Communauté d’agglomération du Sudgroupement intercommunal de la Réunion, associant 4 communes et 129 900 hab. sur 56 470 ha; les communes sont Entre-Deux, Saint-Joseph, Saint-Philippe et Le Tampon (siège). (7 110 Entre-Deusiens, 6 683 ha) est une commune de la Réunion, à 20 km au nord de Saint-Louis dans la CA du Sud. La population a augmenté depuis 1999 (5 200 hab.). L’une des rares communes réunionnaises sans accès au littoral, Entre-Deux occupe les pentes très accidentées du Dimitile, à l’est du cirque de Cilaos, s’étirant sur 18 km le long de la rivière Saint-Étienne, dont le bras de la Plaine est vigoureusement encaissé et présente une arche naturelle. La plus grande partie de la commune est vide et boisée; une route forestière monte au sommet du Dimitile (1 837 m), d’où l’on a une vue étendue sur le cirque de Cilaos et où se trouve un site de vol libre; nombreuses cavernes. Le finage va jusqu’au sommet de l’Entre-Deux (2 352 m), à la limite des finages de Saint-Benoît et de Cilaos. Le nom de la commune la situe entre les bras de Cilaos et de la Plaine, dont la réunion forme ensuite la rivière Saint-Étienne; son territoire se termine d’ailleurs en pointe juste au-dessus du confluent. Entre-Deux fut longtemps un refuge d’esclaves marrons — dont un certain Dimitile qui a laissé son nom au sommet, ainsi qu’au collège public de 400 élèves. Elle ne devint autonome qu’en 1882, par détachement de Saint-Pierre. Le café puis la vanille ont cédé la place à la canne à sucre dans la partie méridionale. L’élevage de volailles est actif, notamment au Bras Long au sud, près de la Mare. Mais le bourg et ses environs sont surtout résidentiels et la commune est classée «station verte de vacances». Riche en vieilles cases créoles bien entretenues qui ont justifié la création d’un circuit de visite et d’un label «village créole», elle offre un arboretum et jardin botanique, jardin gourmand et jardin nature, un musée de l’artisanat qui propose notamment des objets en choca (cordonnerie d’agave); camping. Le site de la ravine des Citrons, sur le bras de la Plaine, au nord-est de la Mare, est apprécié pour ses vues et son arche naturelle. Plus résidentielle qu’active, Entre-Deux ne compte que 600 emplois pour 1 500 personnes occupées et environ 800 «actifs» non occupés. Le pont de l’Entre-Deux a été jeté au-dessus du bras de la Plaine en 2001 et permet d’accéder directement au Tampon; il est long de 290 m et son arche métallique est à 150 m au-dessus du lit. (39 000 Saint-Joséphois, 17 850 ha) est une commune du sud-est de la Réunion, dans la CA du Sud. La ville est sur la côte à l’embouchure de la rivière des Remparts et à la pointe de la Cayenne, 18 km à l’est de Saint-Pierre sur la N2. Sa population croît: 25 800 hab. en 1990, 30 800 en 1999. Son nom, tardif comme le peuplement de cette partie de la Réunion, vient du prénom du gouverneur de Souville (1781-1785); le village a été créé en 1785 par un botaniste qui proposait aux agriculteurs victimes de la crise de la production du café de se tourner vers celle des épices. La commune est la plus méridionale de la Réunion, et donc… de France et d’Europe, si l’on met à part les Terres Australes, qui sont d’ailleurs dépourvues de commune. Son territoire occupe 14 km de côte entre la ravine Manapany et la ravine Basse Vallée, dite aussi Vallée Heureuse. À l’ouest, l’anse de Manapany (nom malgache évoquant des chauves-souris) offre une belle plage fréquentée et bordée par les maisons de Manapany-les-Bains: on peut y voir un jardin tropical et des geckos verts, rares ailleurs. Vers l’est, l’urbanisation est dense tout le long de la N2, et jalonnée par les petites agglomérations de Langevin, prolongée par la pointe de ce nom et qui reçoit les ravines Langevin et Jupiter, et de Vincendo, dont la pointe Marcellin s’avance en mer au débouché de la ravine Vincendo, à l’ombre des vacoas. Le territoire communal s’étend sur plus de 20 km vers le nord. Il est profondément défoncé par ces ravines, qui viennent des pentes du Volcan et ne laissent entre elles que d’étroits lambeaux de plateaux inclinés vers la mer, ce qui explique les contours compliqués du parc national dans ce secteur des Remparts. Côté ouest, la profonde entaille de la rivière des Remparts, où un sentier de grande randonnée permet d’accéder au refuge de Roche Plate puis à la plaine des Cafres, est dominée en amont par la crête des