département du Grand Est en Lorraine; il s’étend sur 5 874 km2 et a pour préfecture Épinal, pour sous-préfectures Neufchâteau à l’ouest et Saint-Dié-des-Vosges à l’est. Il est voisin des trois autres départements lorrains, des deux parties de l’Alsace, ainsi que de la Haute-Marne et de la Haute-Saône, et touche aussi au Territoire de Belfort. Il a 366 100 hab. dans 507 communes, lesquelles sont associées en 9 communautés de communes et deux communautés d’agglomération (Épinal et Saint-Dié). La population avait atteint un premier maximum en 1841 et avait ensuite commencé à baisser, mais après 1871 elle a augmenté avec l’arrivée d’Alsaciens et Lorrains et elle a atteint un maximum absolu de 433 900 hab. en 1911. Elle est tombée à 377 000 hab. en 1936, est un peu remontée jusqu’à une troisième crête à 398 000 hab. en 1975, puis a entamé une nouvelle diminution. La densité est de 63 hab./km2, ce qui est assez élevé pour un département dépourvu de grande ville et partiellement montagneux. Le département des Vosges s’étire d’ouest en est sur 135 km alors que, à la hauteur d’Épinal, sa largeur n’est que d’une cinquantaine de kilomètres; mais le côté oriental montagneux mesure 80 km entre les abords du Donon et le Ballon d’Alsace. Ce contour va de la crête des Vosges à l’est au plateau des Bars à l’ouest, offrant une large coupe à travers les terrains du Bassin Parisien oriental et participant aux bassins du Rhin, de la Meuse et du Rhône par la Saône — et même de la Seine par les têtes de l’Ornain au nord de Grand. Vers l’ouest, le pays de Neufchâteau s’apparente à ses voisins meusien et haut-marnais par son horizon de larges plateaux céréaliers et forestiers, marqués par les talus des côtes des Bars et de Meuse, et par le travail du bois. Un peu plus à l’est, les labours s’étendent dans le Xaintois vers Mirecourt tandis que, plus au sud, les reliefs de la Vôge sont plus confus et plus herbagers; Vittel et Contrexéville y introduisent des activités originales de dimension européenne, prolongées à leur manière vers le sud-est par les stations de Bains-les-Bains, Plombières-les-Bains et Le Val-d’Ajol. Épinal et ses satellites, Golbey surtout, affirment au centre du département, au contact des campagnes prévosgiennes et des Vosges gréseuses bien plus boisées, une fonction métropolitaine locale soutenue par de solides implantations industrielles. Vers le nord-est, les campagnes herbagères de Rambervillers se distinguent à peine de la masse boisée des Vosges gréseuses, si ce n’est par un relief moins heurté; quelques sites industriels, surtout papetiers, qui ne sont pas sans réussites comme à Clairefontaine, fixent tant bien que mal une population déclinante, qui n’a pas trouvé dans le tourisme vert des compléments un peu tangibles. Le tiers sud-est du département, quoique fort accidenté et en partie d’ailleurs grâce à son relief, a plus de poids et de séductions; Remiremont et surtout Saint-Dié-des-Vosges y font figure de solides centres locaux dans des bassins de convergence un peu élargis où se réunissent des vallées encore industrielles; plus montagnarde, Gérardmer combine une tradition textile à l’animation des loisirs d’hiver et d’été, qu’elle partage avec La Bresse et de moindres sites comme Cornimont ou Bussang, voire Le Valtin en haute Meurthe. Les cols des Vosges, une dizaine aux confins de l’Alsace, contribuent à l’irrigation et à l’animation de ces hautes vallées, qui restent peuplées. Le département, néanmoins, manque un peu de centralité. Saint-Dié et Neufchâteau sont bien plus attirées par Nancy (ou Strasbourg) que par Épinal, dont l’étoile de routes reste mineure et d’intérêt local. Les grandes voies, en effet, traversent le département en un éventail divergeant de Nancy: vers Chaumont par Neufchâteau, vers Langres et surtout Dijon et Lyon par l’A31; le long de la Moselle vers Épinal et, un peu plus loin, divergeant à nouveau vers Vesoul, Belfort et Mulhouse; vers Saint-Dié puis, de son bassin, vers Colmar, Sélestat et même Strasbourg. Dans le sens ouest-est, qui est pour le département le sens de la longueur, ne courent que des routes charmantes et sinueuses au trafic modéré, esquissant un pointillé de couloir de Neufchâteau à Mirecourt ou Vittel-Contrexéville et, de là, à Épinal; puis d’Épinal à Saint-Dié par Bruyères en un parcours déjà presque montagnard et nécessairement lent. Seuls les trafics lourds des centaines de millions de bouteilles d’eau minérale tranchent un peu, mais ils échappent complètement au reste des Vosges. Dans l’ensemble, le département est évidemment assez loin des résultats de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, plus proche de ceux de la Meuse quoique mieux soutenus par l’industrie et bien plus, relativement, par le tourisme. Le département est l’un des plus boisés de France, avec 281 000 ha de forêts, soit 48% de la surface totale, et sensiblement plus que la surface agricole, qui se limite à 218 000 ha, dont à peine 79 000 ha de labours. La production agricole est à dominante animale, les Vosges étant un notable fournisseur de lait et de fromages. |