communauté de communes de la Martinique, associant 18 communes (108 500 hab., 54 790 ha); en abrégé, CCNM. Le territoire correspond à l’addition des arrondissements de Saint-Pierre et La Trinité. Basse-Pointe, Le Carbet, Case-Pilote, Gros-Morne, Le Lorrain, Le Marigot (siège), Le Morne-Rouge, Le Robert, Saint-Pierre, Sainte-Marie, La Trinité dépassent 2 000hab. Bellefontaine (1 980 Bellefontainois, 1 189 ha dont 200 cultivés), est la commune la moins étendue de la Martinique; située à 18 km au NO de Fort-de-France, elle a été créée en 1950 par partition de Case-Pilote, sur la côte entre Case-Pilote et Le Carbet. Le finage occupe 3 km de rivage et monte en direction des Pitons du Carbet, jusqu’au morne Govin (674 m). Un terre-plein au débouché d’une petite rivière a permis d’équiper de 1980 à 1995 la centrale électrique de la Martinique (EDF, 100 sal.), dotée de 10 moteurs diesel semi-rapides de 23 MW chacun (de la firme Pielstick de Saint-Nazaire, au groupe allemand MAN) et qui brûle 650 000 t de fioul par an; un port particulier juste au sud du bourg au débouché encaissé de la rivière Fond Laillet permet son approvisionnement direct. Quelques cultures maraîchères (80 ha), pêche au filet (senne). La population a augmenté de 460 hab. depuis 1999 (33%); la commune a un lycée. Le bourg, sur la N2, est dédoublé entre deux débouchés de vallons, Fond Capot relayant Bellefontaine juste au nord. Morne-Vert (Le) (1 840 Morniverdains, 1 337 ha dont 222 cultivés), à 8 km au SE de Saint-Pierre, a été détachée de la commune du Carbet en 1949 et occupe les pentes moyennes et hautes du flanc occidental des Pitons du Carbet. L’agriculture est familiale et morcelée, surtout orientée vers les légumes. La population augmente lentement depuis 1974. Le peuplement est assez dispersé, vers 500 m; le finage atteint le sommet du volcan, à 1 196 m; plusieurs sources chaudes. La population a diminué de 110 hab. depuis 1999. Fonds-Saint-Denis (670 Denisiens, 2 428 ha dont 314 cultivés) est à 7 km à l’est de Saint-Pierre, sur le relief. La commune comprend un petit terroir habité et cultivé à l’ouest, au-dessus de Saint-Pierre, entre la rivière du Jardin des Plantes et la rivière du Carbet; tout le reste est dans la forêt des Pitons du Carbet et y monte à 1 160 m. Deux routes se croisent sur les hauts: la N3 de Fort-de-France au Lorrain (la Trace) et la D1 de Saint-Pierre à La Trinité (la Transversale), qui a été ouverte en 1835. La commune, créée en 1888 seulement, a été peuplée tardivement, vers le milieu du 19e siècle, quand les routes ont pu être ouvertes. La population a décru sensiblement (1 500 hab. en 1961), perdant encore 180 hab. après 1999. On mise sur le tourisme, encouragé par le fleurissement du village, plusieurs cascades, la forêt tropicale. Le canal de Beauregard ou canal des Esclaves, aménagé par les esclaves en 1760 pour desservir le domaine et l’habitation Beauregard au Carbet, est toujours entretenu sur le versant droit de la rivière du Carbet, et se visite aussi. Un observatoire de la sismologie et des volcans a été installé au morne des Cadets, au-dessus de Saint-Pierre. Prêcheur (Le) (1 300 Préchotins, 2 992 ha dont 599 cultivés, est sur la côte, à 9 km au-delà de Saint-Pierre, juste à l’ouest de la Montagne Pelée, et se signale par un phare. Le finage communal dessine un triangle entre la côte et le sommet de la montagne, d’où part un éventail de ravins. Plusieurs plages agrémentent le littoral. Au nord, l’anse Céron et le hameau de l’habitation Céron, une ancienne sucrerie souvent visitée et remontant à 1671, dotée d’un petit musée, signalent la fin de la route. Au-delà, il ne reste que le sentier de 18 km qui mène à Grand’Rivière. Le site dit du Tombeau des Caraïbes, peu éloigné du village et souvent rattaché au