ensemble de hautes terres formant plateau entre la Seine et la Bresle, et couvrant ainsi la plus grande partie du département de Seine-Maritime. Le nom vient d’une vieille racine indo-européenne évoquant la roche, comme dans «calcaire» et «chaux» ou «causse». Le plateau, entaillé par des vallées bien encaissées et à fond plat, est principalement constitué de craie du crétacé, dont les couches supérieures comportent souvent des lits de silex noirs, et il a été recouvert de lœss durant les périodes froides du Quaternaire. Ces limons contribuent à sa fertilité et le Caux est toujours passé pour un pays de riche agriculture. Des formes originales d’habitat s’y sont développées. Un symbole en est la masure, dont le nom ne saurait ici évoquer la pauvreté. Il s’agit en général d’une grosse ferme, aux bâtiments épars, très bien abritée dans un grand carré ceint de solides haies. L’agglutination des masures donne au pays de Caux ces fameux villages en forme de nébuleuses d’habitations, pouvant parfois couvrir de grandes surfaces, ou bien de longues «rues», au milieu d’un paysage de champs ouverts. En fait, sous cette apparence simple, l’habitat traditionnel était trinitaire; il juxtaposait châteaux, grosses fermes et multiples logements des pauvres, ouvriers agricoles ou ouvriers d’industrie, vivant en général au bourg et dans les carreaux, hameaux de commerces et de services. L’agriculture s’est très tôt associée à l’industrie dans les vallées, et à la transformation sur place des produits agricoles (linières, sucreries, etc.). Le pays a peu de villes et même de bourgs, si ce n’est Yvetot, Barentin et Bolbec, qui sont très proches de la Seine; ailleurs, les anciens chefs-lieux de canton n’étaient souvent que de plus ou moins gros villages. Les parties les plus élevées, aux abords de la boutonnière du Bray et de la vallée de la Bresle, moins limoneuses, portent d’assez vastes forêts. Le pays de Caux reste fortement peuplé, sous un ciel en général bas, venteux et humide. Il est réputé de tempérament volontiers conservateur. La partie située au nord du pays de Bray et de la vallée de la Béthune est souvent désignée comme Petit Caux, nom qu’a adopté une large commune nouvelle sur la côte. Sept communautés de communes portent le nom de Caux: Caux Seine Agglo, Fécamp Caux Littoral Agglomération, Caux-Vexin, Terroir de Caux (Caux (Terroir de)), Caux-Austreberthe, Plateau de Caux-Doudeville-Yerville, Campagne de Caux (Caux (Campagne de)). De nombreuses communes ont Caux dans leur nom. Le gentilé est Cauchois. |