(146 800 Manceaux, 5 281 ha) est la préfecture de la Sarthe et ancienne capitale du Maine. Elle est à peu près à la longitude du méridien de Greenwich. Ce fut d’abord un chef-lieu gaulois sous le nom romain de Sindunum ou Cenomani, du nom du peuple gaulois des Cénomans qui occupait le pays et qui s’est altéré en Celmans puis «le Mans». L’ancien centre forme autour de la place de la République un demi-cercle sur la rive gauche de la Sarthe, limité par le tracé des boulevards. La partie septentrionale, sur une butte, fut le site d’une ville gauloise délimitée par un mur de forme rectangulaire (520 m sur 220) dont il reste de nombreuses traces, et de la ville romaine, que l’on reconnaît à son plan quadrillé; c’est le Vieux Mans, où subsistent de nombreux trésors architecturaux. La cathédrale romano-gothique (de 1158 au 13e s.) à vaste abside se tient à l’extrémité nord-est de cet ensemble, au bord de la vaste esplanade des Jacobins, aménagée en 1792, qui sert de promenade et s’orne du théâtre (rénové en 1959) et du musée de Tessé (beaux-arts) au centre d’un grand jardin. Le Vieux Mans est riche en maisons anciennes de la Renaissance, surtout dans la rue Bérengère et la Grande Rue; l’une d’elles abrite le musée de la Reine Bérengère (céramiques et des arts et traditions populaires). De la vieille ville, une «tranchée» avec tunnel donne accès au vieux pont d’Yssoir, le premier en date à enjamber la Sarthe; deux autres ponts le relaient un peu plus en aval. Des extensions successives, au sud, se sont faites autour de la place de la République qui donne accès à une dizaine de rues en étoile, puis au sud-est autour de la préfecture, flanquée d’un jardin, d’un lycée et d’un collège, d’une cité administrative. Palais des congrès et médiathèque complètent au bord de la Sarthe cette extension méridionale du centre, que ferment tout au sud la gare, assortie d’un «technopole» dit Novaxis puis, au confluent de l’Huisne et de la Sarthe, de l’hôpital psychiatrique d’Oyon. L’espace urbanisé de la commune s’étend assez loin vers l’est à Yzeuville, où sont un jardin des plantes et un jardin d’horticulture, et toute une série de quartiers périphériques: Croix-de-Pierre au nord, autour de l’ancienne abbaye Saint-Vincent, avec le parc de Banjan; Villaret et Meslier au nord-est, Gazonfier à l’est, ainsi que les Sablons sur la rive droite de l’Huisne. Le grand pont sur l’Huisne à Pontlieue fixe l’axe de la N 138 vers Tours, et de là s’ouvre vers un large éventail de rues qui organise tout l’espace bâti au-delà de la rivière. On y distingue vers l’est un secteur d’espaces verts, de sports et d’enseignement (Bruyères et Californie) avec la Chambre de commerce, au sud un gros centre commercial (Glonnières), au sud-ouest le Parc des expositions. La N 23 sert de rocade et de limite à cet ensemble. Au sud de la rocade, la commune se prolonge par un vaste espace vert où ont été dessinés l’hippodrome, le circuit du Mans et le circuit Bugatti, ainsi qu’un Technoparc et, plus à l’ouest, l’aérodrome du Mans. Toute la partie qui longe la Sarthe rive gauche est occupée par les usines Renault, la gare de triage et le marché de gros, et diverses zones d’industrie. La commune du Mans est moins étendue sur la rive droite de la Sarthe, et moins peuplée. Vers le nord y ont pris place un échangeur et un centre commercial (les Gallières); du côté de l’ouest sur l’axe de la N157 vers Laval, l’hôpital général et le grand campus universitaire, assorti d’un autre technopole, occupent de vastes étendues. Quatre «zones urbaines