(22 500 Mouliens, 8 284 ha) est une commune de la Guadeloupe dans l’arrondissement de Pointe-à-Pitre à 26 km au NNE de celle-ci, sur la côte au Vent de la Grande Terre, dans la CA du Nord Grande Terre. La ville se trouve au milieu de cette côte orientale, et d’ailleurs sa seule agglomération, à l’embouchure de la rivière Corneille, dont l’estuaire est nommé rivière d’Audoin. Elle fut un grand centre de plantations coloniales et de culture de la canne à sucre, et le reste en partie: sur 4 300 ha agricoles, 1 900 sont cultivés en canne, 250 en légumes et la commune est la première de la Guadeloupe pour son cheptel: 7 700 bovins, 2 200 porcins, 27 000 volailles. Elle fut le premier port sucrier de la Guadeloupe, et Le Moule était la deuxième ville de Guadeloupe en 1826, après le chef-lieu Basse-Terre, et donc alors la première de la Grande Terre; de belles maisons témoignent de la prospérité ancienne de quelques grandes familles. La ville a un gros collège (1 300 élèves) et un lycée professionnel publics, un collège privé, deux cliniques, un institut médico-éducatif; elle accueille le musée départemental de préhistoire Edgar Clerc et une Maison du Crabe. De l’autre côté de la profonde rivière d’Audoin, à l’est, L’Autre Bord est une petite agglomération balnéaire, avec des hébergements touristiques et une maison familiale rurale. À la sortie ouest de la ville, la Baie offre une plage dans la vaste ria du Nord-Ouest, quelque peu encombrée par la mangrove. Au-delà, de l’autre côté de la rivière du Nord-Ouest, s’est fixé le quartier de la Rosette, où le musée de préhistoire est accompagné d’un sentier de découverte et d’où partent trois files d’habitat le long de trois routes divergentes. La D120 se dirige vers le nord; elle est suivie par une longue file de maisons dans les quartiers de la Rosette, puis de Palais-Sainte-Marguerite, Sainte-Marguerite, Creuilly (centrale photovoltaïque), et Bacquié. Le territoire communal atteint à l’extrême nord l’anse Maurice, la côte restant sauvage et vide à partir de la Rosette. Une deuxième route (D123), qui mène directement à Petit-Canal, file vers le nord-ouest au milieu de terroirs cultivés, par les hameaux de Sommabert, Laplante, Durival. Le troisième axe, vers l’ouest, est celui de la route de Morne-à-l’Eau (N5), également accompagnée d’îlets: l’Oranger, la Houssaie, la Croix, Duteau et, un peu à l’écart vers le nord, Néron, site d’une ancienne distillerie avec moulin et écomusée. La partie méridionale de la commune est plus complexe. À l’extrême sud-ouest, le territoire du Moule mord largement sur les Grands-Fonds où l’habitat s’éparpille, formant à peine quelques îlets distendus comme Engerville, Barthel, Rousseau, Matignon, Gascon, Carrère, Malescot, Bory. Une zone intermédiaire de basses collines parsemées de mares apparaît plus à l’est, au centre-sud du territoire; Port-Blanc et Cocoyer concentrent une partie du peuplement, le reste s’éparpillant au milieu des cultures de canne et de melons autour de la D101, à Château-Gaillard, Pavée, Bauvel, Bellevue où la distillerie Damoiseau est la première de la Grande Terre; elle produit 2 millions de litres de rhum par an et dit assurer la moitié du marché guadeloupéen (elle ne doit pas être confondue avec la distillerie Bellevue de Capesterre-de-Marie-Galante). La partie sud-est du finage, enfin, est plus plate et plus peuplée. Deux routes se dirigent vers le sud et le sud-est en direction de Saint-François. La plus occidentale (D116), juste au sud du bourg, est flanquée de maisons tout du long, par Bois David, Boisvin et Dévarieux. La N5, à l’est, est plus proche du littoral et passe par les petites agglomérations de Portland, la Cour des Braves, Belle Mare, et Zévallos, où se voit une belle maison coloniale à structure métallique et brique rose, dans le style de la Louisiane; elle aurait été fabriquée en France par la société Eiffel avant d’être remontée sur place. Entre les deux se tient le grand domaine de Gardel où est la plus grande sucrerie du département, installée en 1870. Elle assure à elle seule 85% de la production guadeloupéenne de sucre: elle broie quelque 600 000 t de canne par an et en tire 60 000 t de sucre; elle est assortie d’une distillerie de rhum «industriel». Le domaine est le seul de Guadeloupe à employer 400 salariés et de loin le premier à bénéficier des fonds européens. Une centrale thermique brûlant la bagasse et du charbon, d’une puissance de 64 MW, y a été mise en service en 1998 par Sidec, filiale d’EDF, Charbonnages de France et L’Air Liquide; elle absorbe 180 000 t de bagasse et 160 000 t de charbon pour une production de 375 GWh dont 15 pour la sucrerie et fournit le tiers de l’électricité de Guadeloupe. Près de Gardel s’étire un lac de barrage sur la rivière Gardel et s’est installée une station de l’INRAE (Institut National de la Recherche Agronomique) qui dispose d’une cinquantaine d’hectares de savanes et prairies et s’est spécialisée dans la génétique et la physiologie des caprins et bovins créoles. À l’est de la N5, le peuplement est plus diffus et bien moins dense. La commune, la deuxième de Guadeloupe par la superficie, occupe 18 km de côte, tandis qu’elle s’étend à l’ouest sur 10 km jusqu’aux Grands-Fonds. Le littoral offre de beaux sites comme la Porte d’Enfer, et un Souffleur, mais son accès reste difficile bien qu’une clinique (les Nouvelles Eaux marines, 170 lits dont 24 en médecine) se soit établie depuis 1984 à Alleaume, vers l’extrémité orientale du finage. L’équipement hôtelier est d’ailleurs très réduit: un hôtel, une location de studios de 300 places (Résidence Caraïbe). Les principales entreprises sont la sucrerie Gardel (400 sal.), la clinique Les Eaux Marines (250 sal.), les maisons de retraite Soleyanou (50 sal.) et Emeraude (25 sal.), une fabrique de matériels pour éoliennes et centrales solaires (Quadran, 25 sal.), les supermarchés Suplemoule (Carrefour Bayside, 35 sal.) et Leader Price (25 sal.); assurances Axa (35 sal.), atelier d’insertion EME (25 sal.), espaces verts Jardin de Pervenche (40 sal.), abattoir Gestag (25 sal.); traitement d’ordures ENC (35 sal.), assainissement Nantaise (30 sal.). La population a connu une sensible augmentation récente: Le Moule avait 15 000 à 16 000 habitants de 1960 à 1985, 18 100 en 1990, 20 900 en 1999. Mais le chômage est élevé (32% de la population active, 2 800 personnes). La commune contient 4 300 emplois, dont 2 900 occupés par les résidants, tandis que 3 300 autres habitants (53% de ceux qui ont un emploi) travaillent hors de la commune. Le revenu moyen est proche du niveau départemental, 24% des ménages étant imposés. La commune a 680 résidences secondaires (7% du parc de logements). Le nouveau canton du Moule correspond à sa commune. |