Communauté d’agglomération Intercommunale de la Réunion Est (CIREST)

Réunion Est (communauté d’agglomération)

ou CIREST, groupement intercommunal de la Réunion, associant 6 communes et 127 100 hab. sur 73 580 ha; les communes sont Saint-Benoît (siège), Bras-Panon, La Plaine-des-Palmistes, Saint-André, Sainte-Rose, Salazie.


Bras-Panon

(13 620 Panonais, 8 855 ha) est une commune de la Réunion sur la côte du Vent, 35 km à l’ESE de Saint-Denis dans la CA CIREST. La commune a été créée en 1882 à partir de Saint-Benoît; son nom vient d’un affluent de la rivière des Roches, emprunté à une famille de propriétaires fonciers des 17e-18e s., d’origine toulonnaise.

Son territoire est limité au nord par la rivière du Mât, dont les crues sont brutales et très redoutées, et au sud par celle des Roches, ce qui ne lui laisse guère que 3 km de côte basse. Mais il s’étend sur 17 km vers le sud-ouest, où il englobe la forêt domaniale de la Plaine des Lianes et monte au Mazerin (2 092 m), protégé par une réserve biologique intégrale de 2 492 ha, au-delà de 860 m. Une petite route donne accès à la cascade du Chien et au belvédère de l’Eden avec jardin de Thé. À la limite de la commune de Salazie, le site du Trou de Fer, sur un petit affluent de la rivière du Mât (Bras de Caverne) est impressionnant par sa convergence de cascades, mais peu accessible; il se visite volontiers en hélicoptère.

Le bourg est un peu à l’écart de la côte, sur la N2, et se double d’une petite urbanisation balnéaire (la Rivière des Roches) agrémentée de vacoas et d’un sentier du littoral. La plaine et les basses pentes, cultivées notamment en canne à sucre et en vanilliers, se limitent à un petit quart oriental de la commune et concentrent l’habitat. Outre le bourg et la Rivière des Roches, un troisième site d’habitat est au nord-ouest, proche de Saint-André: la Rivière du Mât-les-Hauts serre ses habitations près du petit fleuve et s’accompagne d’un éparpillement de maisons sur les pentes de Vincendo et Bellevue, desservies par les petites routes qui montent vers la cascade du Chien. Une microcentrale électrique privée est installée sur le Bras des Lianes depuis 1992 (2,2 MW, pouvant fournir 8 GWh/an). Sur la N2 près de la Rivière du Mât, le site de Paniandy a reçu une nouvelle zone d’activités sur 20 ha.

Une coopérative de la vanille est établie à Bras-Panon depuis 1968 et traite 15 tonnes par an; une grande foire agricole annuelle se tient en mai dans la commune. Les petits bassins d’eau douce sont réputés pour la pêche aux bichiques (alevins), très appréciés dans l’île; on visite gorges et cascades dans les hauts de la Rivière du Mât. La commune a un lycée-collège public avec internat (700 élèves), une maison des jeunes et de la culture, un dispensaire. Les principaux employeurs sont un supermarché E.Leclerc (55 sal.), les services à la personne John Moris (260 sal.), l’industrie alimentaire Royal Bourbon (120 sal.), les constructions OMC BAT (65 sal.), les plantations Espaces Verts de l’Est (90 sal.); en outre, Bourbon Packaging fait des emballages plastiques (35 sal.). Plutôt résidentielle néanmoins, la commune compte 3 100 emplois mais 4 400 personnes occupées (et un quart d’inactifs). La population augmente: elle était de 9 800 hab. en 1999 et a donc gagné 3 820 hab. (+39%) depuis. La municipalité cherche à promouvoir Bras-Panon comme «villa-jardin».


Plaine-des-Palmistes (La)

(6 820 Palmiplainois, 8 319 ha) est une commune de la Réunion dans l’arrondissement de Saint-Benoît, 21 km au SO de celle-ci sur la N3, sur les hauts du versant au Vent (CA CIREST). La commune est séparée de la mer par le vaste territoire de Saint-Benoît, dont elle a été détachée en 1899. Si un gîte-relais y fut édifié en 1798 pour faciliter le passage du Nord au Sud, les premiers établissements agricoles sont postérieurs à 1850 et n’ont longtemps attiré que des familles pauvres. Mais ensuite, et surtout avec l’ouverture de la route moderne en 1958, les avantages du site pour la villégiature ont modifié le peuplement, qui est diversifié.