sensibles», principalement en grands ensembles de collectifs, ont été reconnues: Bellevue au nord-est (4 200 hab., 42 ha), partagée avec Coulaines; l’Épine au nord-ouest, au nord des hôpitaux (1 700 hab., 24 ha); la vaste zone des Sablons sur la rive droite de l’Huisne (10 300 hab., 115 ha); Ronceray-Glonnières au sud (5 400 hab., 56 ha). Le Mans a largement profité de l’apparition du chemin de fer (1854) à une assez courte distance de Paris, qui la plaçait parmi les «villes de la couronne». Elle a ainsi pu tirer parti d’une série d’initiatives qui ont compté dans son développement. La plus ancienne fut celle de la famille d’industriels Bollée, d’abord fondeurs de cloches, qui se sont lancés ensuite dans la fabrication de véhicules à vapeur (1875) puis à pétrole (dès 1896), orientant en partie la ville vers les transports et les sports mécaniques: les succès des voitures Léon Bollée ont entraîné les essais aéronautiques de Wilbur Wright dès 1908 sur le camp d’Auvours, puis l’invention du circuit et des 24 Heures du Mans en 1923, et même l’installation de Renault en 1936, première forme de décentralisation parisienne. Le groupe Renault occupe toujours de grandes surfaces au sud de la ville sur la rive gauche de la Sarthe, en direction du circuit automobile. Il est principalement représenté par l’usine de chassis (2 050 sal.), auxquels s’ajoutent les tracteurs Claas Tractor (Renault Agriculture, 690 sal.) et le grand garage Renault (160 sal.). Dura Automotive (états-unien, 110 sal.) fabrique des systèmes de commande; carrosserie Gruau (110 sal.), contrôle technique SGS (60 sal.) Dans les usines et ateliers figurent aussi les fabriques de peintures d’art Lefranc-Bourgeois (240 sal., au britannique ColArt); d’électronique STMicro (230 sal., ex-Ericsson ex-Philips, avatar d’une usine qui eut plus de 2 500 salariés), d’appareils d’éclairage LCX Leblanc Chromex (100 sal.); la menuiserie Duval Metalu (80 sal.); matériels électriques Comeca Power (70 sal.); plastiques Fimor (50 sal.); couettes et duvets Drouault (150 sal.); cartonnages CEC (50 sal.). L’agro-alimentaire est surtout représenté par la laiterie Yoplait (320 sal.), installée en 1966 et qui traite 100 000 t par an, et à un moindre degré par la charcuterie Cosme (150 sal.). Une autre réussite fut celle des Mutuelles du Mans, comparable à celle des mutuelles de Niort. Ses principaux éléments sont la Mutuelle du Mans avec MMA-Iard, 2 930 et 420 sal.) et MMA-Vie (930 sal.), Mondial Assistance (400 sal.). Le groupe d’aide à domicile O2 y a également son siège (310 sal.). Dans la finance et les services se distinguent BNP Paribas (75 sal.), la Société Générale (120 sal.), le Crédit Agricole (55 sal.), assurances Allianz (65 sal.), Aviva (90 sal.); crédit et placement DAS (160 sal.), Meilleurtaux (60 sal.); gestion et comptabilité KPMG (50 sal.) et Fiteco (55 sal.), gestion immobilière Mancelle-Habitation (65 sal.) et Foncière Lelièvre (95 sal.). Parmi les services, informatique CGI (120 sal.), Canon (70 sal.) et Safig (80 sal.), ingénierie Geoparts (280 sal.) et Cema (55 sal.), ingénierie pharmaceutique Seripharm (70 sal.), formation d’adultes Gereso (50 sal.); atelier protégé Earta (120 sal.), Vinci (60 sal.). Le Mans accueille aussi les centres d’appels B2S (350 sal.), Téléperformance (260 sal.), le routage DS (95 sal.) Le bâtiment et les services associés incluent les installations électriques Clémessy (160 sal.), Vinci (100 sal.), Garczynski Traploir (85 sal.), et thermiques Scetec (120 sal.) et Garanka (Bûcheron, 70 