haute surface vers 450-500 m, à la limite de la Champagne, de la Bourgogne, de la Lorraine et de la Franche-Comté, formée principalement par la couche de calcaire bathonien à la limite orientale des terrains sédimentaires du Bassin Parisien. Il se fond au sud-ouest dans les plateaux bourguignons et s’incline vers le nord et l’ouest, où il est relayé par le plateau des Bars. Il culmine à 516 m au Haut du Sec, 14 km au SO de Langres. Son climat est réputé assez froid en hiver, et peut alors procurer quelques difficultés de circulation. La surface est occupée par les labours de la grande culture de type champenois, depuis qu’engrais et mécanisation ont permis d’améliorer la mise en valeur; mais les forêts abondent et le dépeuplement est continu depuis le milieu du 19e siècle. Vers l’est, le plateau domine les basses collines du Bassigny, modelées dans les couches marneuses du Lias, mais où abondent les buttes calcaires; la tectonique compliquée de cette bordure du Bassin Parisien multiplie d’ailleurs les failles et les dénivellations des lambeaux de plateau. Le socle en effet n’est pas très loin: du plateau de Langres on passe par accidents successifs à la Vôge à l’est, une autre ligne de hauteurs qui mêle grès et calcaires du Lias et du Trias, puis aux Vosges. C’est l’ensemble de ce dispositif qui fait parler de seuil: celui-ci est à la fois topographique, géologique et humain. La Marne, la Meuse, l’Aube et la Vingeanne naissent sur le plateau de Langres, d’où les eaux s’écoulent donc vers trois mers; les circulations divergent vers le Nord de la France, la Lorraine et l’Allemagne, la porte d’Alsace et la plaine de la Saône. Les frontières historiques ont hésité sur ce seuil disputé entre Champagne, Lorraine, Bourgogne et Franche-Comté. Ce plateau de Langres apparaissait donc à la fois comme un bout du monde pour chacune de ces provinces, disputé certes, mais souvent un peu délaissé et desservi par son écologie un peu sévère, et pourtant aussi comme un lieu de passage obligé, volontiers convoité, et peu sûr à l’époque des bandes et des «routiers». La place de Langres n’en avait que plus d’intérêt, tout en tenant une situation paradoxale au milieu d’une vaste marche. Du passé le plateau de Langres a conservé une tradition coutelière, mais qui s’est portée sur Nogent, à cheval entre plateau et Bassigny, et une tradition fromagère, récemment rénovée; une AOC a été obtenue en 1991 pour le langres, fromage au lait de vache, mou et blanc, sous une croûte brunie par le rocou, présenté en cylindres de 800 ou de 150 grammes, avec un creux tenant au fait qu’il n’est pas retourné pendant l’affinage: nommé «fontaine», ce creux peut être rempli d’eau-de-vie de marc… La production annuelle est d’environ 300 tonnes (trois industriels et deux fermiers). Deux parcs éoliens portent le nom de Plateau de Langres (Orcevaux) et Langres-Sud (Leuchey), totalisant 32 mâts et 64 MW. |