département du Grand Est, dans l’ancienne région Champagne-Ardenne; il occupe 6 211 km2 et a pour préfecture Chaumont, pour sous-préfectures Langres au sud et Saint-Dizier au nord. Outre l’Aube et la Marne, il est voisin des départements de la Meuse, des Vosges, de la Haute-Saône, de la Côte-d’Or, donc de la Lorraine, de la Franche-Comté et de la Bourgogne. Sa population est de 174 100 hab., contre 194 900 en 1999, sur une pente déclinante. Elle avait atteint un maximum de 268 000 hab. en 1851 et avait décliné ensuite jusqu’en 1946; la croissance d’après-guerre s’est arrêtée dès 1968, à un maximum secondaire de 214 000 hab. Le dépeuplement est dû à un fort excédent de départs, alors que le solde naturel est légèrement positif (plus de naissances que de décès). Le département est divisé en 426 communes, regroupées en 8 intercommunalités dont deux communautés d’agglomération, Chaumont et Saint-Dizier; il a 17nouveaux cantons. Il avait été marqué en 1972-74 par l’abondance et l’ampleur des fusions de communes, mais plusieurs d’entre elles ont été dissoutes depuis; toutefois, l’intercommunalité s’est bien établie sous ses formes nouvelles. Le département s’étend principalement sur les plateaux de l’Est du Bassin parisien, aux confins de la Champagne, de la Lorraine et de la Bourgogne, qui forment une marche entre trois anciens domaines historiques. L’abondance des bois et du minerai de fer jurassique ont permis d’établir assez tôt une industrie métallurgique active, avant la mise en œuvre du fer lorrain. Il en reste une spécialité de fonderies, du moins dans le nord du département. L’agriculture, longtemps orientée vers les élevages, a été conquise par la grande agriculture céréalière champenoise à partir de la mécanisation, tout en conservant quelques spécialités laitières dans les herbages du Bassigny. Le département est étiré du sud au nord, direction que suivent les deux vallées de la Marne et de la Meuse, toutes deux nées sur le plateau de Langres; mais la Meuse quitte assez vite le département alors que la Marne lui sert d’axe dans sa grande longueur: le couloir de circulation central relie les trois chefs-lieux haut-marnais, accueillant route, voie ferrée et le canal de la Marne à la Saône devenu «Entre Champagne et Bourgogne», qui, toutefois, ne fut jamais très fréquenté. Cet axe sert surtout aux circulations locales. Les grandes voies de transit sont tout autres: l’une, de Paris à l’Est, ne traverse la Haute-Marne que sur quelques kilomètres au droit de Saint-Dizier, et encore partiellement: l’autoroute de l’Est (A4) et le TGV passent nettement plus au nord. L’autoroute A5-A26 passe à l’ouest de Chaumont, l’autoroute A31 à l’est; les deux se rejoignent non loin de Langres et convergent vers Dijon. De la sorte, la Haute-Marne est désormais sur un trajet de la Méditerranée vers la mer du Nord d’un côté, vers la Moselle et le Rhin allemand de l’autre. Le carrefour langrois s’efforce d’en tirer parti. Hors de ces axes, les différences internes sont assez limitées: vers le nord-ouest, le bassin de Saint-Dizier est un peu plus industriel que le reste, et ajoute une dimension de plaine humide autour de la forêt du Der et du lac-réservoir du Der-Chantecoq; à l’opposé au sud-est, les terroirs morcelés et bocagers du Bassigny et de l’Amance-Apance annoncent la Vôge, avec un air de Lorraine; Nogent et sa coutellerie, Bourbonne et ses bains y ajoutent une touche originale. Dans l’ensemble, la Haute-Marne est l’un des départements français les moins peuplés et les moins puissants dans l’économie, le moins actif et le moins peuplé de la région; mais non par habitant, car le département fait ici mieux que les Ardennes. La forêt occupe presque 40% de la surface (2 740 km2), ce qui fait de la Haute-Marne l’un des départements les plus boisés de France. |