Remparts, ancienne paroi d’un premier grand cratère du Volcan. Elle laisse au sud-ouest un plateau cultivé et bon producteur de lait et de volailles, d’où descend la D3 (Plaine des Grègues, les Lianes) et où l’on produit du safran indien (curcuma). Saint-Joseph accueille à Plaine des Grègues un «village créole», une Maison du Curcuma et une fête annuelle du safran en novembre, ainsi qu’une Paillotte à Parfums. Le curcuma, nommé safran des Indes ou safran Bourbon, est une épice volontiers confondue avec le safran et de même couleur mais, à l’opposé du safran, c’est la racine de Curcuma longa, une zingibéracée, qui est employée en cuisine et qui sert de base au curry; par l’intermédiaire du sanskrit, le mot vient du persan kurkum désignant le safran. Entre rivière des Remparts et rivière Langevin, le plateau s’étrécit jusqu’à une simple crête au Serré (panorama), au nom évocateur, avant de s’élargir un peu dans le terroir peuplé de Grand Coude, autre «village créole» où sont entretenus un labyrinthe végétal parmi les théiers, ainsi qu’un sentier botanique; les cultures de géraniums et de théiers dominent. Au nord, cet étroit plateau mène au morne Langevin (2 316 m), qui domine le cirque du Grand Pays, puis au haut plateau dit «plaine» des Remparts, que traverse la petite route du Volcan; l’oratoire Sainte-Thérèse y est juché à 2 427 m. La rivière Langevin offre de nombreux sites de cascades et de bassins et la marine Langevin est connue localement pour son petit port de pêche aux bichiques, petits alevins gris très appréciés et coûteux. Côté est, la planèze est plus large (5 km) entre la rivière Langevin et la Basse Vallée, et l’habitat a pu s’y étaler, avec des cultures de canne et de gingembre, mais il fait place à la forêt dès 700 m. La rivière Langevin alimente l’une des cinq centrales hydroélectriques de l’île, installée en 1961 sous conduites forcées mais dont la puissance n’est que de 3,6 MW et qui peut fournir 10 GWh/an. La vallée permet d’accéder au Volcan par un sentier balisé. La limite nord-est de la commune atteint le grand cratère du Volcan et culmine à 2 439 m (piton Chisny). Saint-Joseph a une clinique (80 sal.) et un supermarché E.Leclerc (150 sal.) et un petit Carrefour Market, un nettoyage urbain Derichebourg (55 sal.). Elle fut un haut lieu de la culture du giroflier; on y soigne le vétiver, surtout à Manapany-les-Hauts où fonctionne une distillerie, tandis qu’un atelier de tressage et cannage du vétiver se voit à Bézaves (fête annuelle). La commune cultive aussi des arbres fruitiers (avocats, litchis) et propose un jardin des Orchidées. Elle a trois lycées et trois collèges publics, dont un collège et un lycée à Vincendo, un lycée professionnel agricole et horticole public; elle est dotée d’un établissement du centre hospitalier du Sud de la Réunion et d’une unité de soins de longue durée, une maison de retraite. Saint-Joseph a aussi une école de musique et de danse, un Centre régional des arts du feu (travail du basalte, de la céramique et du verre) avec résidences d’artistes. Le nombre d’«actifs» sans emploi est élevé (6 400 contre 5 900 ayant un emploi), 5 200 emplois étant présents dans la commune. Le vétiver, Vetiveria zizanioïdes, est une plante de l’Océan Indien et de Chine, qui s’est répandue dans de nombreux pays tropicaux. Elle est cultivée surtout sur les pentes du sud-est de la Réunion et spécialement à Saint-Joseph. Les racines fournissent une huile essentielle contenant du vétivène, utilisé pour la parfumerie et certaines thérapeutiques: il est recommandé pour les affections de la peau notamment l’acné et, réputé tranquillisant, il apporterait relaxation et apaisement. On le retrouve souvent dans les savons et produits cosmétiques, ainsi que dans l’industrie alimentaire où il sert de conservateur. Le nouveau canton de Saint-Joseph contient une fraction de la communes (28 100 hab.). (5 150 Saint-Philippois, 15 394 ha) est une commune de la Réunion, dans la CA du Sud, occupant l’angle SE de l’île. Sa population progresse peu: elle était déjà de 4 900 hab. en 1999. Le centre est sur la côte méridionale, 36 km à l’est de Saint-Pierre. La commune est l’une des deux qui se partagent le massif du Volcan et sa limite septentrionale, rectiligne, passe par le Piton de la Fournaise où elle monte à 2 632 m. La Basse Vallée, très profonde et pittoresque («Vallée heureuse») mais vide, accessible