Le territoire communal est tout entier au-dessus de la «ligne domaniale» forestière. La plaine des Palmistes proprement dite porte de belles cultures entre 1 000 et 1 400 m, au pied du piton de la Source (1 834 m) et du col Bellevue (1 626 m), atteint par la Grande Montée que la N3 passe en lacets multiples et serrés. L’habitat se disperse de part et d’autre de la route, bien que l’on distingue un Premier Village (principal) et un Deuxième Village, un peu plus haut; caverne des Fées près du Deuxième. Vers l’ouest, une route forestière permet, au-delà du col de Bébour (1 414 m), de passer dans la forêt de Bébour et atteint plus loin les hauts du cirque de Salazie. Au SE, une grande extension boisée du finage porte la forêt domaniale du Piton de l’Eau et va jusqu’au Rempart de la rivière de l’Est, à 2 361 m; une piste monte à l’étang du Piton de l’Eau (1 887 m), d’où l’on a une vue étendue.

Très arrosée et fraîche, La Plaine-des-Palmistes a une végétation foisonnante de fougères et orchidées, et des goyaviers (avec fête annuelle); les palmiers, qui furent nombreux et donnèrent à la commune son nom, ont été trop recherchés et figurent maintenant au rang des espèces protégées. On visite la cascade Biberon à la limite nord (220 m de chute) et l’on peut suivre le sentier botanique de la Petite Plaine à l’ouest sur la route de Bébour. La commune offre un musée local de la Tanguière, un parc d’attraction pour enfants Forestia, un centre de formation à l’artisanat local au domaine des Tourelles (l’Archipel des Métiers), dans une villa de 1927 rénovée; magasin U Express (20 sal.). Elle est équipée d’un collège (300 élèves), d’un institut rural (Ireo) et passe pour avoir attiré d’assez nombreux artistes et poètes. Elle accueille le siège du Parc national de la Réunion. Elle a 730 résidences secondaires, pour 2 400 résidences principales. On y compte 1 300 emplois, mais la population dite active est de 4 100 personnes, dont 2 100 ayant un emploi. La population croît sensiblement: la commune a 3 300 habitants de plus qu’en 1999 (+94%); elle n’atteignait que 2 700 hab. en 1990.


Saint-André

(57 330 Saint-Andréens, 5 307 ha) est une commune de la Réunion sur la côte du Vent à 26 km ESE de Saint-Denis (CA CIREST). Elle a été commune dès 1741. La ville se tient à 3 km de la côte, sur la N2. La commune, à l’origine Saint-Joseph et dont le nom rebaptisé est venu du prénom d’une notabilité locale en 1740, est bornée au sud par la rivière du Mât, la plus longue de la Réunion (35 km), aux crues redoutées, et qui fut une barrière difficile à franchir aux premiers temps de la colonisation. La limite nord suit la Grande Rivière Saint-Jean, ce qui rapproche de la ville de Sainte-Suzanne le territoire communal, et accorde à Saint-André une douzaine de kilomètres de côte.

Tout au nord, Bois-Rouge y conserve l’une des deux sucreries de l’île, au bord du rivage (110 sal. permanents et 100 saisonniers, 8 000 t/j). Vendue par le groupe Bourbon au consortium sucrier métropolitain Union-SDA (devenu Téréos), elle compte aussi une forte participation du groupe réunionnais GQF (Quartier Français); elle traite 800 000 t de canne par campagne, provenant de 1 700 planteurs (8 400 ha), et en tire 84 000 t de sucre, dont la moitié sont envoyées en France métropolitaine; la distillerie de rhum de Savanna fait partie du complexe et produit 10 millions de litres de rhum par an. La centrale électrique à charbon et bagasse de Bois-Rouge (1992, 100 MW en trois groupes depuis 2004), pilotée par EDF et L’Air Liquide, fournit plus de 10% des besoins de la Réunion. Un peu à l’est sur la côte, l’étang de Bois-Rouge est protégé comme réserve naturelle régionale, sur 30 ha.

La plaine est très peuplée, notamment par les quartiers urbanisés de Cambuston au nord, Ravine Creuse et Rivière du Mât-les-Bas à l’est, la Cressonnière et Mille Roches au sud. Sur la côte au NE, a été aménagé un parc de loisirs au Petit Étang, avec base nautique; non loin se voit un gros temple tamoul; surnommé le Colosse. Mais, à partir de Bras des Chevrettes à l’ouest. le finage se rétrécit vite sur le relief, où il n’atteint pas 1 000 m. Une route suit la profonde vallée de la rivière du Mât, qui sort en gorge du cirque de Salazie, et fournit à Salazie son seul accès.

