(30 590 Dieppois, 1 167 ha) est une sous-préfecture de Seine-Maritime, sur la Côte d’Albâtre à 60 km au nord de Rouen. Le nom, d’origine scandinave, a pour sens «profond» (diep) et fait allusion au site d’embouchure de l’Arques, dans la vallée de laquelle ont été creusés les ports, à l’abri des vents du large, entre des falaises de près de 90 m. La ville fut d’abord et surtout un port, à l’occasion repaire de corsaires; mais elle avait beaucoup décliné à la fin du 17e siècle, en raison de la peste et des guerres. Elle a joué un rôle dans le commerce lointain, en grande partie en raison de sa proximité relative de Paris, et avait repris vigueur avec l’arrivée du chemin de fer dès 1848. Cela lui a valu une double spécialité historique: l’importation et le travail de l’ivoire, maintenant disparus; l’importation de bananes, dont Dieppe fut le premier port en France, également arrêtée. La ville a quatre ports. Le port de commerce n’est pas très grand et son trafic a bien diminué, les fruits ne figurant plus dans les statistiques; les principaux postes en 2018 ont été l’importation de pales d’éoliennes (42 000 t) et l’exportation d’oléagineux (9 200 t) et de tourteaux (2 800 t). Le port de pêche est dans les principaux en France pour les coquilles saint-jacques (2 700 t) mais n’enregistre guère que 900 t/an de poisson. Le port de voyageurs, relié à Newhaven, bénéficie d’un nouveau terminal maritime depuis 1994, et avait vu passer un million de passagers l’année précédente; mais le trafic a décliné et la société suédoise Stena, associée à P&O, a renoncé en 1999; de ce fait, le Conseil général du département a dû intervenir, allant jusqu’à créer une compagnie Transmanche Ferries, à acheter le terminal de Newhaven et à s’associer en alternance avec la société Hoverspeed pour assurer des liaisons régulières toute l’année: le trafic annuel est de l’ordre de 380 000 passagers et 130 000 voitures, 1,4 Mt de fret. Le port de plaisance, dans la courbe de l’Arques, offre 550 places et enregistre 12 000 nuitées de visiteurs. L’aéroport de Dieppe, au sud de la ville à Saint-Aubin-sur-Scie, n’a plus de trafic de passagers depuis 2005. Dieppe bénéficie également d’une plage, d’un casino (85 sal., groupe Partouche) et d’un golf à l’ouest de la ville, d’un hippodrome au SE à Rouxmesnil. On y visite le gros château féodal restauré, qui abrite un musée municipal; Dieppe propose en outre l’Estran, «cité de la mer», et un mémorial consacré au raid canadien du 19 août 1942. La ville a été largement reconstruite après 1945, et s’est bien agrandie depuis. Elle dispose d’un centre hospitalier public (350 lits) et de trois cliniques (160 lits ensemble), d’un collège et de deux lycées publics, d’un collège et de deux lycées privés, deux centres d’apprentissage; une scène nationale, une école nationale de musique et de danse. Une bonne part des industries sont hors de la commune même: les unes à Rouxmesnil-Bouteilles, les autres dans le grand parc industriel EuroChannel établi à l’est de la ville, sur le territoire de Martin-Église. Hors la mairie elle-même, qui occupe plus de 700 personnes, les principaux employeurs de la commune sont les transports maritimes DFDS Seaways (730 sal.), l’usine Alpine Renault (260 sal.), l’hypermarché Auchan (400 sal.). Dieppe accueille en outre l’industrie du poisson Coq Marée (70 sal.) et divers ateliers de moins de 50 emplois; Brico Dépôt (70 sal.), combustibles Marchand (50 al.); service des eaux CFSP (Veolia, 85 sal.), nettoyages Eclanet (75 sal.) et MNS (55 sal.); La Poste (100 sal.). Dieppe avait 22 000 hab. autour de 1900, 30 000 en 1968; elle a absorbé alors l’ancienne commune de Neuville-lès-Dieppe, qui avait 9 000 hab. (12 200 en 1990) et occupe le plateau littoral de l’autre côté de la vallée de l’Arques. Mais la population communale diminue régulièrement depuis et la commune a perdu 5 100 hab. après 1999 (-14%). Plusieurs zones urbaines sensibles ont été délimitées: le grand ensemble de Neuville-Neuf sur le plateau oriental, celui de Val Druel au sud, les Bruyères au sud-ouest. L’unité urbaine de Dieppe (Insee) est donnée pour 36 700 hab. (5 communes), l’aire urbaine pour 80 000 (59 communes). La communauté d’agglomération de la Région Dieppoise (16 communes) compte 47 700 hab. L’arrondissement a 237 200 hab., 345 communes, 305 471 ha et forme la partie septentrionale de la Seine-Maritime. Les deux nouveaux cantons de Dieppe ont 16 communes et une fraction de Dieppe (32 500 hab.), 21 communes et le reste de Dieppe (38 800 hab.).
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