Prêcheur, est en fait dans la commune de Saint-Pierre. La population décline lentement mais régulièrement (2 600 hab. en 1967, 1 580 en 1999); l’agriculture paysanne est surtout orientée vers les légumes. Grand’Rivière (570 Riverains, 1 660 ha dont 190 cultivés) est sur la côte nord de la Martinique dans l’arrondissement de La Trinité, 10 km à l’ouest de Macouba par une route très sinueuse (D10), qui s’y achève. Au-delà vers l’ouest en effet, la côte est déserte et n’est longée que par un sentier touristique de 18 km menant à Céron (Le Prêcheur); un autre sentier atteint le sommet de la Montagne Pelée. Le territoire communal monte en pointe jusqu’à son sommet, et compte 4 500 m du littoral septentrional de la Martinique; sa plus grande partie est sous la forêt tropicale, qui colonise peu à peu les pentes du volcan. La commune a été créée en 1888 à partir de Macouba, dont le Bourg du Grand Nord, ancien nom de Grand’Rivière, était une dépendance. On y pratique un peu de pêche et du surf, et des excursions jusqu’à la Dominique, qui est juste en face à 35 km; spécialité de fricassée de crabes (matoutou); hôtel Beauséjour (45 sal.), avec une habitation dont le jardin est classé. Sa situation extrême, à 50 km des villes et 16 km du plus proche collège (Basse-Pointe), sur une côte peu fréquentée, laisse la commune relativement isolée et en voie de dépeuplement sensible (1 560 hab. en 1967, 1 160 en 1982). Elle a diminué de 310 hab. depuis 1999 (-35%). Macouba (1 040 Macoubétins, 1 693 ha dont 620 cultivés) est la commune la plus septentrionale de la Martinique, au milieu de la côte nord dans l’arrondissement de La Trinité. Le village se tient au-dessus d’une petite falaise, à 5 km ONO de Basse-Pointe et 40 km NO de La Trinité. La commune a 4 500 m de côte et son finage monte en pointe au sud jusqu’au sommet de la Montagne Pelée; elle est à moitié forestière. Après le tabac, on y a cultivé cacaoyers et caféiers, puis la canne à sucre; la banane domine à présent (389 ha). Quelques petits hameaux se dispersent sur son territoire, qui abrite une distillerie réputée (rhum J.M. Crassous de Médeuil, 35 sal.) au Fonds Préville, dont la canne vient d’une proche plantation de 50 ha (Bellevue); l’habitation Macouba emploie 45 sal. sur sa plantation; espace de loisirs du Verger. Macouba est le nom d’une raie d’eau douce. La population, un moment stable (2 300 hab. en 1967, 2 270 en 1999) a diminué de plus de moitié depuis 1999. Ajoupa-Bouillon (L’) (1 770 Bouillonnais, 1 230 ha dont 390 cultivés) est dans l’arrondissement de La Trinité, 30 km ONO de celle-ci, 8 km au SO de Basse-Pointe. Sans accès à la mer, cette petite commune s’étire d’ouest en est sur les pentes orientales de la Montagne Pelée. Elle est limitée au nord par les gorges de la Falaise, très visitées pour leurs sites taillés dans les andésites, et pour leurs cascades; au sud et à l’est, la limite suit le cours de la rivière Capot, où l’on va voir le saut Babin. La commune a été créée en 1889 à partir du finage de Basse-Pointe et le bourg se tient vers 260 m sur la route de Fort-de-France au Lorrain (N3). Le nom évoque une cabane (ajoupa) et un ancien colon (Bouillon), d’origine languedocienne; se signalent le sentier botanique et floral des Ombrages, une église du 19e siècle, la bananeraie Eden (45 sal.), les jardins de l’Ajoupa (entreprise agricole avec serres et horticulture, notamment de nombreux hibiscus). La commune est connue pour son abondance d’écrevisses (z’habitants), base de la spécialité gastronomique locale, et pour ses cultures d’ananas; mais les bananiers occupent presque la moitié de la surface cultivée. La population est à peu près stable depuis 1982, après avoir décliné. Ajoupa-Bouillon est le siège du Pays d’accueil touristique du Plein Nord. |