(46 600 Chalonnais, 1 522 ha) est une sous-préfecture de Saône-et-Loire, 68 km au sud de Dijon. Ancienne Cabilonnum, dont le nom a pu être interprété comme «tête de navigation» à l’instar de Cavaillon, elle fut aux 13e-14e s. une grande ville de foires et avait 10 000 hab. vers 1800. Elle a absorbé Saint-Cosme en 1855, et Saint-Jean-des-Vignes, à l’est, en 1954; elle est ainsi passée à 25 000 hab. vers 1893, 35 000 vers 1950, 50 000 en 1967; sa population est montée à plus de 58 000 en 1975, mais a diminué depuis et perdu 5 660 hab. après 1999. Chalon a bénéficié de l’achèvement du canal du Centre (1793) et de l’arrivée précoce de la voie ferrée (1849), puis de la navigation sur la Saône, et a été remarquablement active au 19e s. Nicéphore Niepce, né à Chalon en 1765, y a fait ses découvertes dans les années 1820; Schneider du Creusot y a établi dès 1839 au «Petit Creusot» un chantier naval qui a construit de nombreuses vedettes et même des sous-marins. La première moitié du 20e s. a été moins brillante, mais la situation intéressante de Chalon par rapport aux réseaux d’échange lui a valu plus tard de nouvelles activités. La ville ancienne est sur la rive droite de la Saône, serrée dans une double ceinture de boulevards en demi-ellipse dont le grand axe est perpendiculaire à la rivière. Quoique dépourvue de monuments de premier plan, elle est classée ville d’art et d’histoire depuis 1995, et fleurie (trois fleurs); elle a des maisons anciennes, un beffroi du 15e s.; musée de peintures Vivant Denon, musée Nicéphore Niepce, musées de l’école et du souvenir combattant. Deux îles sont habitées sur la Saône; dans le quartier Saint-Laurent, réhabilité et vivant, l’ancien hôpital du 16e s. a de belles collections dans sa pharmacie. En aval sur la rive gauche, le quartier industriel porte le nom de Petit Creusot. Une roseraie, un jardin géobotanique et un golf, un port de plaisance, plusieurs festivals ajoutent aux attraits d’une ville qui recense 1 200 chambres d’hôtel; aérodrome au NO, dans la commune de Champforgeuil. Mais trois quartiers sont classés «prioritaires»: Fontaine-au-Loup et le Aubépins au nord, les Prés-Saint-Jean à l’est, au bord de la Grande Mare, ancienne gravière. Chalon est un actif centre de services: 1 600 emplois municipaux et 1 250 à l’hôpital (450 lits), hôpital privé Sainte-Marie (300 sal.), plus une clinique de 220 salariés (140 lits) et des maisons de retraite dont Carloup (Korian, 65 sal.) et les Ophéliades (Korian, 70 sal.); IUFM et IUT, 5 collèges et 8 lycées publics, dont des lycées professionnels du bâtiment et de l’automobile, 2 collèges et lycées privés. Chalon est aussi devenue un grand foyer d’industrie et de transports, équipé d’un parc des expositions, de plusieurs zones industrielles, d’une plate-forme logistique et d’un nouveau port rive gauche, en aval vers Saint-Marcel et Épervans. Le port, associé à celui de Mâcon, est le principal sur la Saône (v. Aproport). Une vaste zone d’industrie et de loisirs de 1 000 ha est aménagée au sud de la ville, une «Nicéphore Cité» s’affiche comme pôle de l’image dans l’ancienne sucrerie, avec une partie du musée Niepce, et vise à animer une Vallée de l’Image qui serait étendue jusqu’à Dijon; l’ensemble comprend une partie de l’IUT, l’Institut de l’image de l’Ensam (Arts et métiers) et une école média-art Fructidor. Jouant des mots en prononçant Nice à l’anglaise, la couveuse de jeunes entreprises s’intitule Nicephore Labs et l’on y organise des Nicephore Days… Notons que Nicéphore signifie en grec «porteur de victoire», ce qui est nettement plus fort que nice ; Niepce n’a choisi ce prénom qu’à 22 ans (1787), alors qu’il s’appelait en réalité Joseph: une chance pour la publicité chalonnaise, Jo Labs et Jo Days n’auraient pas eu la même portée. La plus grande usine était celle de Kodak, qui a employé jusqu’à 3 200 personnes à la fabrication de surfaces sensibles; elle a fermé. Les principaux employeurs industriels sont à présent la chaudronnerie nucléaire Areva (1 030 sal.), Saint-Gobain-Emballages Verallia (bouteilles de verre, 450 sal.), Saint-Gobain Seva (mécanique, 280 sal.), Saint-Gobain Isover (fibre d’isolation, 160 sal.), les cartonnages Laurent (240 sal., à l’états-unien International Paper), Amcor Flexibles par Péchiney-Capsules (capsules et bouchons, 180 sal.), Gerresheimer (flaconnages pour pharmacie, groupe allemand, 140 sal.), Dans d’autres domaines se signalent Packinox (aéraulique, échangeurs à plaques, 145 sal., au groupe suédois Alfa Laval), Pinette-PEI (presses hydrauliques pour la plasturgie), 120 sal., société fondée en 1863. Le commerce est représenté par les hypermarchés Carrefour (260 et 110 sal.), Leclerc (210 sal.) et Géant Casino (110 sal.), ainsi que Castorama (140 sal.) et des négoces comme le Comptoir des Fers (CGFQ, 160 sal., quincaillerie de gros). Dans d’autres domaines se distinguent Est Bourgogne Media (presse quotidienne, 180 sal.), le centre d’appels CRM 71 (370 sal.), le gardiennage Securitas (150 sal.), GRDF (100 sal.), La Poste (300 sal.), les transports Cayon (150 sal.) et Trans Service (130 sal.), les autocars Girardot (140 sal.). L’arrondissement a 156 200 hab., 142 communes et 148 450 ha. L’unité urbaine Insee est donnée pour 74 800 hab. (10 communes), l’aire urbaine Insee pour 135 400 hab. (90 communes, 104 700 ha). Une communauté d’agglomération Le Grand Chalon rassemble 51 communes (113 900 hab.). Trois cantons nouveaux portent le nom de Chalon, avec une fraction de la ville et 5 communes (Chalon 1), une fraction seulement (Chalon 2), une fraction et une commune (Chalon 3). |