Saint-André a quatre collèges publics (dont le plus gros de l’île, 1 400 élèves) et un privé, deux lycées polyvalents (dont un de 1 600 élèves) et un lycée professionnel (1 100 élèves, avec internat), tous publics, une maison familiale rurale. Elle héberge également un service du centre hospitalier de Saint-Benoît avec un centre de soins de longue durée, et une maison de retraite. La commune bénéficie d’un nouveau port, du musée-maison de la Vanille et d’un musée historique (Dan’tan longtemps), de temples tamouls dont celui du Colosse: la commune a été à l’origine de la communauté tamoule dans l’île; le Dipavali (fête de la Lumière, d’origine indienne) y est particulièrement célébré, en octobre. On y visite aussi la belle villa créole Valliamée, construite en 1925 et qui appartint à une famille de la bourgeoisie tamoule avant d’être acquise par la commune.

Les cultures principales sont la vanille, la canne et les légumes. La commune a moins d’emplois (8 400) que de personnes occupées (10 000) et compte 8 000 «actifs» sans emploi. Le taux de chômage est à 35%. Le quartier de la Cressonnière, avec une partie du centre-ville, est classé «prioritaire». La population augmente sensiblement: elle était de 43 600 hab. en 1999, 35 400 en 1990. Les principales entreprises sont la sucrerie Bois-Rouge (110 sal.), la centrale électrique Albiona Bois Rouge (75 sal.), les installations électriques Group Elec (60 sal.), La Poste (160 sal.), les supermarchés Super-U (120 sal.) et Run Market, (110 sal.).

Trois nouveaux cantons portent le nom de Saint-André. Ils se partagent la commune. La canton 2 a 38 300 hab. Le canton 1 (33 700 hab.) y ajoute Sainte-Suzanne; le canton 3 (29 700 hab.) ajoute Bras-Panon et Salazie.


Saint-Benoît

(37 270 Bénédictins, 22 961 ha) est une sous-préfecture de la Réunion sur la côte du Vent, dans la CA CIREST. La population croît: 26 500 hab. en 1990, 31 900 en 1999. La ville est à 41 km au sud-est de Saint-Denis au bord de l’océan, au débouché de la rivière des Marsouins et au point de rencontre des routes nationales 2 et 3. La commune est la plus étendue de l’île après Saint-Paul. Elle a été créée en 1815, mais formait une communauté dès les années 1730; elle fut le terminus d’une voie ferrée établie à partir de Saint-Denis en 1882.

Son territoire, qui est le plus arrosé de toute l’île, occupe 13 km de littoral peu accidenté, entre la rivière des Roches et la rivière de l’Est. Seule avance en mer la pointe de la Ravine sèche au sud-est de la ville. Sainte-Anne, à 6 km au sud-est de Saint-Benoît, est un village littoral distinct, mais qui n’a pas acquis son autonomie communale; elle a une église du 20e s. surchargée de décors naïfs, une baignade en eau douce au Bassin Bleu. Une large plaine agricole, cultivée en canne, vanille, fruits et fleurs, monte doucement vers les Hauts, sur environ 5 km de profondeur. Le grand domaine sucrier de Beaufonds, aux portes de Saint-Benoît côté sud, a fermé son usine en 1995, ainsi que sa centrale électrique, mais la SANE (groupe GQF) en a fait sa base logistique pour le transport des cannes, et la distillerie de la Rivière-du-Mât, du même groupe GQF, la plus grande de l’île, y est installée; un temple tamoul se voit à proximité. Deux villages jalonnent la N3 vers Saint-Pierre, la Confiance à mi-pente et Chemin de Ceinture au croisement de la route des Hauts (D3) et proche d’un site de promenade et d’escalade sur les premières pentes (Route Hubert); l’habitat se densifie au nord de la plaine, en direction de la capitale (Bourbier, Beauvallon).

Au-delà, la commune lance deux extensions en forêt. Au sud-est, elle monte à 1 523 m au rempart qui domine la rivière de l’Est, mais elle y est vide et boisée. Vers l’ouest, elle projette une bande de 20 km de long et 6 de large à travers les reliefs, au nord de La Plaine-des-Palmistes, traversant le plateau de Bébour et jusqu’à la crête du cirque de Cilaos (Coteau Kerveguen), où elle monte à 2 479 m près de la Caverne Dufour et non loin du Piton des Neiges, qui trône au NO. Au-dessus de Saint-Benoît, une route s’y insinue par le village de Bethléem (pique-nique, panorama) et la rivière des Marsouins (Bras Cabot), haut lieu du canyoning, jusqu’aux environs des cascades de Takamaka et du barrage EDF.

