Beaufort

(2 110 Beaufortains, 14 953 ha dont 3 162 de bois) est un ancien chef-lieu de canton du département de la Savoie dans la CA Arlysère, 21 km ENE d’Albertville à 760 m. C’est le chef-lieu du Beaufortain, qui correspond au bassin du Doron de Beaufort, presque fermé vers l’aval par le défilé du Venthon au-dessus d’Albertville, et qui a pu ainsi former une communauté relativement autonome. Le vieux bourg a gardé ses ruelles et une église baroque, mais presque rien des châteaux qui le protégeaient. Il est au confluent de deux profondes vallées, celle de l’Argentine qui vient du sud, celle du Doron par le défilé d’Entreroches à l’est. Il dispose d’un collège public. Beaufort avait 3 000 hab. au début du 19e s., 2 200 à la fin, et s’est dépeuplée encore jusqu’en 1936 (1 900 hab.); sa population a augmenté ensuite avec les travaux d’aménagement hydraulique, atteignant 2 600 hab. en 1962, avant de diminuer à nouveau jusqu’en 1975 (1 900 hab.). Puis elle a légèrement augmenté, et vient de gagner 80 hab. après 1999. La commune enregistre 1 600 résidences secondaires (57% des logements).

Le finage de Beaufort est très étendu. Arêches, à 6 km au sud de Beaufort, fait partie de la commune mais reste un village distinct, au confluent de deux vallées. L’une, vers le sud, monte au lac de barrage de Saint-Guérin, à 1 550 m; achevé en 1961, haut de 69 m et long de 250, ce barrage retient un lac de 44 ha et 13,5 Mm3 qui participe au système de Roselend-La Bâthie. Plus haut, des sentiers de randonnée passent en Tarentaise par les cols de la Lauze (2 119 m) et le Cormet d’Arêches (2 109 m); le petit lac naturel des Fées est près de celui-ci. L’autre vallée, au sud-ouest, mène à la station de ski d’Arêches-Beaufort, dite aussi du Planay, qui est dotée de 33 pistes et 15 remontées, gérées par la SEM Arrêches-Beaufort (30 sal.); refuge des Arolles, col de la Bâthie à 1 292 m avec sentier de randonnée. Cet ensemble est dominé au sud-ouest par le Grand Mont (2 686 m). L’autre bassin est plus étendu, mais bien moins peuplé; les crêtes, découpées surtout dans des roches calcaires jurassiques, y sont plus vigoureuses et plus intéressantes pour l’escalade, du côté de l’aiguille de la Penaz au nord-est (2 688 m), de celles du Grand Fond (2 920 m) et de la Grande Parei (2 736 m) au SE, ou du curieux rocher aigu de la Pierra Menta (2 714 m) entre les deux dernières, près du col du Bresson (2 469 m). Pourtant, une route relie Beaufort à la Tarentaise (Bourg-Saint-Maurice) par le Cormet de Roselend, un col à 1 968 m; elle est relativement récente (1970) et liée aux grands aménagements hydroélectriques.

Ceux-ci se marquent très visiblement par le vaste lac de Roselend, qui s’étend sur 320 ha et stocke 185 Mm3 derrière un barrage de 149 m de haut et 804 m de long, à 1 550 m, achevé en 1962. Il est complété au nord par le lac de la Gittaz, à 1 560 m, qui occupe 37 ha et stocke 13,7 Mm3 derrière un barrage de 66 m de haut et 164 m de long, un peu plus tardif (1967). Le réservoir de Roselend, long de près de 5 km, est la pièce maîtresse d’un système ambitieux, qui a impliqué le forage de 45 km de galeries souterraines. Il est alimenté non seulement par les eaux de son double cirque et par le cirque de la Gittaz, mais encore par une conduite de 25 km qui vient d’aussi loin que le Riutor en Tarentaise, et capte au passage les eaux de toutes les têtes de l’Isère au nord de Bourg-Saint-Maurice. Puis, de Roselend, les eaux sont expédiées par une conduite souterraine de 15 km vers l’ouest, pour faire tourner la puissante centrale de La Bâthie, qui fonctionne en débit de pointe. Une petite route relie le barrage au village d’Arêches par le col du Pré (1 703 m). La route principale de Beaufort à la Tarentaise longe la rive nord du lac, qui a sa propre usine électrique, et passe ensuite près du refuge du Plan de la Lai. De là, un sentier monte au col de la Croix du Bonhomme (2 412 m). Une autre usine électrique au creux de la vallée du Doron, sous les barrages, est également alimentée par des prises d’eau et des conduites souterraines venant d’Arêches et de Hauteluce. Au nord, la montagne d’Outray (2 329 m) et les rochers des Enclaves (2 465 m) séparent le bassin de Roselend de celui d’Hauteluce.