(81 730 Tamponnais, 16 543 ha) est une commune du sud de la Réunion, dans la CA du Sud. La ville proprement dite est à 8 km au NNE de Saint-Pierre, autour de 500 m d’altitude, au croisement de la petite route des Hauts (D3) et du grand axe de la N3 qui relie Saint-Pierre à Saint-Benoît. La commune est séparée de l’océan par celle de Saint-Pierre, mais occupe toutes les pentes orientées vers le sud entre les deux grands massifs de Cilaos et de la Fournaise, de part et d’autre de la N3. La population poursuit une forte croissance: 48 400 hab. en 1990, 61 300 en 1999. L’habitat est très dense dans toute la partie méridionale, entre 400 et 800 ou 1 000 m. Au centre géométrique de la commune se trouve le village de la Plaine-des-Cafres (ex-«23e kilomètre»), qui a des équipements touristiques (hébergements, Maison du caméléon, Palais du fromage, jardin de sculptures végétales dit Jardin d’amour, etc.) et qui donne accès au piton Hyacinthe (1 372 m, panorama). Plus haut mais toujours sur la N3, Bourg-Murat (ex-«27e kilomètre») est un autre gros village très fréquenté, vers 1 500-1 600 m; il est classé «village créole» et doté d’un observatoire vulcanologique avec muséum (Maison des volcans). Il offre aussi une Maison d’accueil du pays des Hautes Plaines, une ferme laitière, et contient un terrain militaire avec une unité du 4e RSMA (Régiment du service militaire adapté). Les sources minérales Reilhac sont proches du piton de la Grande Montée qui s’élève à 1 839 m, et captées depuis 1857 au profit du Tampon et de Saint-Pierre. La «plaine des Cafres» est un haut plateau cultivé qui occupe tout le nord de la commune, jusqu’au col Bellevue (1 606 m), d’où la route redescend au nord vers la côte du Vent. La forêt y a été très largement défrichée entre 1900 et 1920 au profit des cultures de géraniums, dont la Réunion fut un temps le principal producteur mondial. Côté ouest, la commune est limitée par le profond ravin du Bras de la Plaine, dont le pittoresque «Grand Bassin» (cascades, accès par téléphérique) est dominé par le village du Bois Court, apprécié pour son belvédère avec large vue sur le Grand Bassin, et sa curieuse horloge hydraulique; une microcentrale hydroélectrique, alimentée par conduites, y a été installée en 1971 avec une puissance de 4,6 MW, pouvant fournir 10 GWh/an. Côté est au contraire, le relief monte jusqu’à la crête qui domine la rivière des Remparts (point de vue), et qui dépasse 2 000 m; un appendice de la commune accède même au bord de l’ancien cratère de la Fournaise, aux pitons des Feux à Manzac (2 384 m) près de l’oratoire Sainte-Thérèse. Une route de montagne va du Tampon au Rempart oriental et, par l’îlet de Notre-Dame-de-la-Paix (sentier botanique), rejoint ensuite La Plaine-des-Cafres. Enfin, c’est de Bourg-Murat que part la route forestière de 30 km qui passe par le hameau de la Grande Ferme et permet d’atteindre le Cratère Commerson puis le belvédère du Pas des Sables (2 354 m) et aboutit à Bellecombe (2 319 m), d’où l’on a la plus proche vue sur le cratère de la Fournaise. Le Tampon, dont en dépit de l’apparence le nom semble malgache (tampony désigne un belvédère), a reçu des colons dès les années 1720. Elle devint au 19 siècle le fief des Kerveguen, qui rassemblèrent quelque 16 000 ha au-dessus de 600 m et lancèrent même leur propre monnaie entre 1859 et 1879… Longtemps dépendance de Saint-Pierre, Le Tampon n’est une commune que depuis 1925. La diffusion de l’automobile lui a valu plus tard une très forte croissance, soutenue par ses sites d’altitude, qui en font l’une des grandes communes résidentielles de l’île. De 13 000 habitants en 1931, elle est passée à 21 000 en 1961, 36 000 en 1975, 48 000 en 1990 dont, alors, la moitié vivaient au centre-ville; à cette date, 8 000 étaient comptés à Trois-Mares et 4 000 au Pont-d’Yves au NO, 3 200 à Bras-Creux au NE, 1 400 à Bérive à la limite SE, tandis que La Plaine-des-Cafres et Bourg-Murat en avaient 6 600. La croissance (2,7% par an entre 1990 et 1999, abaissée à 0,8 de 2010 à 2020) est en partie due au solde naturel (+1,0%); le solde migratoire était devenu élevé dans les années 1990 (+1,2%) mais est redevenu négatif dans les années 2010. Le centre-ville a un bel hôtel de ville moderne avec une grande pergola triangulaire fleurie (la Pyramide). En 1994 a été installé le Campus Sud de l’université de la Réunion, dans les locaux de l’ancienne École militaire préparatoire qui avait été inaugurée en 1972; ce campus comporte trois sections principales: éducation physique et sportive (Staps), français langue étrangère, sciences du bâtiment et de l’environnement. La commune a une clinique avec hémodialyse Durieux (55 sal.), deux centres commerciaux E.Leclerc (110 sal.) et Carrefour (110 sal.); volailles Aviferme (65 sal.), voyages Bègue (70 sal.), gestion immobilière Sodegis (100 sal.); nettoyage Eno Nett (65 sal.), traitement d’ordures Sudec (70 sal.) La commune compte cinq collèges publics et un privé, et trois lycées publics dont le plus peuplé de l’île (2 400 élèves), une maison familiale rurale; une unité de soins de longue durée, un établissement de la Croix-Rouge et une clinique, plus un dispensaire à la Plaine des Cafres; un théâtre, un musée. Mais elle offre bien moins d’emplois (17 700) qu’elle n’a d’habitants au travail (24 400), une partie de ses habitants s’employant à Saint-Pierre. Deux nouveaux cantons portent le nom du Tampon; ils se partagent la commune (40 600 et 40 200 (hab.). |