ensemble urbain et industriel situé à l’ouest de Mulhouse, entre Cernay et Ensisheim. La potasse se trouve dans les terrains sédimentaires sous le cône alluvial de la Thur-Doller, partiellement couvert par les 4 600 ha de la forêt de Nonnenbruch. Le gisement a été découvert en 1904 à 1 119 m de profondeur par l’exploitant local Joseph Vogt, qui recherchait du pétrole ou du charbon; il en a commencé l’extraction en 1906, après avoir attiré des capitaux d’Allemagne du Nord, à partir d’une société mixte Amélie, dont il s’est séparé dès 1910 en créant la société Kali-Sainte-Thérèse. L’exploitation, reprise après la guerre, a été soutenue par l’État français, qui a créé les Mines domaniales des potasses d’Alsace (MDPA) en 1927. La production de minerai a atteint son sommet à la veille de la crise de 1930 et a décliné depuis. En 1987, elle était de l’ordre de 11 Mt, employant 4 000 salariés (contre 12 000 pour le même tonnage entre 1946 et 1965); de ces déblais sortaient environ 2 Mt de potasse par an; la production était tombée à 1 Mt/an en 2000, avec 2 900 salariés. Finalement l’extraction s’est arrêtée en 2004, le Bassin ayant reçu d’abondantes aides à la reconversion. Celle-ci a apporté quelques nouvelles entreprises, surtout à Ensisheim et sur l’aire de la Thur à Pulversheim, mais sans doute moins qu’espéré. Le bassin intéresse 18 communes, dont 12 avaient formé une Communauté de communes du Bassin Potassique qui groupait 62 800 hab.; puis la constitution définitive de la communauté d’agglomération de Mulhouse a changé la donne et entraîné la disparition de cette entité, qui avait un parfum de passé. Le Bassin avait été parsemé de nombreuses cités ouvrières dispersées dans les bois, qui furent à leurs débuts considérées comme relativement exemplaires. Les communes les plus connues sont Pulversheim, Staffelfelden et Wittelsheim, où était le siège de l’entreprise et qui a équipé un «carreau de la mine» Joseph-Else avec musée. L’extraction a fourni non seulement de la potasse, mais beaucoup de sel, trop impur pour être utilisé et qui était rejeté dans le Rhin, ce qui a entraîné de grandes difficultés avec les riverains allemands et surtout néerlandais; on le réinjecte dans les anciennes mines. |