département de la région Bourgogne-Franche-Comté, au sud-ouest. Il déborde la Loire à l’ouest, et bien plus largement la Saône à l’est. Étendu sur 8 575 km2, divisé en 5 arrondissements, il a pour préfecture Mâcon, pour sous-préfectures Autun, Chalon-sur-Saône, Charolles et Louhans; il totalise 29 cantons, 565 communes, 19 intercommunalités dont une communauté urbaine (Le Creusot-Montceau-les-Mines) et deux communautés d’agglomération (Grands Charolais et Mâconnais-Beaujolais). La population du département était de 544 900 habitants en 1999); elle est officiellement de 553 600 hab. en 2020 (recensement de 2017). Le département a pour voisins le Jura, l’Ain, le Rhône, la Loire, l’Allier, la Nièvre, l’Yonne et la Côte-d’Or mais n’a donc qu’une seule autre région pour voisine (Auvergne-Rhône-Alpes). Situé à l’endroit où la Loire se rapproche le plus de la Saône, et donc sur la ligne de partage Atlantique-Méditerranée, il associe des entités très différentes où l’on peut reconnaître une quinzaine d’unités: la plaine de Bresse tout à l’est, avec ses bocages labourés et ses volailles autour de Louhans; l’agglomération châlonnaise prolongée par son vignoble entre Saône et Dheune; les reliefs du Couchois à l’ouest de la Dheune, tiraillés entre Châlon, Autun et Le Creusot, abandonnés par l’industrie mais où se maintient un vignoble d’arrière-pays; le bassin permien d’Autun, encore fertile et peuplé; une fraction du Morvan qui inclut son plus haut sommet et qui regarde vers Autun et le cours de l’Arroux; le plateau cristallin et bocager autour de Gueugnon, de Toulon et d’Uchon, qui fait le pont entre Morvan et Charolais; la grande trouée de la Bourbince et de la Dheune et son bassin industriel reconverti du Creusot, Montcenis, Montchanin et Montceau; les reliefs autour de Mont-Saint-Vincent, qui forment le nord du Charolais et s’interposent entre le sillon houiller et le bassin de la Grosne, à la fois en plein centre du département et en toute apparence sa partie la plus économiquement déprimée; le Clunysois, plus ouvert, moins haut, qui met en valeur ses vignes et ses souvenirs historiques; le Tournusien à cheval entre Bresse et premiers reliefs du Mâconnais; le Mâconnais peuplé de la ville et des vignes; en arrière, les monts du Mâconnais et le haut bassin de la Grosne, morcelés et assez vides; plus à l’ouest le Charolais proprement dit, quelque peu morcelé et dépeuplé aussi, mais prestigieux par ses réussites herbagères et son patrimoine; enfin le petit monde de la Loire et des basses collines qui l’encadrent au sud-ouest, dont une partie est en Sologne bourbonnaise, une autre en Brionnais et qui inclut au nord Bourbon-Lancy. Pour simplifier et en s’appuyant sur les villes principales, les pouvoirs publics reconnaissent généralement six grands «paysages» ou «bassins»: le Châlonnais (142 000 hab.); trois qui sont sensiblement de même population (102 000 hab.), Mâcon-Cluny, Le Creusot-Montceau-les-Mines, le Charolais-Brionnais; la Bresse bourguignonne (60 000); l’Autunois-Morvan (46 000). Deux axes structurent cet espace. L’un est majeur, en expansion, de direction nord-sud: c’est le grand couloir bourguignon, qui associe en Saône-et-Loire deux faisceaux: celui des circulations entre Europe du Nord et Méditerranée, celui des voies Paris-Lyon-Marseille. Il est consolidé par le développement industriel et par le Vignoble qui le flanque, plus la navigation sur la Saône. L’autre est moins actif depuis la fin du charbon: ouvert par la tectonique entre Charolais et Morvan, le couloir drainé dos à dos par la Dheune et la Bourbince et emprunté par le canal du Centre a été quelque peu délaissé depuis les années 1960; il n’en reste pas moins assez fréquenté, au moins par la route. La Loire, à l’ouest, est loin d’avoir le même rôle et n’est longée que par des voies secondaires. Les deux couloirs principaux séparent ainsi à l’ouest les deux ensembles de reliefs des abords du Morvan et du Charolais, à l’est la large plaine bressane, au bout de laquelle le département mord tout juste sur le bord du Jura en Revermont. Ils font du département un ensemble mieux intégré que ne le laisseraient penser sa mosaïque de contrées, ses trois agglomérations concurrentes et la double face rhodanienne et ligérienne symbolisée par son nom même. Il a aussi l’avantage de sa position: l’activité de la Saône-et-Loire tire profit à la fois de la proximité de Lyon, de l’axe européen nord-sud et de sa position sur la plus grande diagonale métropolitaine. |