petite contrée de bas-champs au nord de l’estuaire de la Somme et au sud de l’Authie; le terrain est marécageux mais assez bien drainé, parcouru de levées anciennes de galets, les foraines, et séparé de la mer par un large massif dunaire de 2 700 ha. Le bourg principal est Rue, au centre, bâti sur quatre foraines (cordons de galets). Le Marquenterre est traversé par la voie ferrée vers Calais, alors que la N1 et l’autoroute A16 courent sur le plateau de Crécy à l’est. Le pays est cultivé, notamment en tulipes à la mode hollandaise; on y élève le cheval de Henson, franco-norvégien, petit et robuste. Le parc ornithologique du Marquenterre est sur la rive de la baie de Somme, au sud du domaine boisé de Marquenterre, et occupe 250 ha. Au sud Le Crotoy, au nord Fort-Mahon-Plage ajoutent leurs attraits de stations balnéaires. La contrée a appartenu jadis au comté de Ponthieu et, encore assez sauvage, devint commune du Marquenterre en 1199, dotée de franchises et gérée par une communauté de pêcheurs et d’éleveurs. L’ensemble dunaire, indivisible sous l’Ancien Régime, forma la Garenne de Tourmont, du nom du village plusieurs fois menacé par l’avancée des sables; la Garenne, qui occupait 2 800 ha, fut vendue à un bourgeois après la Révolution, puis divisée à partir de 1877. Le plus grand lot, de 1 000 ha, au sud, a pris le nom de domaine de Marquenterre: il fut la propriété d’Henri Jeanson après 1923; c’est à l’initiative de la famille Jeanson qu’a été créée la réserve ornithologique et que le domaine a été planté de pins à la faveur de l’épidémie de myxomatose de 1963, qui l’avait débarrassé de ses nombreux lapins. Effet de mode, le domaine s’est présenté ensuite comme Marcanterra Sea Ranch, avec logo en onciales et forfaits d’hébergement, suivi d’un Marcantera Bois et Plantes d’allure plus écologiste. La propriété a été cédée en 2007 à une entreprise de terrassement d’Amiens. |