chaîne de montagnes dont la région Aquitaine tient en France la partie la plus occidentale. Elle s’y divise en un noyau de terrains anciens et éruptifs (zone axiale), qui apparaît notamment au pic du Midi d’Ossau, une couverture plissée à dominante calcaire dont font partie, notamment, le pic d’Anie et le plateau des Arres de la Pierre-Saint-Martin, et un ensemble d’avant-monts également plissés où domine le flysch, produit de l’érosion de la montagne repris dans les derniers plissements, surtout en Pays Basque, comme à la Rhune ou sur la spectaculaire côte entre Hendaye et Saint-Jean-de-Luz. Les plis d’avant-monts se prolongent dans le tréfonds du Bassin aquitain, sous les sédiments issus des Pyrénées: ils s’y sont montrés fertiles en gaz (Lacq) et en pétrole (jusqu’à la hauteur de Parentis), ou servent de réservoirs souterrains (Lussagnet). Les érosions du plio-villafranchien ont accru les décharges au droit des principales vallées, formant en particulier le grand cône aplati du plateau de Ger au débouché de l’ancienne vallée du gave de Pau. Au Quaternaire, de puissants glaciers ont modelé les vallées d’Aspe et d’Ossau, et déposé des moraines en arc de cercle à leur arrivée en plaine, comme à Arudy. En Aquitaine, les Pyrénées sont très arrosées par les vents d’ouest, ce qui en fait un pays très vert, et fort neigeux sur les sommets, favorisant ainsi l’élevage et le tourisme. La vie pastorale, jadis très intense, n’a pas manqué de provoquer des rivalités d’usage des pâtures, qui se sont traduites tantôt par des conflits, tantôt par des accords (lies et passeries, accords de Roncal fêtés encore à la Pierre Saint-Martin), et souvent par des compromis et d’étranges contours des limites communales. L’exploitation des bois, notamment pour la mâture des anciens voiliers, a provoqué aussi ses conflits et ses régulations. La traversée de la chaîne, à son extrémité même, a toujours été active, d’autant que nombreux sont les chemins de Compostelle qui convergeaient vers les quelques cols; les épisodes de Roncevaux, les diverses rencontres de l’île des Faisans sur la Bidassoa, les forts et fortins et l’histoire de la contrebande en rappellent l’intérêt stratégique et économique passé. De nos jours, les conflits sont plutôt d’ordre culturel: aux cols on chasse toujours la palombe lors de ses migrations, ce qui ne plaît pas à tous, et le passage par le Somport a provoqué de longs conflits dits un peu facilement «écologiques». Les échanges sont assez commodes entre Béarn et Aragon par les deux cols routiers du Somport et du Pourtalet, symbolisés par exemple par des cérémonies communes à Oloron et Jaca. Plus à l’ouest, les relations sont plus diffuses et plus intimes puisque les deux versants relèvent de la même communauté basque, et la frontière n’y suit que partiellement la crête de partage des eaux. En vue de protéger les plus hautes parties de la chaîne, un Parc national des Pyrénées a été créé en 1967. Il occupe 45 700 ha à réglementation stricte et à peu près inhabités, précédés par 206 000 ha de «préparc» où vivent 40 000 personnes; mais son siège a été fixé à Tarbes et la région Aquitaine n’en a qu’une petite fraction, le long de la crête frontalière des pays d’Ossau et d’Aspe. Le Parc s’arrête à l’ouest au pic Lariste (2 168 m), au sud de la commune de Lescun; le pic d’Anie est seulement dans le préparc, la Pierre-Saint-Martin complètement en dehors. |