essai le 21 janvier 2000. L’aéroport est géré par le Conseil général de la Marne qui en a repris la maitrise en 2016. L’aéroport, dont le nom officiel est Paris-Vatry, s’étend sur 1 800 ha, extensibles à 5 000 ha, et s’accompagne d’un ensemble logistique. Il bénéficie de la proximité de la N77, de l’autoroute A26 (avec un nouvel accès direct) et même de la voie ferrée de Troyes à Châlons — ainsi que de la proximité relative de l’agglomération parisienne; il est à 65 km de Reims, 35 km de l’A4 et à 54 km de Troyes, 200 km de Paris. L’«Europort» de Vatry, issu de la volonté des collectivités locales, représentait un pari audacieux, d’autant qu’il fut et reste parfois perçu comme susceptible de heurter des intérêts plus parisiens, même si des accords ont été passés avec Roissy. Il est un candidat potentiel au fameux et erratique «troisième aéroport de Paris». L’aéroport n’est en rien sur le territoire de Vatry, mais un peu au sud du village, sur les finages de Bussy-Lettrée et de Sommesous. Il a été équipé patiemment et à bon niveau; il a reçu une aérogare de fret de 4 200 m2 et un centre pour denrées périssables de 2 500 m2 ; une seconde aérogare de fret a été engagée en 2005 (8 100 m2). En outre, une aérogare pour passagers a été inaugurée en 2004, pouvant servir au délestage de Paris ou à des vols charter; plusieurs milliers de passagers ont déjà fréquenté l’aéroport; Ryanair y assure des liaisons avec Oslo et Stockholm. Le trafic de fret, supposé monter à 120 000 t/an, reste décevant; de 8 700 t en 2003, il a augmenté jusqu’en 2008 (40 000 t) puis s’est effondré à 7 900 t en 2010; il a été de 18 000 t en 2017, 2 900 seulement en 2019. L’aéroport a enregistré 11 000 à 12 000 mouvements annuels, de 2010 à 2019, dont un dixième commerciaux; plus de la moitié locaux (aéroclub, essais). Le nombre de passagers est tout aussi fluctuant: 133 000 en 2016, 61 000 en 2018, 81 000 en 2019, presque tous en vol international. Plusieurs entreprises de logistique et de transports se sont établies sur place mais la situation reste instable et très en-deçà des ambitions de départ et en dépit des contributions élevées des collectivités locales. |