banc de sable de la Bidassoa devant Hendaye. L’île des Faisans mesure à peine 200 m sur 30, et change de pays tous les six mois depuis le traité de Bayonne (1856) précisé par la convention de Bayonne (1901): tantôt elle est en France, tantôt en Espagne, une excellente façon de résoudre les conflits frontaliers. Ce fut un rendez-vous fréquenté, ce pourquoi elle est aussi nommée île de la Conférence: en 1469, Louis XI y avait rencontré le roi de Castille; en 1525, on y négocia la libération de François Ier; en 1615, les puissances y conclurent deux mariages croisés pour, en somme, échanger Élisabeth, fille d’Henri IV donnée au futur roi d’Espagne Philippe IV, contre Anne d’Autriche, sœur de celui-ci et future femme de Louis XIII. En 1659, le traité des Pyrénées y fut signé après 24 ans de guerre, apportant à la France le Roussillon, l’Artois et mainte place en Flandre. Mais la rencontre cordiale d’octobre 1940 entre Hitler et Franco eut lieu en gare d’Hendaye, non dans l’île. Celle-ci est considérée comme propriété commune des deux États, et échappe donc à la municipalité d’Hendaye; la France délègue sa gestion à la Marine nationale… Il n’y a rien à y voir, qu’une stèle, et l’île n’a pas de pont. L’évolution des courants la rend à présent quasi-solidaire de la rive espagnole à marée basse. |