département de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, au centre-sud de la région. Il est bien connu que le Var ne coule pas sur son territoire, depuis que l’arrondissement de Grasse en a été distrait pour être associé au comté de Nice dans le nouveau département des Alpes-Maritimes constitué en 1860. Il a pour préfecture Toulon et pour sous-préfectures Brignoles et Draguignan. Il occupe 5 973 km2 et il est divisé en 153 communes. Celles-ci sont regroupées en une Métropole (Toulon), quatre communautés d’agglomération autour de Draguignan, Fréjus-Saint-Raphaël, Brignoles et Le Castellet et sept communautés de communes. Le département est littoral et voisin des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes; vers l’intérieur, il est limitrophe des Alpes-de-Haute-Provence et touche en pointe au Vaucluse sur la Durance près de Cadarache. Une partie du parc régional du Verdon est dans le Var, qui accueille aussi le Parc national de Port-Cros. La population du département n’a guère cessé d’augmenter au cours des deux derniers siècles, mais modérément de 1881 (289 000 hab.) à 1954 (413 000 hab.), plus sensiblement ensuite: 626 100 hab. en 1975, 898 400 en 1999. Elle est de 1 076 700 hab. en 2022. Cette forte progression (+1,2% par an) tient surtout aux nouveaux venus: le solde naturel n’est que de +0,1% par an, le solde migratoire est onze fois plus élevé (1,1%); le faible solde naturel, qui le rapproche des trois départements de montagne, tient en partie à l’âge relativement élevé de la population, qui accueille de nombreux retraités. Par bien des traits, le Var se rapproche des Alpes-Maritimes et se différencie de son autre voisin des Bouches-du-Rhône. Le Var est un grand département touristique, avec une offre de 220 000 lits commerciaux (et 900 000 supposés dans les résidences secondaires), et une fréquentation de l’ordre de 68 millions de nuitées pour 9 à 10 millions de visiteurs, presque exclusivement en été. Mais contrairement aux Alpes-Maritimes il offre un large espace au camping, avec 46 000 emplacements et 6,5 millions de nuitées, soit la moitié du total régional. Il est aussi le deuxième département agricole de la région, après les Bouches-du-Rhône, avec un produit presque entièrement d’origine végétale. Pourtant il est aussi le plus boisé (350 000 ha), tout en ayant en même temps la plus forte étendue de landes et garrigues (114 000 ha). Les paysages du Var se divisent principalement en un vaste ensemble de reliefs assez marqués, mais qui laissent place à de petits plateaux de garrigues et des plaines bien cultivées, associés sous le nom de Plans de Provence. Ils s’opposent aux deux massifs anciens boisés du littoral, les Maures et l’Estérel, dont ils sont séparés par la longue et étroite plaine dite de la dépression périphérique des Maures. Pourtant le Var a un réel élément d’unité: entre les bruyants pôles marseillais et niçois, il déploie ses étendues de garrigues, ses nombreux sites touristiques et ses vignobles, sous des cieux dont la réputation d’ensoleillement n’est pas surfaite. Que sa préfecture ait longtemps été la tranquille Draguignan ajoutait à sa différence. Et qu’un grand axe de circulation, en l’occurrence l’autoroute A8, aille directement d’Aix-en-Provence à Cannes en passant par l’intérieur, que la principale voie ferrée quittant la côte pour longer plus commodément la dépression périphérique des Maures, contribuent aussi à cette originalité. Il a néanmoins perdu un peu de sa spécificité et de son unité avec la concentration des habitats et des activités sur le littoral: la côte des Maures et de l’Estérel est tout aussi fréquentée que celle des Alpes-Maritimes, quoique de façon différente. L’agglomération de Toulon est de loin la partie la plus peuplée du département, avec 360 000 habitants et un large éventail d’activités. Hyères, sa rade et ses îles, plus la corniche des Maures, forment un autre ensemble de poids, résolument tourné vers la résidence et le tourisme, à l’écart des principaux axes de circulation mais néanmoins très fréquentées et encombrées, surtout en été. La ville d’Hyères elle-même y est cependant dans une situation un peu ambiguë, très proche de Toulon au point de s’être associée à sa communauté d’agglomération. Au-delà de Cavalaire, la presqu’île et le golfe de Saint-Tropez et leur arrière-pays de Grimaud forment un ensemble distinct, fondamentalement tourné vers les loisirs et la projection particulière de la bourgeoisie parisienne sur la façade méditerranéenne, très divisé en communes rivales qui n’ont jamais pu s’unir en communauté. Au nord-est, Fréjus et Saint-Raphaël sont au contraire associées dans une communauté à deux, totalisant 77 000 habitants et couvrant tout l’Estérel varois; en vérité, leur petit pays comprend aussi plusieurs communes de l’intérieur, notamment dans la plaine de l’Argens. À l’opposé de la côte, le Var partage avec les Alpes-de-Haute-Provence un élément majeur d’attraction, formé par les gorges du Verdon et leurs environs, érigé en parc naturel régional; il est aussi parcouru par les visiteurs que déserté par ses résidants, au point que l’on a pu y étaler ce qui est devenu le principal camp militaire de France dans le désert de Canjuers. Entre ces deux domaines extrêmes, la partie centrale du département est vivifiée par les circulations et par le succès de ses vins rosés. Mais, comme elle s’étire sur 100 km, elle se divise en trois parties un peu différentes. Vers l’est, Draguignan commande à un pays dracénois au relief plus accidenté, plus boisé qu’ailleurs; l’ancienne préfecture anime directement une petite plaine qui va jusqu’aux Maures par Les Arcs et Le Muy, tandis que Fayence assure le relais dans les hautes terres. Les deux autres contrées n’ont pas des contours très définis, mais s’organisent autour de leurs principaux centres. Saint-Maximin-la-Sainte-Baume rivalise avec Brignoles pour desservir l’ouest, mais elles se sont associées dans un pays qui se veut de la «Provence verte» et qui reste volontiers tourné vers Aix et Marseille. Reste au centre un espace encore mal défini, où n’émerge aucune ville si ce n’est Le Luc, mais qui a le mérite d’associer le centre-sud des Plans de Provence, le versant nord des Maures et une large part de la dépression périphérique viticole intermédiaire, d’être à la jonction de l’autoroute A8 et de l’A57 vers Toulon et sur la grande voie ferrée de Marseille à Nice, et même d’y ajouter quelques beaux sites le long de l’Argens, jusqu’à l’abbaye du Thoronet: ce «Cœur du Var» a du potentiel; mais les situations acquises à Toulon, à Brignoles et à Draguignan, ainsi que sur la côte, ne lui ont pas encore permis de l’exprimer pleinement; il est moins un centre qu’une sorte de «périphérie» au milieu du département, où s’étale le plus grand camp militaire européen. |