(34 100 Neversois ou Nivernais, 1 733 ha) est la préfecture du département de la Nièvre. La ville est située au confluent de la Loire et de la Nièvre, et fut traversée par la N7, qui la contourne désormais par l’est. Elle a commencé comme entrepôt des légions de César, qui la nommaient Noviodunum Aeduorum, soit à peu près «le nouveau fort chez les Éduens», d’où viendrait la forme actuelle, qui n’aurait donc pas de rapport direct avec la Nièvre, mais les deux origines ont pu coaguler. Elle est assez vite devenue un centre local, puis un haut lieu de l’industrie de la faïence, à laquelle se sont consacrées jusqu’à douze manufactures à la fois au 17e s. La ville se divise en une cité des pouvoirs, sur une butte que couronne le couple associé et rival formé par la cathédrale (du 13e s., à double abside, avec un palais épiscopal devenu palais de justice) et le palais des Ducs (début renaissance), et un ancien bourg des marchands au pied, entre butte et Loire. La vieille ville, en forme d’amande, est soulignée par la ceinture de boulevards des anciens remparts. De ceux-ci, qui offrent une belle promenade, subsiste notamment la porte de Croux, qui abrite un musée archéologique. Le musée municipal Blandin est très riche en faïences; une demi-douzaine d’artisans ont repris et développé la tradition des faïences. La ville est d’ailleurs classée parmi les «villes et métiers d’art» en y ajoutant des souvenirs des arts de la bourrellerie, du vitrail, de la sculpture et même des confitures… Elle figure aussi parmi les villes fleuries (3 fleurs). Au-delà de la ville ancienne vers le NE, un quartier s’est développé autour de l’ancien prieuré clunisien roman de Saint-Étienne; vaste parc au nord. Quoique située en limite de son département, Nevers remplit sans proche rivale ses fonctions de préfecture et a pu capter quelques fonctions d’enseignement supérieur (Deug de droit, IUFM, formation d’infirmiers, département de gestion de l’IUT de Dijon, institut de l’automobile et des transports, BTS d’arts appliqués). Nevers abrite aussi l’École nationale des inspecteurs des impôts et l’ENSERR (École nationale de la sécurité routière et de recherches) qui forme les inspecteurs du permis de conduire, ainsi que des experts (assurances et contrôles) et des moniteurs d’auto-école. La ville a six collèges et cinq lycées publics, plus trois privés, un centre hospitalier de 436 lits (1 800 emplois), polyclinique et cliniques; centre d’aide par le travail (150 sal.). Nevers bénéficie d’un flux touristique régulier, périodiquement enflé par les courses automobiles du proche circuit de Magny-Cours et les pèlerinages au couvent Saint-Gildard, où se retira Bernadette Soubirous. Les trois quartiers de la Grande Pâture, de Banlay et des Bords de Loire sont classés en «zone urbaine sensible». Même sans ses banlieues, la ville dispose d’une base industrielle étendue: Valéo rachetée par le japonais U-Shin France (pièces et serrures pour automobiles) est passée de 730 à 420 sal.; Look (cycles, 115 sal.; fixations pour skis, 110 sal.); les deux fabriques de courroies de transmission pour automobiles et bandes de transport du groupe états-unien Gates (140 sal.); Alfa Laval Spiral (échangeurs thermiques, 110 sal.); médicaments et cosmétiques Centre Pharma ex-Niverpharm (100 sal., groupe français Pharma & Beauty); plus des ateliers de mobilier métallique (Eurosit, 130 sal.), confection, cuirs, la rédaction et l’imprimerie du Journal du Centre (80 sal.). Mais la ville a perdu de nombreuses usines jadis prestigieuses, comme les caoutchoucs Kleber Colombes, les moteurs de machines à laver Thomson, les éclairages Philips pourtant devenus Ledpower, toutes passées par divers repreneurs avant de fermer. Outre l’hypermarché Géant Casino (110 sal.) cédé en 2019 à Intermarché, les principales entreprises de commerce et de service sont dans la santé (polyclinique du Val de Loire (170 sal.), le nettoyage (GSF, 310 sal.; GTN la Neversoise 260 sal., ONET 170 sal.); les transports (Siyategie, 190 sal.). Travail temporaire Adecco France (900 sal.); études et sondages Armatis Bourgogne (245 sal.). Nevers a eu 12 000 hab. en 1806, 25 000 en 1886, mais n’a même pas doublé ses effectifs depuis: 35 000 en 1954, 40 000 en 1964, un maximum de 45 000 en 1975 et une érosion depuis jusqu’à moins de 41 000 (sdc). Nevers anime la communauté d’agglomération de Nevers de 13 communes et 65 900 hab. L’arrondissement de Nevers a 114 700 hab., 82 communes; l’Insee fixe l’unité urbaine à 56 900 hab. (7 communes) et l’aire urbaine à 97 500 hab. (57 communes). Nevers a quatre nouveaux cantons totalisant huit communes, 45 000 hab. |