(4 500 Touquettois, 1 531 ha dont 296 de bois) est une commune du Pas-de-Calais dans la CC des Deux Baies en Montreuillois, 5 km à l’ouest de Montreuil. La commune, détachée de Cucq en 1912 sous son nom actuel, occupe l’espace entre le littoral de la Manche, dont elle tient 6 km, et la rive sud de l’estuaire de la Canche (sur 4 km), qui se rejoignent à la pointe du Touquet, un nom qui signifie «tournant» en picard. La station balnéaire date du 19e siècle. Le notaire parisien Jean-Baptiste Daloz (Paris 1800-Nice 1885) a pu acheter en 1837 les 1 600 ha de la garenne de Trépied, ancienne propriété de l’abbaye de Saint-Josse, pour chasser; vingt ans après, il plante 800 ha d’arbres pour fixer les dunes; encore deux décennies plus tard, sur une idée de son invité Villemessant, le fondateur du Figaro, il lance le premier lotissement de Paris-Plage, dessiné par le géomètre Raymond Lens et inauguré en 1882. En 1894, un Anglais, John Whitley, s’intéresse à la station et imagine de la doubler au sud par un Mayville, sur les plans de Charles Garnier, mais le projet avorte, à l’exception d’un jardin; Whitley rachète en 1902 aux héritiers de Daloz les 1 100 ha restants et choisit d’y lancer dans les bois le second lotissement, assorti de grands hôtels pour la clientèle britannique, tandis que Pierre de Coubertin se charge des équipements de sports. Ainsi la station se divise-t-elle en deux parties principales. La plus ancienne s’allonge en bord de mer en forme légèrement arquée, le long de cinq rues parallèles quadrillées de rues secondaires. La plus récente disperse ses villas dans un lacis de rues dessiné dans les bois sur les dunes. Les principales réalisations architecturales datent de l’entre-deux-guerres mais de nombreuses transformations ont été apportées ensuite, notamment dans les casinos et l’affectation des grands hôtels. La station a un hippodrome au bord de l’estuaire, un parc aquatique Aqualud en bord de mer (200 000 visiteurs par an), un golf dans les dunes au sud de la commune, un aérodrome à l’est près d’Étaples. Celui-ci est doté de deux pistes bitumées de 2 250 m et 1 200 m, mais ne voit plus guère passer en 2011 que 2 000 passagers par an, dont 800 en vol international (contre 6 000 et 5 500 en 2007); on enregistre environ 500 vols commerciaux, 31 000 non commerciaux dont 25 000 au titre de voyages privés et 5 à 6 000 mouvements locaux (aéroclub avec école de pilotage). La ville est très fleurie (quatre fleurs, grand prix), s’orne des jardins du Palais de l’Europe, organise un festival de musique (en août) et des courses de chars à voile. Le critérium Enduropale a succédé au célèbre mais agressif Enduro du Touquet, et il est limité à la plage en raison des déprédations subies par les dunes. Un phare de 58 m de haut, d’une portée de 25 milles, a été mis en service en 1951. Le Touquet a eu 2 600 hab. au moment de sa création en commune, et sa population a crû jusqu’en 1975 (5 400 hab.) puis a fluctué ensuite; mais elle s’est abaissée de 1 140 hab. depuis 1999, soit de 20%. Le Touquet a un collège public et un lycée hôtelier public, une clinique (Les Drags, 70 sal.). L’Office du Tourisme OTSC, en charge d’installations sportives, emploie 90 salariés. La ville a deux casinos, le Palais (60 sal., au groupe L. Barrière-Accor) et les Quatre Saisons (45 sal., groupe Partouche); un golf (35 sal.). Elle a un établissement de thalassothérapie, Thalamer (95 et 60 sal.) au groupe Accor par Novotel; 17 hôtels (900 chambres) dont 3 de luxe (330 chambres); les principaux sont Westminster (80 sal.), le Grand Hôtel (70 sal.), le Park Plaza (50 sal.), Holiday Inn (45 sal.), Manoir (35 sal., au golf). Quatre cinquièmes des logements sont des résidences secondaires (9 800); un seul camping (240 places). La commune accueille aussi le nettoyage urbain Veolia Propreté (70 sal.) et un supermarché Carrefour (30 sal.) La gare est celle d’Étaples. Le Touquet a aussi depuis 1988 une spécialité de pomme de terre appréciée, dite ratte du Touquet. |