département de la région de Basse-Normandie, au sud-est de la région, étendu sur 6 103 km2. La préfecture est Alençon, les sous-préfectures Argentan et Mortagne-au-Perche. L’Orne, étirée d’ouest en est sur 135 km, a pour voisins, outre le Calvados, la Manche t l’Eure, la Mayenne, la Sarthe, l’Eure-et-Loir, donc seulement deux autres régions (Pays-de-la-Loire, Centre-Val-de-Loire). Le département est divisé en 389 communes (contre 507 en 1999), associées en 13 communautés de communes, une communauté d’agglomération de 54 000 hab. (Flers) et une communauté urbaine qui n’atteint pas tout à fait 60 000 hab. (Alençon), une situation insolite par rapport aux lois récentes. Il a 21 nouveaux cantons, entre 11 000 et 16 000 hab. La population de l’Orne est de 285 300 hab., contre 302 500 hab. en 1999, donc en diminution, le solde naturel positif étant dépassé par le solde migratoire encore sensiblement négatif. Le département a eu plus de 440 000 hab. entre 1830 et 1850, et a perdu ensuite près de 40% de sa population jusqu’en 1936 où le minimum a été atteint à 269 000 hab. La surface agricole utilisée atteint 75% de la surface totale et cependant le département est le plus forestier de la région (106 000 ha), ce qu’il doit à son caractère de marche. Une grande partie du département est couverte par les deux parcs régionaux Normandie-Maine et du Perche. Le département chevauche trois grands ensembles écologiques et paysagers. Sa partie orientale est sur les plateaux sédimentaires du Bassin Parisien, accidentés, couverts d’argile à silex, herbagers, abondant en résidences secondaires: au nord une fraction du pays d’Auge dont le célèbre Camembert, puis une fraction du pays d’Ouche autour de L’Aigle, enfin et surtout les collines du Perche, attrayantes mais assez dépeuplées et attirées, outre Paris, par Le Mans et à sa mesure par Nogent-le-Rotrou. Au centre se place le couloir formé par les petites plaines d’Argentan, de Sées et d’Alençon, répliques méridionales de la Plaine de Caen mais nettement moins dominées par la grande agriculture et la périurbanisation. Dès la forêt d’Écouves s’ouvre vers l’ouest le domaine du Bocage du Massif Armoricain, strié de reliefs orientés d’ouest en est, dont le balcon méridional d’Andaine, par Domfront et Bagnoles-de-l’Orne, domine la haute vallée de la Mayenne. Les réseaux de service s’y dispersent, la seule concentration notable étant le petit bassin industriel de Flers. Ce dispositif et l’étirement ouest-est du département ne facilitent pas les liaisons longitudinales: Flers et tout l’ouest communiquent bien plus avec Vire et Caen qu’avec Alençon. L’axe principal du département est d’ailleurs nord-sud: il relie Alençon, qui est à la limite méridionale du département au bord de la Sarthe, à Sées et Argentan; c’est là un tronçon de l’axe de Caen au Mans et à Tours, lui-même fraction d’une grande rocade périparisienne. Depuis peu, il est rejoint à Sées par l’autoroute de Rouen (A28). Une liaison est-ouest est plus esquissée qu’active: elle correspond à une radiale parisienne par Dreux et Mortagne, plus ou moins bien représentée par la N12, qui à l’ouest d’Alençon se divise en deux branches, en direction d’Avranches et du Mont-Saint-Michel au nord-ouest, l’autre en direction de Rennes au sud-ouest; mais la voie ferrée Paris-Granville passe un peu plus au nord, par Argentan et Flers. Ces fragmentations marquent bien la position de transition du département, en limite de Normandie et du Maine, éloigné des métropoles régionales, et dont les campagnes continuent de se dépeupler tandis que les villes ont du mal à maintenir leurs emplois, au moins dans l’industrie. Il a fallu beaucoup d’efforts d’aménagement, de publicité et de travail de couloirs pour qu’Alençon se donne une image plus dynamique, un «pôle de compétences» et des formations supérieures, plus un statut de communauté urbaine et une zone franche urbaine. |