ancien duché autonome de l’Empire germanique, puis province française; le nom vient de la Lotharingie, définie au traité de Verdun de 843, et donc de Lothaire, qui lui-même en germanique évoque la gloire des armées… Le duché s’est formé au 10e siècle et ses contours comme son degré d’autonomie ont souvent varié; le pouvoir ducal s’est fixé surtout à Nancy, un temps à Lunéville, tandis que Metz prospérait comme ville bourgeoise et marchande mais en dehors du duché proprement dit. La Lorraine fut considérée à partir de Charles Quint (1532) comme un quasi-État libre; elle fut assez prospère au 16e siècle, puis objet de convoitises et plusieurs fois ravagée dans la seconde moitié du 17e siècle. Comme souvent en ces siècles, le duché était formé de possessions discontinues qui ne correspondaient qu’à une partie de l’actuelle Lorraine. Le duc de Lorraine céda en 1737 ses terres, en échange de la Toscane, à l’ancien roi déchu de Pologne Stanislas Leszczynski; à sa mort en 1766, le duché fut incorporé au royaume de France. Les Trois-Évêchés de Metz, Toul et Verdun avaient durant ces siècles mené une existence à part, et avaient été annexés au royaume dès 1648, formant ensuite une généralité. Le Barrois, à l’ouest, avait été divisé en un comté, rattaché à la France dès 1301 pour la partie de Bar-le-Duc, dite Barrois mouvant (ce qui signifie «dans la mouvance du royaume»), et un petit duché pour la partie au nord-est de la Meuse, qui était incluse dans la Lorraine. Au nord-est du duché de Lorraine, les invasions des Francs Ripuaires au 5e siècle avaient germanisé les parlers au-delà d’une ligne allant à peu près de Thionville au Donon. Cette germanisation a bien plus tard été utilisée par l’Allemagne pour «justifier» ses revendications sur ce qui fut nommé Alsace-Lorraine. L’Alsace-Lorraine, annexée de 1871 à 1918 et de 1940 à 1945, ne comprenait pas toute l’Alsace puisqu’elle excluait le Territoire de Belfort, et n’incluait qu’une assez petite part de la Lorraine, correspondant à l’actuel département de la Moselle. |