Communauté d’agglomération Dembeni-Mamoudzou

CADEMA

sigle habituel de la communaauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou, formée par ces deux communes sur la côte orientale de Mayotte; 87 290 hab., 8 074 ha.


Dembéni

(15 850 hab., 3 880 ha) est une commune de Mayotte au centre de la côte orientale de l’île. La croissance de la population y est très rapide: 5 500 hab. en 1997, 7 800 en 2002. Le bourg de Dembéni (3 800 hab.) est abrité au fond d’une baie dans laquelle débouche la rivière Dembéni, qu’elle a en partie comblée par une plaine arboricole. Il accueille les bâtiments de l’université et est flanqué juste à l’est par le village d’Iloni (2 300 hab.), sur le cap, également en forte croissance (1 200 hab. en 1997) et qui abrite un collège (1 200 élèves) ainsi que l’Institut de formation des professeurs d’école de Mayotte. Vers le sud, le long de la N3 un peu à l’écart du littoral, Hajangoua (1 500 hab.) se tapit au fond d’une petite plaine qui donne sur l’anse de même nom et a son école; à 5 km dans le lagon, trois îlots forment les îles Hajangoua.

Le Conservatoire du littoral dispose de 32 ha dans l’anse de la baie d’Hajangoua. Vers l’est dans le lagon, une passe sinueuse à travers le récif barrière, dite Longogori ou «passe en S», offre un site réputé pour la plongée sous-marine entre les récifs Pamandzi au nord et Hajangoua au sud. Tout autour, une réserve de 1 380 ha a été définie en 1991, avec un site protégé de 400 ha. La commune atteint au sud la pointe Domonyombé, partagée avec la commune de Bandrele. La réserve forestière d’Hajangoua monte jusqu’au mont Bénara (660 m).

Au nord de Dembéni et de la rivière, Tsararano, qui est relativement proche de la capitale Mamoudzou et bien situé à 1 500 m de Dembéni au carrefour de la N2 et de la N3, compte 4 840 hab., en forte progression: il n’avait que 1 400 hab. en 1997 et sa population a dépassé celle du chef-lieu; il a le lycée de la commune. Un peu à l’ouest, juste au col qui porte son nom à 184 m sur la N2, Ongoujou est un village de 2 110 hab., perché à 180 m, lui aussi en croissance (620 hab. en 1997) et doté d’une école. Au nord, la commune atteint le mont Maévadoani (449 m). À bien des égards, la commune fait partie de l’agglomération capitale, avec un taux d’étrangers et de chômeurs très élevé. Elle fait d’ailleurs partie de la communauté d’agglomération de Dembeni-Mamoudzou (CADEMA). Elle a 830 ha de surface agricole, dont 130 en bananiers, et de nombreux bovins (1 500), une fabrique de plats préparés Panima (75 sal.).

La communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (CADEMA) réunit ces deux seules communes (87 300 hab., 8 068 ha).

Le nouveau canton de Dembéni contient la commune plus une partie de Bandrele (22 770 hab.).


Mamoudzou

(71 440 hab., 4 194 ha) est la principale commune de Mayotte et sa préfecture, sur la côte nord-est de l’île, dans la CA Dembeni-Mamoudzou (CADEMA). Sa population était de 32 800 hab. en 1997, 45 500 en 2002. La ville de Mamoudzou proprement dite (6 130 hab. en 2017) est au bord de deux anses séparées par la pointe Mahabou. Elle a bénéficié du terminal des navettes avec Petite-Terre et elle concentre la plupart des commerces et services «rares» de l’île, dont les quatre banques, ainsi que le siège de l’assemblée départementale et la plupart des administrations, notamment sur la place Mariage, en plein centre-ville; elle a un collège (M’Gombani, 1 300 élèves) et un grand lycée (1 800 élèves), le plus ancien de l’île (1976), trois écoles, un port de plaisance; elle est le point de départ des deux routes nationales N1 vers le NO et N2 vers le sud. Le centre hospitalier est le seul de l’île et dispose de 250 places, plus nombreuses en maternité qu’en médecine.

Les principaux employeurs sont les hypermarchés Ginfo (Sodifram, 470 sal.) et Kiosque Cigarette (Mahoraise de commerce, 115 sal.) plus le supermarché Sodiscount (50 sal.) et la quincaillerie Ballou (50 et 50 sal.); les carburants Total (160 sal.); EDM (EDF, 150 sal.); les constructions Colas (450 sal.), SMTPC (110 sal.), Plac Or (75 sal.), Austral Probat (50 sal.), les réseaux Sogea (170 sal.) et travaux publics Colas (190 sal.); la Mahoraise des Eaux (160 sal.); gestion portuaire Channel Gateway (75 sal.), transport maritime Derudder (75 sal.), entreposage frigorifique Sodifram (70 sal.); gardiennages Sandragon (560 sal.), Mayotte Sécurité Protection (100 sal.) et Securimag (80 sal.), divers garages; banque BFC (80 sal.); France Télévisions (95 sal.).

