fleuve de Picardie. La Somme prend sa source à Fonsommes au nord-est de Saint-Quentin, mais sa vallée sèche se prolonge jusqu’à 8 km en amont, ce qui a permis d’y glisser l’aqueduc qui apporte les eaux du Noirrieux au canal de Saint-Quentin. Sa vallée, d’abord NE-SO, est empruntée de Lesdins à Saint-Simon par le canal de Saint-Quentin, et a fixé le site de Saint-Quentin. À Saint-Simon, elle s’oriente vers l’ouest puis, passé Ham, vers le NNO. De Saint-Simon à Voyennes, elle est suivie par le canal latéral à l’Oise; à partir de Voyennes où elle reçoit à gauche le Lignon, dont le canal du Nord utilise la vallée, elle est flanquée jusqu’en aval de Péronne par le canal du Nord, qui a repris le trajet du canal latéral; elle reçoit à droite l’Omignon. À Péronne elle prend une direction vers l’OSO, mais en dessinant de larges méandres qui multiplient sites et belvédères; le canal latéral s’y insinue, recoupant au besoin certains méandres comme à Froissy devant Bray-sur-Somme. À Corbie, elle reçoit l’Ancre qui vient d’Albert; à l’entrée d’Amiens, elle accueille l’Avre, juste grossie de la Noye. Elle prend alors sa direction majeure et à peu près rectiligne vers l’ONO, parallèle aux directions tectoniques générales de l’ouest du Bassin Parisien, celles du Bray et de la Seine inférieure. Elle reçoit alors la Selle sur sa gauche à Amiens même, puis la Nièvre sur sa droite et, presque en face, l’Airaines, puis à Abbeville le Scardon sur sa droite. La Somme se termine par un estuaire en triangle dit baie de Somme, balisé au nord par Le Crotoy et au sud par Saint-Valery-sur-Somme, aux formes dissymétriques bien connues opposant un poulier au sud, flèche de sables et de galets nourrie par les courants littoraux, au Hourdel, et un musoir, partie en biseau érodée par les mêmes courants, côté nord en Marquenterre. L’extension des prés salés, les mollières, a beaucoup rétréci la baie de Somme, qui est passée de 200 km2 au 16e siècle à 70 de nos jours, et séparé Abbeville de la mer. La vallée de la Somme est encaissée dans les plateaux de craie, et bourrée d’alluvions et de colluvions venant de la dégradation des versants de craie sous climat froid au Quaternaire. Elle est ainsi humide, voire marécageuse, et a été abondamment exploitée en grévières et tourbières. Cette situation facilite les inondations en cas de fortes pluies, surtout si la mer est haute et agitée et freine l’écoulement: les débordements de 2001 ont été particulièrement graves. Juste en amont d’Amiens, ces plans d’eau ont été valorisés sous la forme des hortillonnages, c’est-à-dire quelques centaines d’hectares de jardins de légumes, accessibles par barque et qui sont également devenus un attrait touristique. Le canal latéral à la Somme, dit plus simplement canal de la Somme, s’étire sur 156 km et comporte 25 écluses; il va de la baie de Somme à Saint-Simon (Aisne) où il touche au canal de Saint-Quentin. Entre Voyennes et Péronne, il se confond avec un tronçon du canal du Nord. En aval de Bray-sur-Somme (Froissy), il se confond avec la Somme canalisée. En aval d’Abbeville, il prend l’aspect d’un canal maritime jusqu’à Saint-Valery-sur-Somme. Il a été engagé dès le 18e siècle, mais n’a été achevé qu’en 1843, et mis au gabarit Freycinet en 1880; il ne sert plus guère qu’à la plaisance. Outre un département, plusieurs intercommunalités ont le nom du fleuve. La communauté de communes du Val de Somme est un groupement intercommunal de la Somme rassemblant 33 communes (24 600 hab.) autour de Corbie à l’est d’Amiens; celle de la Haute-Somme a 60 communes et 27 300 hab. et siège à Péronne. Celle de Nièvre et Somme (Flixecourt) a 36 communes et 28 100 hab. Celle de la Baie de Somme (Abbeville) a 43 communes et 48 900 hab. Il existe encore deux intercommunalités au nom de la Somme (Somme Sud-Ouest et Est de la Somme), mais leur nom se rapporte visiblement au département, non au fleuve. |