' (32 000 hab., 5 320 ha) avait 29 100 hab. au recensement de 1999, 31 400 à celui de 2002. Située par 18°05’N et 63°05’O, elle est au NO de Saint-Barthélemy et à 240 km en ligne droite au NO de la Guadeloupe, 260 km à l’est de Porto-Rico. La commune occupe la moitié nord de l’île de même nom, dont le sud est une dépendance des Pays-Bas, en néerlandais Sint-Maarten (32 400 hab., 3400 ha). Le nom tient au jour de sa découverte par la seconde expédition de Christophe Colomb (la saint-Martin de 1493, donc le 11 novembre). Le nom caraïbe était Sualouiga, qui signifie l’île du sel.La partie française, au nord de l’île, mesure 15 km d’ouest en est. La partie hollandaise contient l’aéroport de Juliana, principale porte d’accès aux deux moitiés. Cette situation originale résulte d’un traité du 26 mars 1648, toujours en vigueur, qui stipule notamment que la circulation est entièrement libre d’une moitié à l’autre. En fait, l’île était alors en principe une possession espagnole depuis le passage de Christophe Colomb, mais sa tutelle l’avait délaissée, et quelque peu abandonnée aux pirates et flibustiers. Les Hollandais, intéressés par ses ressources en sel, y prirent pied dès 1627, suivis par des Français, et édifièrent un fort en 1631, ce qui entraîna une intervention armée espagnole. Français et Hollandais associés finirent par avoir le dessus et se partagèrent l’île d’un commun accord en 1648, non sans avoir éliminé sans trop de ménagement les Arawaks qui avaient pu survivre. La colonie hollandaise reçut en renfort en 1656 des compatriotes expulsés du Brésil, qui y apportèrent leur savoir-faire agricole. Le climat est à peine moins sec qu’à Saint-Barthélemy et le relief est tout aussi calcaire, mais l’agriculture réussit. L’île résista à de nombreuses tentatives d’appropriation par les Anglais, ajouta au sel la fourniture de produits tropicaux et, pour cela, importa de nombreux esclaves noirs, surtout au 18e siècle, et reçut de nouveaux colons de toutes provenances. Il en est résulté une population très métissée, et une domination progressive de la langue anglaise dans les affaires courantes, même si le français et le néerlandais sont toujours langues officielles. Privée d’appui par la perte de Saint-Christophe (Saint-Kitts) en 1713, la colonie française fut rattachée à la Guadeloupe en 1763. Puis, avec le temps, l’extraction de sel s’acheva, la production de sucre fut arrêtée en 1875, celle de coton en 1923. Un statut de port franc obtenu en 1850 intervint trop tardivement. Dans la seconde moitié du 19e siècle et la première du 20e, l’île devint un foyer d’émigration. En 1939, la France et les Pays-Bas abolirent les douanes et contributions indirectes entre les deux zones. La construction de l’aérodrome à des fins militaires, en 1943, notamment pour la défense contre les sous-marins allemands, fut le premier signal de la mutation contemporaine: il apporta des emplois et des ressources et, devenu civil et réaménagé, il permit à partir de 1955 de recevoir des avions gros porteurs et, ainsi, de réorienter les deux parties de l’île vers le grand tourisme. À l’ouest de l’île, le Grand Étang (ou Simsonbaai) est partagé entre les deux parties. Il est fermé au nord comme au sud par deux lidos. C’est sur le lido du Sud, dans la partie hollandaise, qu’a été édifié l’aéroport qui porte le nom de la princesse Juliana. Le lido du nord dessine un arc bordant la baie Nettlé; il a des habitations et une longue plage; il est parcouru par la route qui donne accès à la pointe du Canonnier, extrémité occidentale de l’île. Le rocher boisé et habité de Terres Basses y est une ancienne île, raccordée à la principale par les deux lidos; la baie Longue au SO, la baie aux Prunes à l’ouest et la baie Rouge au NE y offrent des plages appréciées. Plusieurs complexes touristiques ont été construits sur ces rivages. Le reste de l’île est parfois nommé Grande Terre. Le bourg de la partie française, Marigot, qui rassemble à lui seul environ 10 000 habitants, est à l’extrémité orientale du Grand Étang Simson et du lido septentrional, au fond d’une grande baie de la côte nord que limitent la pointe du Bluff au NO, la pointe Arago au NE. Sans avoir l’ampleur et le luxe de Philipsburg, qui est la vraie capitale de l’île dans sa partie hollandaise, il affiche de nombreux commerces, un marché, un vieux fort perché de 1767, une marina et un musée historique. Marigot est relayé à 5 km au NE par le village de Grand-Case, étiré au fond de la baie de même nom, que termine au NE la pointe Bell; un étang et un petit aérodrome le jouxtent à l’est. Grand-Case a aussi des hébergements touristiques, mais un côté plus autochtone et moins international que l’ouest de l’île, et une réputation gastronomique persistante. L’anse Marcel, au NE de Grand-Case, a également été colonisée par un complexe touristique et un port de plaisance. Trois baies se succèdent sur la côte orientale, passé la pointe de l’Est qui marque l’extrémité NE de l’île et que prolongent l’îlet Pinel et, à 3 km au large et bien plus grand, l’îlet Tintamarre (env. 30 ha), lieu d’excursions et de plongée mais réserve naturelle protégée. La première ou baie Orientale, longtemps peu habitée, si ce n’est au hameau de Cul-de-Sac, mais réputée la plus longue et la plus belle de l’île, s’est couverte d’hôtels et de paillotes; elle donne sur trois îles et consacre une plage au naturisme; les fonds sous-marins sont en principe protégés par la réserve naturelle. Deux étangs marquent le fond de la baie de l’Embouchure, dont ils sont séparés par un lido; le quartier d’Orléans, qui fut le plus ancien site de colons français sur l’île, entoure l’étang aux Poissons et constitue l’une des trois agglomérations principales de la Saint-Martin française. Enfin au-delà, la petite baie Lucas a aussi quelques habitations et équipements touristiques. Le point culminant de l’île, dans la partie française, est le pic du Paradis (424 m), accessible en voiture et qui domine le quartier d’Orléans. Le seul hameau qui soit vraiment à l’intérieur de l’île est Colombier, proche du Paradis mais sur une autre petite route, au SO. La population de Saint-Martin a très fortement progressé au cours des années 1980; la croissance continue, mais s’est un peu ralentie: on y comptait 4 500 hab. en 1961, 8 100 en 1982, 28 500 en 1990. Saint-Martin a trois collèges et un lycée polyvalent, et de nombreux hôtels; on y a recensé plus de 3 800 chambres. |