(14 800 Craurois, 3 787 ha) et un ancien chef-lieu de canton du département du Var, 15 km à l’est de Toulon, dans la Métropole Toulon-Provence-Méditerranée. La commune s’est détachée d’Hyères en 1854, avec plus de 2 000 hab.; sa population a d’abord lentement progressé (3 300 hab. en 1901, comme 1926), puis bien plus rapidement après la guerre (5 800 hab. en 1975, 11 300 en 1990). Elle est stable depuis 1999. Le bourg central est sur la rive droite du Gapeau, qui traverse la commune d’ouest en est. Celle-ci a un finage très allongé du NNE, où elle frôle Pierrefeu-du-Var, au SSO où elle est traversée par l’autoroute A57b de Toulon à Hyères. Elle inclut le château Monache au nord, celui de la Roquette à l’est, héritier d’un bourg castral du 11e s.; le finage fut traversé par une voie romaine et conserve des traces de villas romaines. La Crau a un collège public et un privé; clinique psychiatrique Medica (Korian, 70 sal.), centre de convalescence, institut médico-éducatif, 400 places de camping. Les principales entreprises sont un supermarché Carrefour (60 sal.), le négoce de fruits et légumes Massaferro (55 sal.), les constructions Murello (GMC, 65 sal.); transports BC (230 sal.); nettoyage AMP (75 sal.), publicité Mediapost (90 sal.) et Pop Toulon Est (60 sal.). La Crau affiche 782 ha de vignes, avec une cave coopérative et le vignoble du domaine de Montredon (25 sal.). Le nouveau canton de La Crau a 6 communes, 52 000 hab. vaste plaine d’épandage de cailloutis allant du rebord méridional des Alpilles aux abords du golfe de Fos et de l’étang de Berre, sur environ 52 000 ha au sens large (jusqu’à Salon-de-Provence). L’essentiel de sa formation provient des épandages de la Durance qui passait alors par le pertuis de Lamanon. Le mot crau lui-même vient d’une racine évoquant les cailloux, et a parfois été généralisé pour suggérer l’idée de plaine caillouteuse en général, à l’instar de causse pour les plateaux calcaires mais avec moins de succès. Le paysage est plat et aride, la végétation naturelle maigre de steppe rase; la Crau a très longtemps servi, et sert encore, de pacage hivernal à des troupeaux ovins transhumant dans les Alpes ou les Cévennes en été. Sa platitude et son faible peuplement ont conduit à y établir de vastes installations militaires dont est issue la base d’Istres, des terrains de stockage et même de production d’explosifs (La Dynamite), ou encore la principale décharge de la ville de Marseille (Entressan). Mais le creusement des canaux de Craponne puis des Alpilles a permis d’irriguer certaines parties de la plaine, au profit de cultures maraîchères et de vergers, ainsi que du foin de Crau, qui bénéficie d’une aoc depuis 1977 (12 000 ha) et qui s’exporte. Certains secteurs, notamment une longue bande NNO-SSE dans la partie occidentale, sont plus basses et marécageuses. Cette bande rectiligne, qui correspond à un ancien cours du Rhône, et que suit le canal d’Arles à Fos, communique avec les marais de Fos et de Port-Saint-Louis-du-Rhône et se prolonge dans le golfe de Fos par un chenal naturel descendant à plus de 20 m, ce qui a permis de l’utiliser pour les gros pétroliers; la darse 1 du port de Fos a précisément été creusée sur son axe. La plus grande partie de la Crau est partagée entre les communes d’Arles et de Saint-Martin-de-Crau. Le peuplement s’est concentré sur un axe ouest-est d’Arles à Salon-de-Provence, et, au sud-est, dans les communes d’Istres et Miramas. La partie occidentale, entre le Grand Rhône et l’alignement de marais, est souvent regardée comme une annexe de la Camargue, sous le nom général et en partie impropre de Plan du Bourg. La communauté d’agglomération Arles-Crau-Camargue-Montagnette (Accm) réunit 6 communes et 83 700 hab. et siège à Arles. L’écomusée de la Crau est à Saint-Martin-de-Crau. |