(12 000 Vitryats, 645 ha) est une sous-préfecture de la Marne, 33 km au SE de la préfecture, à l’endroit même où la Marne entre dans l’auréole des collines de la craie champenoise. Le site de la ville, en plaine, est ainsi dominé à l’ouest et au nord par le talus de la Côte de Champagne. Construite à partir de 1544 à la demande de François Ier pour tenir un passage stratégique, et dès lors affichant le nom du roi, Vitry a eu des foires actives, et comptait 7 000 habitants à la fin du 18e s. La ville a été reconstruite en pierre au 18e s., ce qui lui donnait une belle unité architecturale; on la renomma Vitry-sur-Marne en 1794, pour oublier le roi fondateur; elle a subi des dommages en 1814-1815, en 1914, en 1940 et a été presque entièrement détruite en 1944; après quoi elle a été reconstruite selon le plan du 16e s., mais sans les halles. Chemin de fer et canaux en ont fait un centre commercial et industriel; sa population a bien augmenté des années 1930 (9 000 hab.) à 1975 (19 400) mais diminue depuis, en raison de la contraction des emplois industriels, et aurait perdu 5 200 hab. depuis 1999 (-30%, un record pour une ville champenoise). La partie centrale de la ville rassemble la plupart des magasins, bureaux et administrations, mais elle est largement débordée maintenant. Vitry a un centre hospitalier public de 150 lits et une clinique de 20 lits (30 sal.), trois collèges dont un privé, un lycée général et un lycée professionnel publics, une maison des jeunes et de la culture, tous les commerces et services de son rang, qui en font la métropole incontestée du SE de la Marne; elle cherche à former un réseau avec Saint-Dizier et Bar-le-Duc, le Triangle. Les principaux employeurs industriels, en partie sur le territoire de Marolles, sont l’usine de tubes Mannesmann, héritière d’une usine de tubes Vallourec (250 sal.); Arcelor-Mittal (120 sal.) exploite une autre ancienne usine Vallourec de tubes et équipements pour automobiles; Hozelock-Tricoflex (tuyaux en caoutchouc et plastiques, 190 sal., firme britannique); Kadant-Lamort (états-unien), spécialisée dans les machines pour papeteries (Vickery 130 sal.); mais la fabrique de céramiques de Sarreguemines (1881), devenue Lecico puis SB, a fermé en 2015. Vitry accueille aussi plusieurs entreprises de bâtiment dont La Marnaise (80 sal.) et les installations électriques (Mangin-Égly, 110 sal.), un hypermarché Leclerc (220 sal.) et des supermarchés et enseignes nationales; travail temporaire Adecco (240 sal.) et Sup Interim (70 sal.). La ville a deux groupes de quartiers prioritaires, Le Hamois au nord du centre, Rome-Saint-Charles-le Désert au sud de la gare. La nouvelle communauté de communes Vitry, Champagne et Der groupe 35 communes (25 000 hab.). L’unité urbaine de Vitry-le-François, au sens de l’Insee, compte 14 800 hab. (3 communes), l’aire urbaine 32 400 hab. (62 commues). L’arrondissement a 44 800 hab., 110 communes. Le nouveau canton de Vitry-le-François, Champagne et Der a 35 communes, 24 100 hab., 51 870 ha); le bureau est Vitry-le-François. Les Vitry. Le nom de Vitry-en-Perthois est cité comme Victoriacum castrum au 6e s. et en 948: il évoque clairement une idée de victoire. Un premier Vitry, centre du comté du Perthois et en position clé près de l’entrée de la Marne dans les collines champenoises, avait été brûlé en 1142 par Louis VII, puis en 1420 par Jean de Luxembourg. Il fut rebâti dans un autre site, mais à nouveau incendié en 1544 par les Impériaux de Charles-Quint, ce qui montre bien la valeur de sa position stratégique. Pendant que Vitry-le-François s’édifiait non loin de là, on l’a reconstruit sur l’emplacement de l’ancien Vitry, ce pourquoi il se renomma pendant un temps Vitry-le-Brûlé. Vitry-le-François est la plus récente des villes de Champagne, puisqu’elle a été construite à la demande de François Ier, dont elle porte le nom depuis 1544, à la suite de la destruction de Vitry-en-Perthois, afin de tenir l’éventail de voies menant à la traversée des collines champenoises par la Marne. Les travaux furent menés, à l’emplacement d’un ancien village de Maucourt (Mauri Curtis au 11e s., qui a eu une commanderie annexe de templiers), selon le plan de l’Italien Geronimo Marini, qui dessina un carré de 612 m de côté à l’intérieur de remparts et de fossés à redans; les rues sont à angle droit et, au centre, se trouve une place de 117 m de côté, où fut édifiée une halle. Le nom de Vitry-la-Ville, en revanche, village à mi-chemin de Vitry-le-François et Châlons-sur-Marne, semble avoir une autre origine: le lieu était désigné comme alleu de Vetereii villa en 1094, ce qui évoque le «Vieux» et non le «Victorieux»; puis Vitriacum villa en 1254. |