nom général du massif volcanique actif au sud-est de la Réunion. Ce massif, esquissé sans doute depuis un million d’années, s’est surtout manifesté depuis 150 000 ans à l’est du massif volcanique le plus ancien, devenu inactif, qui forme la partie occidentale de l’île. Les laves du Volcan sont fluides (type hawaïen). Il se présente sous la forme d’un vaste bombement montant à 2 632 m, dont les basses pentes sont boisées et dont le sommet est complètement nu sur un cercle d’environ 10 km de diamètre. Les effondrements successifs des cratères (caldeiras) ont dessiné trois escarpements concentriques en arcs de cercle ouverts vers l’est, témoignant d’un déplacement prolongé de l’activité principale vers l’est: le Rempart de la Rivière des Remparts à l’ouest (environ 290 000 ans); le Rempart de la Rivière de l’Est et de la Rivière des Sables où s’arrête la forêt (environ 65 000 ans); le Rempart de Bellecombe vers l’intérieur, prolongé au nord par celui du Bois Blanc, au sud par celui du Tremblet (4 500 ans). Les remparts délimitent l’Enclos, dont la formation est datée de 4 500 ans. La dernière caldeira a été massivement comblée par les apports de laves les plus récents, et elle est la seule active. Une petite route de 30 km partant de Bourg-Murat (Le Tampon) se fraie un passage jusqu’au Pas de Bellecombe, à 2 311 m, partie du rempart intérieur, d’où l’on a la meilleure vue sur le volcan et que fréquentent quelque 200 000 visiteurs chaque année. On peut descendre à pied dans l’Enclos Fouqué, partie déserte et calme du grand cratère intérieur, jusqu’à un petit cône volcanique double nommé Formica Léo. Au-delà, s’élèvent les cônes des cratères actifs du Piton de la Fournaise, où l’on observe en général de une à trois phases éruptives par an, qui modifient le site de la Fournaise; seules les plus violentes sont suivies de coulées atteignant le Grand Brûlé et la côte est, où parfois elles augmentent de quelques hectares la superficie de la Réunion. Les plus importantes coulées récentes ont été en 1977, 1986, 1998, 2004, 2007, 2010, 2015, 2018. La carte topographique de l’IGN, sur l’excellent site Geoportail, signale les plus marquées d’entre elles, avec leur date. Il arrive aussi que des coulées de laves sortent de fissures extérieures au cratère: en 1977, ces coulées ont atteint Notre-Dame des Laves au nord (pointe Lacroix) à Sainte-Rose et en 1986 elles ont atteint la pointe de la Table au sud dans la commune de Saint-Philippe. Les pentes externes de la partie tranquille du Volcan sont profondément défoncées au sud-ouest par la Rivière des Remparts et la Rivière Langevin (Saint-Joseph), qui laissent entre elles des éléments de planèzes habités et cultivés; elles sont ravinées mais moins défoncées au sud, au-dessus de Saint-Philippe, tandis que les planèzes sont beaucoup plus continues au nord, mais forestières et inhabitées. Le volcan est extrêmement surveillé à partir de l’observatoire installé à Bourg-Murat en 1979; la Maison du Volcan y donne quantité d’informations. |