Juste au sud mais dans la même commune se trouve Mtsapéré, plus ancienne, qui reste plus peuplée (15 870 hab. en 2017, 11 300 hab. en 2007, contre 7 000 en 1997) et possède une grande mosquée, deux écoles, un dispensaire, un collège à Doujani (800 élèves) qui la prolonge vers le sud. Au nord de Mtsapéré et à l’ouest de Mamoudzou se développent les quartiers un peu plus élevés de Cavani (ou Kavani) dont la population monte à 9 750 hab., en net accroissement (3 900 hab. en 1997), avec trois écoles.

Au nord de Mamoudzou proprement dite, au bord de la baie qui sert de débouché à la rivière Kaouénilajoli et qui est abritée par la pointe Hamaha, s’étendent les ensembles industriels et d’habitat de Kaouéni, premier noyau de peuplement de l’agglomération (17 060 hab.), en forte progression (6 200 hab. en 1997) et qui a ainsi dépassé Mtsapéré. Kaouéni bénéficie de la seule zone d’activités de l’île, a trois écoles, un collège (1 000 élèves) et un lycée (530 élèves), plusieurs ateliers dont la laiterie de Mayotte, et abrite l’hôtel de la préfecture de Mayotte. Un hypermarché avec galerie marchande (Lukida) a été ouvert par l’enseigne Score (ex-Cora, groupe réunionnais Bourbon) au nord de la ville (Hamaha-Majikavo). Kaouéni a aussi depuis 1978 une centrale électrique thermique.

Les deux tiers des entreprises mahoraises de plus de 5 salariés sont dans la commune. Mais Mamoudzou dépend aussi de ses voisines: le port de commerce est à Koungou (Longoni) ainsi que la prison (Majicavo Lamir); l’aéroport est à Pamandzi sur Petite-Terre. Un système de barges très actif assure les liaisons avec celle-ci, transportant plus de 4 millions de personnes par an. Mamoudzou organise un festival de l’image sous-marine, un festival du film africain. Une association Megaptera propose de l’information et une esquisse d’écomusée sur les mammifères marins (le mégaptère est la baleine à bosse).

Un peu à l’écart de l’agglomération vers le sud, Passaminty est également en croissance assez soutenue sur la côte à 3 km SO de Mamoudzou, et atteint 8 410 hab. (5 200 en 1997); elle réunit six écoles et un collège (1 000 élèves), un dispensaire. Un peu plus loin, Tsoundzou 1 (5 570 hab.) et Tsoundzou 2 (2 550 hab.) encadrent l’estuaire de la Koualé, qui descend du mont Combani (477 m); chacun des deux a une école. Les petits hameaux de Koualé et Koualé-Légion végètent au fond de la vallée. Un peu au-dessus et au nord, le village de Vahibé (6 070 hab., contre 2 100 en 1997) est le seul de l’intérieur, sur la D3 qui devient piste vers l’ouest mais parvient à Combani et offre de beaux paysages. Le point culminant de la commune de Mamoudzou est le mont Mtsapéré, tout au nord (572 m); il porte une antenne de télévision. Au milieu du lagon devant la commune de Mamoudzou, l’îlot Mbouzi, qui monte à 153 m, est connu pour ses troupes de makis (lémuriens); il est devenu réserve naturelle nationale en 2007, sur 142 ha.

La croissance spectaculaire de la capitale, qui n’avait que 12 000 hab. dans la commune entière en 1985, est en partie liée à l’afflux d’immigrés, le plus souvent clandestins et anjouanais: Mamoudzou compte plus d’étrangers que de Français parmi ses habitants, ce qui est un cas extrême à Mayotte; aussi n’a-t-on pas évité l’apparition et la prolifération de bidonvilles. La maternité est devenue la plus grande de France: près de 4 000 naissances par an, dont bon nombre de mères étrangères (comoriennes) et d’Anjouanaises de passage. Les taux de scolarisation sont parmi les plus bas de l’île, en raison de la pauvreté et du nombre d’étrangers, et d’un déficit d’équipements, notamment en maternelles. Il en est de même, et pour les mêmes raisons, de l’équipement des ménages. La commune est la première de l’île par l’agriculture, avec 4 000 ha de surface agricole, dont 960 en bananiers et 380 en manioc, et enregistre 2 800 bovins.

Trois nouveaux cantons divisent la commune (22 600, 25 600 et 23 200 hab.).