par une route forestière et le GR2, fixe la limite occidentale de la commune; en dehors d’elle, les pentes du Volcan, boisées, sont striées de ravines mais nettement moins encaissées. Des coulées de laves descendent de temps en temps sur le versant oriental au Grand Brûlé. L’espace agricole de la commune est réduit aux plus basses pentes de la côte sud. Celle-ci, presque entièrement à falaises, offre quelques plages, criques et caps; elle est peuplée à l’ouest du bourg dans les villages de la Basse Vallée et du Baril, où l’on visite des sites pittoresques tels que le cap Méchant et le puits des Français, le puits des Anglais, le souffleur d’Arbonne. La réserve naturelle de Mare Longue (68 ha) a été aménagée en 1958 puis agrandie en 1981 sur les pentes au nord-ouest du bourg. Elle est traversée par une petite route forestière en lacets et un sentier botanique balisé, accompagnée d’un «jardin volcanique» et d’un jardin des senteurs et des épices; elle conserve des arbres d’origine (vacoas, filaos, bois de couleur, palmistes rouges, etc.). Le terroir porte des cultures diverses, notamment canne et vanille (2e site de l’île); tressage et fête annuelle du vacoa en août. Le vacoa (Pandanus utilis Bory, Pandanus sativus Thouars), dit aussi vaquois, pimpin, pandane, palmier à vis, est un arbre au petit tronc dont les racines sont droites et hors du sol; son feuillage le fait ressembler à un palmier en petite boule. il abonde dans le sud-est de la Réunion. De son fruit, le pimpin, on fait des confitures; on consomme aussi le chou de vacoa comme le chou de palmiste (cœur de palmier); ses feuilles sont tressées pour faire des chapeaux ou des sacs et des bibelots. La côte orientale est presque vide de l’autre côté du bourg, où le seul habitat notable, près de la pointe de la Table (atteinte par l’éruption de 1986) et du puits Arabe, consiste en quelques hameaux égrenés le long de la route du tour de l’île (N2): Ravine Ango, Cayenne, l’îlet aux Palmistes, Takamaka. Au-delà, la côte prend une direction sud-nord vers le Tremblet et les bois atteignent le littoral dans la forêt domaniale du Grand Brûlé, dont s’écarte un peu la route N2. Les coulées de laves atteignent parfois la mer, comme à la pointe du Tremblet; le Tremblet a encore été sinistré en avril 2007. La commune, dont le territoire fut longtemps considéré comme aride et peu accessible, menacé par le Volcan, isolé par les laves du Brûlé de la Basse Vallée, mais de ce fait quelque peu terre d’asile pour fugitifs, a été créée en 1830, à partir d’un quartier de Saint-Joseph occupé après 1750 et dont la population se concentrait autour du Baril; elle a été nommée en l’honneur du roi Louis-Philippe. Point de départ du Grand Raid de la Réunion, elle abrite un collège (400 élèves) et un port de pêche; l’ancien domaine du Baril offre un musée du peuplement et de la liberté. Le village-centre est qualifié de «village créole». Dans les entreprises émergent Le Cap Méchant (plats préparés, 25 sal.), les ambulances Paille en Queue (25 sal.), l’embouteillage Eaux de Basse Vallée (30 sal.). Les emplois locaux (1 100) sont en nombre un peu inférieur à celui des personnes occupées (1 400): la commune entre dans l’aire d’attraction des villes de la côte sud. Mais elle reste à l’écart du tourisme et n’a presque pas de résidences secondaires. (81 730 Tamponnais, 16 543 ha) est une commune du sud de la Réunion, dans la CA du Sud. La ville proprement dite est à 8 km au NNE de Saint-Pierre, autour de 500 m d’altitude, au croisement de la petite route des Hauts (D3) et du grand axe de la N3 qui relie Saint-Pierre à Saint-Benoît. La commune est séparée de l’océan par celle de Saint-Pierre, mais occupe toutes les pentes orientées vers le sud entre les deux grands massifs de Cilaos et de la Fournaise, de part et d’autre de la N3. La population poursuit une forte croissance: 48 400 hab. en 1990, 61 300 en 1999. L’habitat est très dense dans toute la partie méridionale, entre 400 et 800 ou 1 000 m. Au centre géométrique de la commune se trouve le village de la Plaine-des-Cafres (ex-«23e kilomètre»), qui a des équipements touristiques (hébergements, Maison du caméléon, Palais du fromage, jardin de sculptures végétales dit Jardin d’amour, etc.) et qui donne accès au piton Hyacinthe (1 372 m, panorama). Plus haut mais toujours sur la N3, Bourg-Murat (ex-«27e kilomètre») est un autre gros village très