Celui-ci a été édifié en 1986 à 847 m d’altitude; il a 29 m de haut, et retient 3,5 Mm3 pour un plan d’eau de 10 ha. Deux centrales Takamaka 1 de 1968 (17 MW) et Takamaka 2 (1989, 26 MW) peuvent fournir respectivement 80 et 70 GWh/an. Le téléphérique EDF permet de s’élever en forêt dans le quartier pittoresque de Takamaka et de voir notamment la source du Bras Cabot, qui fut un temps exploitée pour ses eaux minérales; ce secteur enregistre les records de pluie de tout le département. Un autre accès routier, plus au sud, permet d’explorer la profonde vallée occupée par le Grand Étang vers 500 m, le plus vaste de l’île en eau douce, mais de taille très variable selon la saison. En revanche, la partie la plus élevée de la commune, occupée par la forêt de Bébour, puis les pelouses et landes des sommets, n’est pas accessible directement: la route forestière qui y mène, et qui offre des aires de détente et pique-nique, vient de La Plaine-des-Palmistes par le col de Bébour.

La commune date de 1915; son nom remonte à 1730 et fut tiré de l’un des prénoms du gouverneur de l’époque. La commune a trois collèges publics dont un à Sainte-Anne (en tout 3 000 élèves), quatre lycées publics (3 500 élèves), une École supérieure d’informatique du groupe privé Supinfo installée en 2005 avec l’appui de la Chambre de Commerce, un centre de formation professionnelle agricole dans la banlieue de Beaulieu, un centre hospitalier public de 150 lits (dont 60 en longue durée) partagé avec Saint-André, une antenne de l’établissement psychiatrique de Saint-Paul avec une maison de retraite spécialisée, et trois cliniques; plus un dispensaire, un centre de rééducation fonctionnelle et un centre d’imagerie médicale à Sainte-Clotilde; tribunal d’instance, théâtre (les Bambous), festivals de jazz et de courts métrages, curieuse église baroque de 1856, restaurée.

Les principaux employeurs sont la clinique de la Paix (65 sal.), un hypermarché Carrefour (Vendemia, 160 sal.), les installations électriques Testoni (60 sal.), l’aide à domicile Au Rayon de Soleil (80 sal.), la restauration collective Régal des Îles (60 sal.), les autocars STOI (100 sal.), la gestion immobilière SEMAC (55 sal.).

Le nombre d’emplois offerts est sensiblement égal à celui des emplois occupés par les habitants de la commune (6 800) mais près de 6 000 personnes en âge de travailler sont sans emploi. La plus grande partie de l’agglomération, entre le littoral et la rive droite de la Rivière de l’Est, est classée en «quartier prioritaire» (Quartier Rive Droite et Bras Fusil). L’arrondissement a 127 500 hab. (103 000 en 1999).

Deux nouveaux cantons ont le nom de Saint-Benoît. Le canton 1 (27 700 hab.) contient une partie de Saint-Benoît et la commune de La Plane-des-Palmistes. Le canton 2 (27 400 hab.) contient l’autre partie de Saint-Benoît et les communes de Saint-Philippe et Sainte-Rose.


Sainte-Rose

(6 320 Sainte-Rosiens, 17 760 ha) est une commune de la Réunion, la plus orientale de l’île, dans la CA CIREST. Sa population avait progressé de 1990 (5 800 hab.) à 1999 (6 600 hab.) mais plafonne depuis. Elle partage avec Saint-Philippe le volcan de la Fournaise, dont elle détient l’accès touristique principal au pas de Bellecombe, à l’extrémité SO du territoire communal; l’altitude monte à 2 621 m au cratère Bory. Le centre-ville est sur la côte du vent et la N2, à 18 km au SE de la sous-préfecture Saint-Benoît; il fait partie des «villages créoles». L’habitat se limite aux abords de la route nationale 2, qui mène à la côte Sud.

Les principaux villages annexes sont ceux de la Ravine Glissante au SE, où fut une sucrerie; du Piton-Sainte-Rose sur la côte (5 km au SE), où l’église de Notre-Dame-des-Laves subsiste au milieu de la coulée de 1977, et qui possède un collège public de 500 élèves, un dispensaire; et Bois Blanc, 4 km au sud, au-delà de la pointe et de l’anse des Cascades, aux chutes abondantes et où a été aménagé un parc botanique. Le rempart de Bois Blanc marque la limite habituelle des coulées de laves qui descendent sur le versant oriental du volcan. Hors du grand cratère de la Fournaise, la majeure partie de la commune est boisée. Le territoire communal est borné à l’ouest par la rivière de l’Est, que la N2 franchit par un spectaculaire pont suspendu construit en 1889, 5 km à l’ouest du bourg.

