département des Hauts-de-France (570 560 hab.), 6 175 km2. Il est voisin des départements du Pas-de-Calais et du Nord, de l’Aisne et de l’Oise, de la Seine-Maritime; il donne à l’ouest sur le rivage de la Manche. Le gentilé un peu savant est Samarien. La Somme a pour préfecture Amiens et sous-préfectures Abbeville, Montdidier et Péronne; outre ses quatre arrondissements, elle est divisée en 23 nouveaux cantons et 772 communes; celles-ci se regroupent en 14 intercommunalités, dont deux d’agglomération (Amiens et Baie de Somme), mais deux intercommunalités de Seine-Maritime débordent sensiblement au sud-ouest du département, englobant 22 communes. La population du département était de 555 600 hab. en 1999. Elle a connu un maximum absolu à 571 400 hab. en 1861, et un creux assez profond de 1911 à 1962, puis est montée à 538 500 en 1975, 547 800 en 1990. Ces gains sont entièrement dus à un excédent de naissances, car le solde migratoire reste négatif. Le département a des paysages plutôt homogènes, faits de grands et bas plateaux de craie couverte de limons, et très bien cultivée depuis longtemps, notamment en Santerre à l’est. Les nuances sont apportées localement par les vallées, au fond plat rembourré d’alluvions et colluvions des époques glaciaires, constellée d’étangs d’anciennes grévières et tourbières qui font le charme de la vallée de la Somme, de ses plans d’eau agréables à la plaisance et à la pêche aux anguilles, et de ses hortillonnages près d’Amiens. Un peu à part se situent la baie de Somme, flanquée des Bas-Champs et du Marquenterre, domaine des chasseurs et du loisir balnéaire. Le département de la Somme est très fortement polarisé par Amiens, qui a le rang de métropole régionale et de ville de la principale «couronne» parisienne. La capitale picarde ne laisse guère émerger autour d’elle que quelques bourgs comme Corbie, Albert ou Doullens; un peu plus loin, à une distance qui se situe entre 40 et 50 km, apparaissent les tronçons de couronne des trois sous-préfecture: Abbeville à l’ouest, Péronne au nord-est, Montdidier au sud-est, de peuplement d’ailleurs assez inégal. Amiens a un réseau de radiales encore un peu fragile et dissymétrique; il s’étoffe avec l’A29, il reste solide du côté de l’A1 entre Beauvais et Amiens et a été renforcé par l’A16 vers Boulogne et Calais par Abbeville. La Somme elle-même n’est qu’en apparence l’axe principal du département: elle est bien en son milieu, mais sa vallée n’est vraiment active et parcourue qu’entre Amiens et Abbeville. En outre, le grand couloir Paris-Lille traverse la Somme hors de ses villes, passant entre Montdidier et Péronne et laissant Amiens dans l’attente d’une autre liaison souhaitée, la ligne ferroviaire à grande vitesse Paris-Calais, pour le moment captée par le trajet lillois. Du moins ce couloir nord-sud suscite-t-il de nouvelles activités du côté de Roye et de Chaulnes, où il croise les radiales orientales de la métropole picarde. La Somme se classe parmi les départements les plus industriels de France; si le textile, qui avait mobilisé ses campagnes dans le passé, a presque disparu sauf dans quelques villages, l’agro-alimentaire est très actif en Santerre, et les villes, Amiens surtout, ont reçu de nombreuses usines du type «grande couronne de la métropole parisienne», travaillant pour l’automobile, l’équipement ménager, etc. L’agriculture reste prospère: la Somme a le premier rang en France pour la pomme de terre de féculerie, le deuxième pour la pomme de terre de conservation, le troisième pour le blé, les endives, les épinards, les pois protéagineux et les petits pois, les betteraves, le quatrième pour le lin. |