fréquenté, vers 1 500-1 600 m; il est classé «village créole» et doté d’un observatoire vulcanologique avec muséum (Maison des volcans). Il offre aussi une Maison d’accueil du pays des Hautes Plaines, une ferme laitière, et contient un terrain militaire avec une unité du 4e RSMA (Régiment du service militaire adapté). Les sources minérales Reilhac sont proches du piton de la Grande Montée qui s’élève à 1 839 m, et captées depuis 1857 au profit du Tampon et de Saint-Pierre. La «plaine des Cafres» est un haut plateau cultivé qui occupe tout le nord de la commune, jusqu’au col Bellevue (1 606 m), d’où la route redescend au nord vers la côte du Vent. La forêt y a été très largement défrichée entre 1900 et 1920 au profit des cultures de géraniums, dont la Réunion fut un temps le principal producteur mondial. Côté ouest, la commune est limitée par le profond ravin du Bras de la Plaine, dont le pittoresque «Grand Bassin» (cascades, accès par téléphérique) est dominé par le village du Bois Court, apprécié pour son belvédère avec large vue sur le Grand Bassin, et sa curieuse horloge hydraulique; une microcentrale hydroélectrique, alimentée par conduites, y a été installée en 1971 avec une puissance de 4,6 MW, pouvant fournir 10 GWh/an. Côté est au contraire, le relief monte jusqu’à la crête qui domine la rivière des Remparts (point de vue), et qui dépasse 2 000 m; un appendice de la commune accède même au bord de l’ancien cratère de la Fournaise, aux pitons des Feux à Manzac (2 384 m) près de l’oratoire Sainte-Thérèse. Une route de montagne va du Tampon au Rempart oriental et, par l’îlet de Notre-Dame-de-la-Paix (sentier botanique), rejoint ensuite La Plaine-des-Cafres. Enfin, c’est de Bourg-Murat que part la route forestière de 30 km qui passe par le hameau de la Grande Ferme et permet d’atteindre le Cratère Commerson puis le belvédère du Pas des Sables (2 354 m) et aboutit à Bellecombe (2 319 m), d’où l’on a la plus proche vue sur le cratère de la Fournaise. Le Tampon, dont en dépit de l’apparence le nom semble malgache (tampony désigne un belvédère), a reçu des colons dès les années 1720. Elle devint au 19 siècle le fief des Kerveguen, qui rassemblèrent quelque 16 000 ha au-dessus de 600 m et lancèrent même leur propre monnaie entre 1859 et 1879… Longtemps dépendance de Saint-Pierre, Le Tampon n’est une commune que depuis 1925. La diffusion de l’automobile lui a valu plus tard une très forte croissance, soutenue par ses sites d’altitude, qui en font l’une des grandes communes résidentielles de l’île. De 13 000 habitants en 1931, elle est passée à 21 000 en 1961, 36 000 en 1975, 48 000 en 1990 dont, alors, la moitié vivaient au centre-ville; à cette date, 8 000 étaient comptés à Trois-Mares et 4 000 au Pont-d’Yves au NO, 3 200 à Bras-Creux au NE, 1 400 à Bérive à la limite SE, tandis que La Plaine-des-Cafres et Bourg-Murat en avaient 6 600. La croissance (2,7% par an entre 1990 et 1999, abaissée à 0,8 de 2010 à 2020) est en partie due au solde naturel (+1,0%); le solde migratoire était devenu élevé dans les années 1990 (+1,2%) mais est redevenu négatif dans les années 2010. Le centre-ville a un bel hôtel de ville moderne avec une grande pergola triangulaire fleurie (la Pyramide). En 1994 a été installé le Campus Sud de l’université de la Réunion, dans les locaux de l’ancienne École militaire préparatoire qui avait été inaugurée en 1972; ce campus comporte trois sections principales: éducation physique et sportive (Staps), français langue étrangère, sciences du bâtiment et de l’environnement. La commune a une clinique avec hémodialyse Durieux (55 sal.), deux centres commerciaux E.Leclerc (110 sal.) et Carrefour (110 sal.); volailles Aviferme (65 sal.), voyages Bègue (70 sal.), gestion immobilière Sodegis (100 sal.); nettoyage Eno Nett (65 sal.), traitement d’ordures Sudec (70 sal.) La commune compte cinq collèges publics et un privé, et trois lycées publics dont le plus peuplé de l’île (2 400 élèves), une maison familiale rurale; une unité de soins de longue durée, un établissement de la Croix-Rouge et une clinique, plus un dispensaire à la Plaine des Cafres; un théâtre, un musée. Mais elle offre bien moins d’emplois (17 700) qu’elle n’a d’habitants au travail (24 400), une partie de ses habitants s’employant à Saint-Pierre. Deux nouveaux cantons portent le nom du Tampon; ils se partagent la commune (40 600 et 40 200 (hab.). |