ancienne baronnie puis comté, autour de Beaujeu (Rhône). On tend souvent à nommer Beaujolais la moitié septentrionale du département du Rhône. Les monts du Beaujolais forment un ensemble de terrains plissés et faillés, surtout d’âge secondaire mais avec, au nord, des éléments cassés du socle ancien, organisés en crêtes et vallées orientées surtout NO-SE. Ils correspondent à la partie centrale d’un ensemble de terrains accidentés comprenant les monts du Charolais (en Saône-et-Loire) et les monts du Lyonnais (partie méridionale du département du Rhône); la limite avec ces derniers se situe aux environs de la vallée de la Turdine. Le point culminant est au mont Saint-Rigaud (1 009 m). Le Beaujolais viticole forme un ensemble de 35 000 ha environ sur le versant oriental des monts du Beaujolais, entre les vallées de l’Arlais, au nord en Saône-et-Loire, et celle de la Turdine au sud, soit environ 55 km, pour 10 ou 15 km de large. Environ 4 000 exploitations y cultivent 22 000 ha de vignes. L’appellation, définie principalement en 1936, s’applique au cépage gamay (noir à jus blanc), par opposition à la Bourgogne qui avait choisi historiquement le pinot noir, estimant le gamay un «déloyau plant», plus productif mais aux résultats discutés. Le beaujolais a longtemps été considéré comme un petit vin, au moins jusqu’aux années 1960, et c’est d’ailleurs pourquoi il avait été autorisé à partir de 1951 à une mise en vente précoce (15 novembre au lieu du 15 décembre); cela fit la fortune du beaujolais nouveau (ou primeur), parvenant à écouler en quelques semaines 40% de la production totale, ce qui économise de lourds frais de garde et de cuves. Toutefois, l’œnologie a permis d’améliorer sensiblement les résultats chez une partie des producteurs, voire à obtenir localement de grands vins; en contrepartie, le succès du beaujolais, surtout nouveau, a entraîné quelques abus et fraudes qui ont parfois terni la réputation du vignoble. Dans l’ensemble, la production est d’environ 1 200 000 à 1 300 000 hl par an, dont la moitié à l’exportation, 500 000 hl étant écoulés en primeur. Le beaujolais comporte dix crus de premier plan, dont brouilly (1 200 ha), morgon (1 100 ha), fleurie (800 ha), moulin-à-vent (650 ha, partagé entre les départements du Rhône et de la Saône-et-Loire), régnié (650 ha), juliénas (580 ha), chiroubles (350 ha), côtes-de-brouilly (290 ha), saint-amour (280 ha, en Saône-et-Loire), chénas (260 ha), dont les caractéristiques varient selon la proportion de terrains granitiques ou schisteux. Un cran au-dessous se situent l’appellation beaujolais-villages (5 850 ha) limitée à la partie septentrionale du vignoble, et l’appellation beaujolais tout court (9 760 ha), essentiellement dans la partie méridionale, aux terrains calcaires et marneux, au sud de la latitude de Villefranche. Trois intercommunalités portent le nom: Saône-Beaujolais au nord, Villefranche Beaujolais Saône au centre, Beaujolais Pierres Dorées au sud. On nomme parfois Beaujolais Vert la partie la plus montagneuse, voire Beaujolais Bleu la vallée de la Saône dans le département du Rhône, du moins en amont d’Anse. |