Communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte

Grand Nord de Mayotte

communauté d’agglomération de Mayotte, associant les 4 communes de Bandraboua (siège), Acoua, Koungou et Mtsamboro, toutes de plus de 2 000 hab. (59 000 hab., 9 060 ha).


Acoua

(5 190 hab., 1 262 ha) est une commune de Mayotte, la plus occidentale de l’île, à la pointe nord-ouest au sud de Mtsamboro (CA du Grand Nord de Mayotte). Le bourg, de 3 660 hab., se tasse au fond de la baie d’Acoua, fermée au sud par le cap Apondra et au nord par la pointe Kahirimtrou. Il a trois écoles, une belle maison des jeunes et de la culture, un dispensaire. Au-delà de la pointe Kahirimtrou vers le nord, la seconde agglomération de la commune, Mtsangadoua (1 530 hab.), a une école, un collège et le lycée du Nord, ouvert en 2003. Le village s’étire le long d’une baie très ouverte, fermée au nord par la pointe Chifouni.

Les deux villages sont de langue bushi d’origine malgache (sakalave). Le relief est dominé par la crête du Madjabalini (363 m), qui monte vers l’est et atteint 496 m au Hachiroungou. La partie orientale de la commune, au-delà du mont Maéva Ranou (361 m), est dans la réserve forestière des Crêtes du Nord. Une petite route littorale relie les villages à Mtsamboro au nord, M’Tsangamouji au sud. Elle donne accès à plusieurs petites plages. La population augmente lentement depuis les 4 600 hab. de 1999. La commune a 800 ha de surface agricole, dont 210 en bananiers.


Bandraboua

(13 990 hab., 3 237 ha) est une commune de Mayotte sur la côte nord de l’île, siège de la CA du Grand Nord de Mayotte. Son territoire s’étire sur une douzaine de kilomètres, de la baie de Handréma au NO à celle de Longoni à l’est, bordée de mangroves. Le bourg, qui a 2 100 hab. (1 800 en 1997), deux écoles et un dispensaire, est au centre du rivage, protégé par une pointe de même nom, qui monte à 92 m et ferme au NO la baie de Longoni.

À 4 km au sud, le village de Dzoumonyé, au fond d’une petite plaine construite dans une baie par la rivière Maré, est plus peuplé (6 070 en 2017) et sa croissance est plus rapide (2 830 hab. en 2017, 1 900 en 1997). Il a deux écoles, un collège et lycée polyvalent (270 élèves) et un embranchement routier vers Tsingoni et M’Tsangamouji au sud. En amont de la Maré a été construit un barrage de 300 m de long qui retient un lac de 26 ha. Le village de Bouyouni et le hameau de Mitséni, au SE, ont 1 950 habitants (730 en 1997), une école et une autre petite plaine littorale; Bouyouni («les baobabs») serait l’un des plus anciens sites d’habitat de l’île et devrait faire l’objet de recherches archéologiques.

Deux autres villages sont tout au nord, au-delà de Bandraboua, et tous deux en fond de baie: Mtsangamboua (1 300 hab., école) et Handréma (1 830 hab., école), qui fait face à une île de même nom. Leur croissance est plus modérée. Tous ces villages sont sur la N1, sauf Handréma que la route domine quelque peu. Le relief de la commune est accidenté et boisé, et culmine à 472 m au nord-ouest au Mlima Dziani Bolé, partagé avec Mtsamboro, 270 m au SO (mont Mahojani). La population totale a sensiblement augmenté: elle était de 6 400 hab. en 1997, 7 500 en 2002. Des tentatives d’obtention du sel marin ont été esquissées. Le Conservatoire du littoral dispose de 148 ha sur les sites des baies de Dzoumonyé et de Longoni. La commune a 1 600 ha de surface agricole, dont 300 en bananiers, et entretient 1 100 bovins.

Le nouveau canton de Bandraboua contient une partie de Bandraboua et une partie de Koungou (19 900 hab. en 2017).


Koungou

(35 160 hab., 2 841 ha) est une commune de Mayotte, occupant la moitié orientale de la côte nord de l’île (CA du Grand Nord de Mayotte). Elle est la deuxième dans l’île après Mamoudzou par le nombre d’habitants, qui croît sensiblement (10 200 hab. en 1997, 15 400 en 2002). Tout l’habitat est sur la côte, le long de la N1. Le bourg de Koungou est à 8 km au NO de Mamoudzou, complété juste à l’ouest par Trévani, à l’est par le lotissement de la presqu’île de Koungou; il dispose de deux collèges et de trois écoles, un dispensaire, et reçoit en 2009 un nouveau collège.

Le nombre des habitants du bourg (9 350 hab.) a toutefois été dépassé en 2002 par Majikavo Koropa (11 700 hab. en 2017), agglomération qui est un peu plus proche de la préfecture à l’ESE de Koungou, et qui a reçu la prison de Mayotte et deux écoles. Majikavo Lamir, encore plus à l’est, est passé de 530 hab. en 1997 à 1 200 en 2007, 1 780 en 2017 et dispose d’une école. Au-delà de Koungou vers l’ouest, Trévani (4 020 hab., contre 880 en 1997, école) a une belle plage de sable noir et un petit complexe hôtelier, ainsi qu’un club de plongée. Un peu plus loin, Kangani n’a que 1 020 hab., mais une école.

