rivière du Bassin Parisien, affluent de la Seine, longue de 525 km pour un bassin de 12 700 km2. Elle prend sa source à Balesmes en Haute-Marne et atteint la rive droite de la Seine en banlieue parisienne, à la limite des communes d’Alfortville, Charenton-le-Pont et Ivry-sur-Seine. Le nom de la Marne n’a rien à voir avec l’argile homonyme: il a été très tôt rapproché de l’idée de rivière «mère»: on l’appelait Matrona au 1er siècle, fluvius Maternae en 670. Elle a donné son nom aux départements de la Haute-Marne, de la Marne, de la Seine-et-Marne et du Val-de-Marne, ainsi qu’à la ville nouvelle de Marne-la-Vallée. Elle longe ou traverse Chaumont, Saint-Dizier, Vitry-le-François, Châlons-en-Champagne, Épernay, Château-Thierry et entre en Île-de-France à Nanteuil-sur-Marne et Saâcy-sur-Marne, dans une vallée à méandres encaissés très prononcés. Elle reçoit le Petit Morin rive gauche à La Ferté-sous-Jouarre, puis l’Ourcq rive droite à Mary-sur-Marne et la Thérouanne à Congis-sur-Thérouanne, passe à Meaux, accueille ensuite le Grand Morin rive gauche à Condé-Sainte-Libiaire, reçoit à droite la Beuvronne à Fresnes-sur-Marne, puis Passe à Lagny-sur-Marne puis Torcy-sur-Marne. Elle entre en Seine-Saint-Denis à Gournay-sur-Marne, puis en Val-de-Marne entre Bry-sur-Marne et Le Perreux-sur-Marne et dessine à nouveau de grands méandres qui entourent les territoires de Joinville-le-Pont et de Saint-Maur-des-Fossés, puis conflue avec la Seine à la pointe nord-ouest d’Alfortville, que couronne le complexe touristico-commercial Chinagora. Sa vallée, encaissée en aval d’Épernay entre les plateaux de Tardenois et de Brie, y est appelée Rivière et ses hauts versants y sont tapissés de vignes et couronnés de bois, du moins en amont de l’Île-de-France, qui n’a que trois communes de bord de Marne bénéficiant de l’appellation viticole champagne. L’évolution des méandres a compliqué le paysage de la vallée de courbes de coteaux délaissés, de fonds alluviaux en demi-lune ou en croissant, et de ruisseaux locaux sur les anciens tracés, comme le Brasset de Meaux. De nombreuses gravières et sablières ont été exploitées en bord de Marne, multipliant les plans d’eau, dont certains sont réaménagés en bassins de sports nautiques comme à Jablines et Champfleuri. La rivière est canalisée et navigable de la Seine aux environs d’Épernay (187 km), au prix du recoupement de certains méandres, comme à Chalifert et au barrage de Joinville. Le gabarit est de 45 m (enfoncement de 2,2 m) en amont de Neuilly-sur-Marne, 100 m (mouillage de 3,2 m) en aval. Le débit moyen (module) est de 110 m3/s à la sortie de la Seine-et-Marne (56 en août, 183 en février). La lame d’eau écoulée moyenne n’est que de 274 mm/an. La vallée est empruntée par la voie ferrée de Paris à Strasbourg à partir du triage de Vaires vers l’amont, plusieurs tunnels permettant de recouper les méandres. En revanche, les routes principales évitent la vallée, sauf en amont de Château-Thierry où se glisse la D1003. On a nommé batailles de la Marne les offensives des troupes alliées contre les troupes allemandes durant la guerre de 1914-1918. La première (ou grande) bataille de la Marne en septembre 1914 a permis de refouler les Allemands des abords de Paris et s’est livrée non loin de la capitale; toutefois le front s’est momentanément trouvé du côté des vallées du Grand et du Petit Morin. La seconde bataille de la Marne (juillet-août 1918) a visé à réduire la poche allemande de Château-Thierry. De nombreuses communes s’affichent «sur-Marne». Deux communautés d’agglomération portent son nom en Seine-et-Marne: celle de Paris-Vallée de la Marne, qui associe 12 communes et siège à Torcy (228 000 hab.), celle de Marne et Gondoire, qui groupe 20 communes et siège à Bussy-Saint-Martin (107 900 hab.). |