lieu-dit de la commune de Montferrand dans l’Aude. Le «col» ou «seuil» de Naurouze, qui figure dans toutes les géographies même élémentaires de la France, n’a rien d’une rupture topographique et encore moins d’une limite historique; il n’est même pas le lieu exact du partage des eaux. C’est une simple trouée dans la côte (cuesta) du Lauragais, œuvre d’un ancien affluent de l’Hers Mort, lui-même affluent de la Garonne; et rien sur la route ou l’autoroute n’indique que l’on franchit une hauteur ni que l’on change de paysage. Mais l’encombrement de la trouée par des dépôts datant de la dernière glaciation, et l’érosion régressive de tributaires de l’Aude (le Fresquel) ont provoqué une capture des têtes de l’Hers Mort, tronqué son haut bassin et introduit une très légère dénivellation, marquant en effet le partage des eaux actuel entre Aquitaine et Méditerranée, dont Riquet a habilement su tirer parti. Du point de vue historique et culturel, le «seuil» se situe en plein Lauragais. Il est vrai que la limite départementale et régionale passe à peu près par là; mais le pays de Castelnaudary s’est toujours senti associé à Toulouse, vers laquelle le portent les relations d’échange et de travail habituelles, les paysages, le climat et l’agriculture, voire les modes de vie et les spécialités culinaires. L’aire de climat méditerranéen, associée à la végétation persistante et à la vigne, ne commence que bien plus à l’est, aux abords de Carcassonne; c’est pour les Toulousains (et les Chauriens) le «bas pays», ou Bas-Languedoc. |