archipel de trois îles au large de Kourou, à environ 15 km du littoral, mais dépendant de Cayenne. Elles sont de nature volcanique et très accidentées. Leur nom vient de ce qu’elles ont servi de refuge salutaire, car dépourvu de moustiques, aux rares survivants des 10 000 colons expédiés à Kourou en 1763 à l’initiative de Choiseul, et dont l’installation avait tourné au drame en raison de la malaria, qui avait fait 6 000 morts dans l’année même suivant le débarquement. Mais ensuite l’archipel a servi de complément au système de déportation français en Guyane: on estime à 50 000 le nombre de bagnards qui y ont séjourné, dont un grand nombre sont morts durant leur détention. Ensemble, elles occupent 62 ha et figurent comme site inscrit pour 85 ha. La plus grande, la Royale, mesure 28 ha et avait accueilli les principales installations pénitentiaires. Saint-Joseph, réputée la plus belle, mesure 20 ha. La plus petite, l’île du Diable (14 ha) est aussi la plus sauvage; elle fut réservée à des déportés politiques, dont le plus célèbre, mais non le seul, fut le capitaine Dreyfus; elle était reliée à la Royale par un câble métallique destiné au ravitaillement. Les îles se visitent régulièrement, mais depuis 1965 elles appartiennent en grande partie au CNES, qui y a placé tout un ensemble d’installations de contrôle et de suivi des tirs de fusées, en particulier un cinétélescope de 1995. Le Conservatoire du littoral y a acquis un hectare. |