(3 930 Ansois, 6 250 ha) est une commune de la Guadeloupe dans l’arrondissement de Pointe-à-Pitre, à l’extrémité nord de la Grande Terre, à 38 km de Pointe-à-Pitre dans la CA du Nord Grande Terre. Le bourg est en position abritée sur la côte ouest, au fond d’une large anse bordée à l’ouest par la plage de la Chapelle, où est un village de vacances. Un peu au nord, s’ouvre le vallon de la ravine Sablée que ferme presque la pointe Sable et son port de pêche. Au-delà, s’avance la pointe rocheuse de la Petite Vigie; elle sépare le bourg de la plage de l’anse Laborde. Une réserve biologique a été délimitée juste à l’est, englobant la grotte de Trou Madame Louis, avec deux annexes à l’intérieur. Une longue côte à hautes falaises se déroule ensuite jusqu’à la pointe Montagnier puis à l’étroit et vigoureux promontoire de la pointe de la Grande Vigie, point le plus septentrional de l’île de la Guadeloupe et relief de calcaires coralliens, qui domine de 84 m l’océan et ses fortes houles. La côte orientale, vigoureuse également, est appréciée pour ses sites: la pointe du Capucin et l’anse Pistolet dont la plage de galets de corail est fréquentée, le belvédère de l’anse à Tortues, la pointe du Piton (48 m) et l’îlot du Piton qui la précède et s’élève brusquement à 40 m au-dessus de l’eau, le lagon de la Porte d’Enfer avec sa profonde ria et la grotte dite Trou Madame Coco (ou Man Coco). Au-delà, la côte n’est longée que par un sentier de randonnée en direction de la Grande Falaise et son célèbre Trou du Souffleur aux allures de geyser, puis de la pointe du Souffleur, de la Grande Pointe, enfin de la pointe Petit Nègre qui limite au sud l’anse à la Barque et le territoire communal. En arrière, le village de Campêche occupe l’avancée SE du territoire communal accompagné par le site de la Mahaudière, ancienne sucrerie à la tête d’un domaine de 450 ha, juste à l’est de Campêche, qui a été réaménagé, conserve l’ancien moulin et se visite; il a été assorti dès 2007 d’un ensemble de 9 éoliennes (3 MW, 5 GWh/an). Une station d’élevage de volailles a pris place un peu au nord (Élevage du Nord), qui explique le nombre exceptionnel de volailles dans la statistique. L’agriculture fournit canne, melons et légumes, mais les ravages du cyclone Hugo (1989) ont été considérables et les broussailles ont beaucoup gagné. Sur 1 900 ha cultivés, 860 ha le sont en canne à sucre, 90 en légumes; la statistique enregistre pour la commune 275 000 volailles (100 000 en 1989) et 3 000 bovins. Quelques hameaux se dispersent à l’intérieur, tels les villages-rues de Massioux, Pressec ou Guéry au centre-sud, Beaufond plus près du bourg à l’ESE. Une cassure du relief dessine un talus assez vigoureux au centre-est de la commune, longé par la route de Porte d’Enfer (D122). Il domine à l’est le bas plateau de Campêche (15 à 30 m d’altitude) et la savane des Portlands, dont le relief s’élève doucement vers l’est jusqu’à plus de 50 m. Son revers occidental, qui dépasse 80 m d’altitude près du talus, s’incline également vers l’ouest. L’hippodrome Saint-Jacques, qui appartient au conseil régional, est dans la partie nord de la commune. Le parc Krayb, d’art d’inspiration amérindienne et géré par le Centre de recherches intercaribéennes, rappelle que les environs d’Anse-Bertrand avaient été une terre de refuge pour les derniers Caraïbes, qui s’étaient vu attribuer en 1660 une concession de 2 000 ha assez austère, dont les terres ont été peu à peu cédées ensuite aux planteurs de coton et de canne; il en resterait des descendants du côté de Campêche. Quelques ruines de moulins sucriers parsèment les plateaux, comme le moulin de Budan près du Pistolet au nord Anse-Bertrand dispose d’un collège et un centre d’aide par le travail Un centre de formation professionnelle agricole est installé à Guéry. La population est à peu près stable depuis un demi-siècle, mais semble avoir récemment diminué: elle était de 5 100 hab. en 1999. Sur 2 400 personnes de plus de 15 ans, la moitié ont un emploi; 800 emplois sont dans la commune. |