La première colonisation, au nom de Port-Caron, date de 1671. La commune fut créée en 1790, son nom dérivant du lieu-dit Quai des Roses; une dure bataille contre les Anglais s’y est déroulée en 1810, que commémore au bourg le monument Corbett. Un sentier des Pêcheurs (4h30 en tout) permet de longer le littoral très escarpé de la Côte sauvage entre le bourg et la pointe des Cascades, qui est le point le plus oriental de l’île de la Réunion.

Une centrale hydroélectrique EDF alimentée par la Rivière de l’Est, la plus puissante de l’île (66 MW, pouvant fournir 370 GWh/an), fonctionne à la Marine; elle est alimentée par une conduite forcée de 4,2 km depuis un groupe de réservoirs situé vers 800 m dans la belle forêt de Mourouvin au SO du finage, alimenté par une conduite souterraine de 5 km depuis les Orgues dans le canyon de la Rivière de l’Est. Aux Orgues aussi, une microcentrale hydraulique privée de 1,2 MW peut fournir 5 GWh/an. Un parc de 23 éoliennes (pour 6,2 MW, 11 GWh/an) a été installé en 2004 sous l’égide d’EDF mais il a été fortement contesté. La commune a des cultures de canne, vanille et bananiers. La côte recèle plusieurs sites de plongée. La commune a 800 emplois mais 1 500 actifs occupés (et 1 200 sans emploi).


Salazie

(7 390 Salaziens, 10 382 ha) est une commune de la Réunion sur les hauteurs, au SSE de Saint-Denis, dans la CA CIREST. Elle occupe l’un des trois grands cirques des montagnes, le plus vert, le plus arrosé, le plus peuplé et le plus fréquenté car le plus proche de Saint-Denis; mais la seule route d’accès vient de Saint-André par les gorges de la rivière du Mât, exutoire du cirque. La commune a été détachée de Saint-André en 1899. Le nom signifierait en malgache «bon campement». Sa population semble plafonner: Salazie avait officiellement 7 000 hab. en 1990, 7 600 en 1999. Les plus hauts sommets dominent le cirque côté ouest: le Piton des Neiges (3 070 m), le Gros Morne (3 019 m), la Roche Écrite (2 277 m). Les hauts versants sont boisés, mais ne prennent quelque extension qu’au sud (forêts de Bélouve et de Terre Plate).

L’habitat se disperse en îlets au fond du cirque, entre 1 000 et 1 500 m surtout. Les principaux sont au nombre de trois. Salazie, près de l’entrée au NE, est le centre administratif, doté d’une ambitieuse église de 1850 à deux tours, et d’un collège (700 élèves). Hell-Bourg au sud, à 950 m, est plus étoffé; lieu de séjour d’altitude aux rues en damier, ancienne station thermale (mise à mal par le cyclone de 1948) et carrefour de sentiers de randonnée, donnant un accès direct aux hauts sommets, il a été classé parmi les «plus beaux villages de France». Il héberge une unité du 4e RSMA (Régiment du service militaire adapté); son nom est celui d’un gouverneur de 1842, De Hell. Grand Îlet est au nord-ouest, sous le sommet de la Roche-Écrite. Du village part une route forestière très aventureuse vers le morne de Fourche (2 267 m), donnant une belle vue sur le cirque voisin de Mafate. En revanche, seul un sentier de randonnée partant d’Hell-Bourg permet d’aboutir à la crête qui donne vue sur le cirque de Cilaos. Hell-Bourg et Grand-Îlet sont classés parmi les «villages créoles».

La commune s’orne de nombreuses cascades dont le célèbre Voile de la Mariée, de points de vue et aménagements touristiques. La maison Folio présente un jardin exotique à Hell-Bourg, qui a aussi une pisciculture et des vestiges des Thermes. Le cirque est longtemps resté un refuge d’esclaves marrons, avant que la colonisation n’y établisse des bases à partir de 1830. On y pratique de nombreuses cultures, comme les bananiers et les néfliers du Japon dont le fruit, la bibasse, est consommé comme fruit ou en confiture, et sert aussi à la fabrication de rhum arrangé; et surtout une spécialité de chouchou (christofine, importée du Mexique en 1840), qui fait l’originalité de Salazie. La population de la commune a légèrement diminué après 1999 (-230 hab.). Salazie n’a que 900 emplois pour 1 500 personnes occupées, et 1 300 actifs sans emploi; elle a peu de résidences secondaires (une centaine pour 2 200 principales). La principale entreprise est celle des transports Transalazie (20 sal.).