sal.); constructions Sadrin-Rapin (110 sal.), peinture en bâtiment Vallée (240 sal.) et Lucas (90 sal.), travaux publics Eurovia, 100 sal.); maintenance d’ascenseurs Thyssenkrupp (100 sal.); blanchisserie Les Lavandières (95 sal.), nettoyages TFN (370 sal.), GSF Auriga (275 sal.), Guesneau (150 sal.), Samsic (150 sal.), Ouest-Nettoyage (100 sal.), Atest (85 sal.), Net Plus (80 sal.), nettoyages urbains NCI (80 sal.), MCV (120 sal.); recyclage de résidus Akiolis (groupe Tessenderlo, 100 sal.); gardiennages SPI (170 sal.), Challencin (85 sal.), ProSur (80 sal.) Le secteur des transports comprend principalement les transports urbains Setram (620 sal.), Sncf Mobilités (920 sal.), les transports par autocars STAO (Transdev, 150 sal.), de STEF (320 sal.). Les centres commerciaux comprennent les hypermarchés Carrefour (320 sal.) au sud, Leclerc au NE (290 sal.), Castorama (95 sal.), des supermarchés Carrefour (50 et 50 sal.), Super-U (100 sal.) et Intermarché (60 sal.), les meubles Alinea (85 sal.) ainsi que les entrepôts du groupe Carrefour (400 sal.), Metro C&C (60 sal.) et, en centre-ville, les magasins des Galeries Lafayette (70 sal.) et Fnac (50 sal.). La Poste déclare 650 sal., EDF 360, Enedis 210, GRDF 50, Orange 90. Le commerce est également représenté par les négoces de quincaillerie Beauplet-Languille (105 sal.), de bois et matériaux Foussier Panofrance (PB&M, 80 sal.) Trouillard (Point P, 60 sal.), de tabac Logista (100 sal.), d’équipements d’automobiles Le Hello (95 sal.), AD Normandie-Maine (60 sal.), CBM (60 sal.), de dispositifs médicaux BSN Radiante (65 sal.), d’électroménager GPdis (Léger, 85 sal.), de pharmacie Smith&Nephew (60 sal.); vente à domicile Vorwerk (70 sal.); restauration collective Sodexo MédicoSocial (100 sal.), publicité Adrexo (270 sal.). Le Mans est devenue une ville universitaire de 10 000 étudiants, dont 8 600 à l’Université du Maine, qui comprend aussi des enseignements de droit et économie et l’IUT de Laval: 2 500 en lettres et sciences humaines, 2 500 en sciences, 1 800 en droit et sciences économiques (avec Laval), 600 à l’IUT du Mans, 160 à l’Ensim (École nationale supérieure d’ingénieurs du Mans), 150 au Centre universitaire d’éducation permanente. Le Mans accueille également une École supérieure des géomètres et topographes (ESGT), un Institut supérieur des matériaux (Ismans), une École supérieure des beaux-arts, un Institut technologique européen des métiers de la musique, et deux institutions de la Chambre de commerce, l’Institut supérieur de commerce automobile et l’École supérieure de commerce et de réparation automobile (Escra). Le centre hospitalier régional et universitaire a 3 800 employés et dispose de près de 1 800 lits, auxquels s’ajoutent ceux des cliniques du Pré (400 sal.), de Pontlieue (155 lits, 320 sal.), du Tertre Rouge (130 lits, 120 sal.), Victor Hugo (60 lits, 80 sal.), Delagenière (75 lits), des centres médico-chirurgicaux CMCM (550 sal.), Saint-Cosme et Sainte-Croix (200 et 130 sal., 95 et 150 lits); maisons de retraite Pontlieu (Korian, 105 sal.), Serience (Korian, 85 sal.), les Sablons (Orpea, 60 sal.), Maraîchers (Orpea, 65 sal.), Bérengère (Emera, 60 sal.), le Montheard (Nobleage, 70 sal.). La ville a 16 collèges publics et 4 privés, 9 lycées publics dont 4 professionnels et 13 lycées ou assimilés privés dont 9 professionnels. Le Mans propose à la visite le musée de Tessé (art et histoire, avec une galerie de l’antiquité égyptienne; le musée de la Reine Bérengère, le musée Vert (histoire naturelle), le musée Automobile