Encore au-delà, la longue et étroite pointe de Longoni abrite un port et ferme à l’est la baie de Longoni; le village de ce nom compte 3 980 hab., en forte progression (970 hab. en 1997), avec une école. Le port de Longoni est le seul port en eau profonde de l’île, ce qui en fait le véritable port de marchandises de Mamoudzou; il a manipulé 240 000 t en 2019 hors conteneurs, partagés à peu près à égalité entre pétroles et ciments, et 80 000 EVP de conteneurs; le trafic est très déséquilibré, les expéditions étant mineures (moins d’un quart des importations en poids, bien moins en valeur). Une deuxième jetée permet aux porte-conteneurs de 200 m d’accoster; un terminal de pétrole et gaz a été achevé en 2008 ainsi qu’une centrale thermique (30 MW), mise en service en janvier 2009. Le port a vu passer 30 000 passagers en 2017 et 2018; il est concédé à la société privée Mayotte Channel Gateway (Mamoudzou, 80 salariés), avec une convention de service public.

De son côté, le Conservatoire du littoral dispose de 148 ha sur les sites des baies de Dzoumonyé et de Longoni. L’intérieur de la commune est vide; les hauteurs sont tenues par la réserve forestière de Majimbini (1 275 ha) et culminent à 512 m au mont Mtsapéré. Koungou fait partie de l’agglomération centrale et en a les caractères: une forte croissance, de nombreux étrangers (48% de la population recensée), un taux de chômage très élevé et des habitats précaires. Les principales entreprises sont les services portuaires de la Mahoraise d’acconage (SMART, 210 sal.) reprise en 2019 pat la compagnie maririme CMA-CGM), les télécommunications Telco (170 sal.), les travaux publics ETPC (160 sal.), l’hypermarché Jumbo (Bourbon, 130 sal.), la Mahoraise de Transport CMT (75 sal.) et les transports urbains Matis (65 sal.), transports TILT (20 sal.); constructions Bati R (55 sal.), Bugna (40 sal.), Machindra Saidinah (30 sal.) et Boluda (20 sal.), bétons IBS (30 sal.); métallerie MAI (25 sal.), mécanique MIM (25 et 30 sal.); eaux de table ASM (25 sal.); école privée les Flamboyants (30 sal.). La commune a 1 700 ha de surface agricole (3e de l’île), dont 480 en bananiers et 220 en manioc.

Le nouveau canton de Koungou ne contient qu’une partie de Koungou (23 130 hab.), le reste étant dans le nouveau canton de Bandraboua.


Mtsamboro

(7 710 hab., 1 371 ha) est une commune de Mayotte à la pointe nord-ouest de la Grande-Terre, au bout de la N1, dans la CA du Grand Nord de Mayotte. Le nom est parfois écrit Mtzamboro ou M’tzamboro. Son territoire s’étend sur 8 km de la pointe Chifouni au SO à la longue et déserte presqu’île Douamounyo au NE; il inclut dans le lagon de Mayotte les deux petites îles Choazil aux plages de sable blanc réputées et, à 6 km NO du bourg, l’île Mtsamboro, la plus grande du récif barrière de Mayotte, d’origine volcanique et qui monte à 273 m. L’île fut un lieu de relégation de lépreux, et porte des orangers, introduits en 1965; un petit village de basses cases sert d’habitat temporaire. Le bourg principal, situé au fond d’une baie très évasée, est au sud du rivage de la commune et compte 3 270 hab.; il a trois écoles et un collège, un dispensaire, une brigade de gendarmerie. Il est relayé au nord par le village d’Hamjago (1 800 hab., école) puis, au-delà de la longue pointe Bouékoundrouni, par celui de Mtsahara (2 540 hab., école). Les populations n’ont guère augmenté entre 2007 et 2017.

Le rivage de la baie offre plusieurs petites plages de sable blond. Vers le nord à la pointe de Grande-Terre, s’avance dans le lagon sur 3 km l’étroite et escarpée presqu’île Douamounyo, qui monte à 197 m, bordée à l’est par la baie de Handréma, dotée d’une belle plage (Majiméoni). Le territoire de la commune monte à 496 m au sud, au mont Hachiroungou, et à 472 m à l’est, au mont Dziani Bolé; il est en partie dans la réserve forestière Dzoumonyé (dite des Crêtes du Nord). Le Conservatoire du littoral dispose de 103 ha aux pointes Bouékoundrouni et Mkadijou. Mtsamboro fut le siège du premier sultanat arabe de l’île, à la fin du 14e siècle et conserve quelques traces de l’ancien palais royal; la commune organise une fête de l’orange en juillet. Sa population semble plafonner, au moins au chef-lieu: elle était de 7 100 hab. en 2002 (6 300 en 1997). La commune a 940 ha de surface agricole, dont 220 en bananiers; chaudronnerie MMI (45 sal.).

Le nouveau canton de Mtsamboro contient la commune, celle d’Acoua et une partie de Bandraboua (16 030 hab.).