Annonay

(16 960 Annonéens, 2 120 ha) est un ancien chef-lieu de canton du département de l’Ardèche dans l’arrondissement de Tournon-sur-Rhône, 37 km au NO de Tournon. La ville est au cœur de la première agglomération du département, mais n’en a même pas été sous-préfecture. Elle avait pourtant déjà atteint 18 000 hab. en 1868, contre 8 000 en 1831; descendue ensuite à 15 500 hab. dans les années 1930, sa population a augmenté à nouveau après 1945, culminant à 20 800 hab. en 1975, mais elle a perdu des habitants ensuite, dont 1 270 depuis 1999.

Le centre d’Annonay serre ses maisons et ses petites rues sur un étroit interfluve entre les vallées très encaissées de la Cance et de la Déôme, qui confluent au SE de la ville; il s’aère de placettes et conserve de belles maisons anciennes, surtout du 18e s. Tout autour, plusieurs parcs agrémentent les faubourgs. La ville a le principal centre hospitalier du département (258 lits médicaux, 470 en tout), une clinique (les Cévennes, 50 lits, 100 sal.), deux lycées et deux collèges publics, trois lycées et deux collèges privés. Elle propose un musée des beaux-arts et histoire César Filhol, l’espace Joseph Besset pour la mémoire industrielle, l’apothicairerie de l’hôpital; parc d’aventures Accrobranche au Grand Mûrier, belvédère de Montmiandon (679 m) au NO de la ville. Le quartier d’immeubles collectifs du Zodiaque au nord de la ville est classé en «quartier prioritaire».

Assez tôt fief protestant, Annonay fut un lieu d’invention et d’innovation où se distinguèrent les frères Montgolfier puis Marc Seguin, qui était de la même famille: les premiers dans la papeterie et les ballons à air chaud, le second dans les chaudières tubulaires des locomotives et des bateaux à vapeur, les ponts suspendus et la première voie ferrée française, de Saint-Étienne à Lyon. Aussi ville de laine, de cuir et de tanneries entre montagne et Rhône, elle accueillit en 1634 des papeteries, attirées en partie par la colle tirée du tannage; la première «montgolfière» y fut lancée en 1783, événement célébré chaque année le 4 juin. La tradition papetière reste représentée au nord de la commune par Canson (210 sal., usine du Grand Mûrier, au groupe milanais Fila), qui conserve le nom d’un gendre Montgolfier, associé dans la création de la firme Canson & Montgolfier en 1807 et dont le nom est attaché à un papier à dessin de qualité; le musée de la papeterie a été installé dans d’anciens bâtiments de l’ensemble industriel. Barthélemy Canson inventa au début du 19e siècle le papier calque et d’autres spécialités qui firent le renom et le succès de la firme. Celle-ci a formé en 1954 le groupe Arjomari, devenu Arjowiggins en 1976 par fusion avec une société états-unienne; il entre en 2000 au groupe international Worms, c’est-à-dire à la famille italienne Agnelli, qui revend Canson au groupe normand Hamelin en 2006, lequel le cède en 2016 à l’italien Fila.

D’une carrosserie Boisset de 1914 est issue une grande usine de camions et autobus, passée de Renault (RVI) au groupe Iveco (Irisbus) et qui emploie encore 1 270 personnes. Excelvision (340 et 180 sal.), ancienne société Faure passée par Ciba (Novartis) puis cédée à PCG (Pharma Cosmetic Group), à la holding française Fareva de l’Ardéchois Bernard Fraisse) en 2002, fabrique et conditionne des produits ophtalmiques; Nutrition et Santé (190 sal.) fait des biscuits diététiques pour le groupe suisse Novartis. La tradition du cuir se retrouve à la Tannerie d’Annonay (120 sal.). Annonay a aussi une fabrique de plastiques de piscine (APF, 110 sal.); installations électriques Lapize de Sallée (110 sal.); supermarché U (130 sal.), traitement des eaux de la Saur (60 sal.), travail temporaire Randstad (380 sal.), Adecco (270 sal.), Manpower (95 sal.), Synergie (80 sal.) et Adequat (75 sal.); nettoyage Boyer-Roux (65 sal.).

La communauté d’agglomération Annonay Rhône Agglo associe 29 communes et 48 600 hab.; elle siège à Davézieux.

Deux nouveaux cantons portent le nom d’Annonay; ils contiennent 16 communes et 36 500 hab.