de la Sarthe, le Centre du patrimoine de facture instrumentale (instruments de musique). La ville dispose de plusieurs salles de spectacle dont un théâtre municipal, l’Espal (palais des congrès et de la culture), le théâtre de l’Éphémère qui utilise le deuxième théâtre municipal (Paul-Scarron), une grande salle moderne Antarès (8 000 places) aux Hunaudières. Le Mans offre plusieurs festivals dont Cité Chanson et Europa Jazz, plus un festival de musique classique à l’abbaye de l’Épeau, et les Chimériques avec la Nuit des Chimères, ainsi que des manifestations de cirque, photographie, musique be-bop. Les 24 Heures automobiles du Mans ont lieu en juin et sont précédées par les 24 Heures moto en avril sur le circuit Bugatti. L’aéroport du Mans (codes LME, LFRM) est pour l’essentiel dans la commune, au sud, à côté du circuit automobile. Il occupe 140 ha, a une piste en bitume de 1 430 m et une en herbe de 970 m, aérogare et aéroclub; le trafic est d’environ 7 000 passagers par an dont 2 000 en vols internationaux, et de 27 000 mouvements d’avions dont 1 400 commerciaux, 5 600 en voyages privés et 20 000 en aéroclub. La commune du Mans a eu 50 000 hab. en 1875, 100 000 en 1946 et a culminé à 152 300 (sdc) en 1975; sa population diminue depuis et a perdu 3 810 hab. depuis 1999. L’Insee fixe l’unité urbaine du Mans à 210 200 hab. (18 communes), l’aire urbaine à 347 100 hab. (123 communes, 201 500 ha). La communauté urbaine Le Mans-Métropole groupe 19 communes et 205 300 hab. sur 26 700 ha. L’arrondissement a 265 300 hab., 47 communes, 83 700 ha. Il était le plus étendu de la région jusqu’en 2006, où il a été amputé de six cantons au profit de l’arrondissement de Mamers, de cinq affectés à celui de La Flèche. Sept cantons portent le nom du Mans, dont 2 avec seulement une fraction d ela commune, trois avec une fraction du Mans plus une commune voisine, un avec 4 communes extérieuresn un autre avec 6 communes. Les 24 heures du Mans. Le circuit des 24 Heures du Mans a été souvent remanié. De grands travaux au cours de l’hiver 2005-2006 ont livré une nouvelle configuration de 13 650 m inaugurée en 2006. Il emprunte la nationale 138 sur environ 5 km entre l’échangeur de la N23 (rocade sud du Mans) et la ville de Mulsanne, notamment par la fameuse ligne droite des Hunaudières; puis, du virage de Mulsanne, s’oriente vers l’ouest et remonte vers le nord par des tronçons de la D140 et de la D139 à la limite de la commune d’Arnage, frôle l’aéroport et englobe le circuit Bugatti; celui-ci est utilisé pour des essais et pour les 24 Heures moto, très contourné et long de 4 180 m. L’épreuve, toujours organisée par l’Automobile-Club de l’Ouest, existe depuis 1923. Le cap des 2 000 km parcourus a été passé dès la première année, celui des 4 000 en 1953, celui des 5 000 en 1967; le record actuel est de 5 335 km, en 1971. Cela représente une moyenne de plus de 220 km/h; le record absolu de vitesse, établi en 1988, a été de 405 km/h sur la ligne droite des Hunaudières. Les tribunes du public sont dans la partie nord du circuit, proches du musée de l’Automobile. Le périmètre du circuit inclut l’hippodrome et le centre de spectacle Antarès dans la partie nord, ainsi que le château des Hunaudières au centre, dans la commune de Mulsanne au bord du ruisseau de Roule-Crottes, qui vient de Parigné-l’Évêque, file vers l’ouest, traverse le circuit puis Arnage où il conflue avec la Sarthe, rive gauche; et, tout au sud, le golf du Mans à Mulsanne. Une troisième épreuve existe au Mans: les 24 Heures en rollers… |