(2 060 Tignards, 8 163 ha dont 510 de bois) est une commune du département de la Savoie dans la CC Haute-Tarentaise, 24 km au SE de Bourg-Saint-Maurice sur la route du col de l’Iseran, à 1 550 m. Le village originel est sur un site de verrou de l’Isère, derrière lequel a été édifié le puissant barrage qui contient le réservoir du Chevril. Le barrage, achevé en 1952, a 160 m de haut et 296 de large; il retient 230 Mm3 d’eau et le plan d’eau occupe 274 ha à 1 778 m. C’est dans une petite vallée affluente, à l’ouest, que se situe le lac de Tignes proprement dit, d’origine naturelle mais aménagé, qui occupe 25 ha à 2 086 m. Ses abords ont été occupés par l’urbanisation du Lavachet en aval, du Val Claret en amont; celui-ci est équipé d’un terrain de golf, et d’un funiculaire vers la Grande Motte. À l’est de Tignes, le grand cirque de la Sassière a reçu en 1959 un autre lac de barrage, qui porte son nom et occupe 40 ha (10 Mm3) derrière un barrage de 23 m de haut et 315 m de long. Le cirque est dominé au nord par la Grande Sassière (3 747 m), à l’est par la Tsanteleina (3 602 m), au sud par le Dôme (3 017 m) et porte le glacier de Rhèmes Golette; le cirque et le large vallon qui le prolonge au-dessus de l’Isère sont intégralement protégés depuis 1973 par la réserve naturelle de la Grande Sassière (2 233 ha); centrale électrique souterraine au débouché sur l’Isère. Tignes est également devenue une grande station de sports de neige et de glace. C’est d’ailleurs pourquoi elle échappe presque entièrement au parc national de la Vanoise, sauf en deux petits secteurs au NO près du dôme de la Sache et au SO près de la Grande Motte. La station est tout entière sur le versant gauche, à l’ouest du sillon de l’Isère. Elle comporte quatre sites, deux majeurs et deux mineurs. Le plus haut est celui de la Grande Motte, qui monte à 3 656 m et domine l’angle SO de la commune, mais que le territoire communal n’atteint pas; le site, englacé, est protégé par une réserve naturelle dite de Tignes-Champagny (999 ha), mais a reçu 5 remontées dont le funiculaire qui part de Val Claret, et il est surtout recherché en été. Le site principal est autour du lac de Tignes et porte le nom de la Tovière, ensemble de hauteurs dominant à la fois le lac de Tignes et le grand lac du Chevril et culminant au Lavachet à 2 652 m. Il est complété à l’ouest par le site du Palet, où passe également le GR5 et où a été construit le refuge du Col du Palet. Enfin, au-dessus du village de Tignes, le site de l’Aiguille Percée monte à 2 778 m et a été équipé de 7 remontées mécaniques. L’ensemble totalise 96 remontées mécaniques dont 2 funiculaires, 4 télécabines et 4 téléphériques, 137 pistes et 11 stades, 10 000 ha. La capacité d’accueil est de 30 000 lits, dont la moitié commerciaux. La fréquentation est évaluée à 2 millions de nuitées par an, et 1 600 000 journées de skieurs. La clientèle est étrangère pour moitié. La station a reçu deux villages du Club Méditerranée, Aquarius les Brévières (90 sal.) et la Grande Motte au val Claret (75 sal.); et dix centres de vacances plus cinq résidences de tourisme, et même cinq centres de balnéothérapie; parc d’aventures, sites de parapente, grotte de glace aménagée, et bien entendu «snowpark». Tignes fait partie avec Val-d’Isère de l’Espace Killy, nommé d’après le célèbre champion de ski. Les principaux employeurs sont le Club Méditerranée, la STGM (Société des téléphériques de la Grande Motte) qui gère les remontées mécaniques de la Grande Motte (200 sal.) et du Val Claret (les Aimes, 110 sal.) et la Sagest (Société d’aménagement et de gestion de Tignes, d’économie mixte) comme agence de voyages et de promotion (140 sal.); le Village Montana emploie 50 personnes. Tignes a 6 000 résidences secondaires (1 000 résidences principales). La commune a eu plus de 1 000 hab. dans la première moitié du 19e s., 400 seulement en 1931, 850 au moment des grands travaux de barrage (1954) et à nouveau 420 en 1962, puis sa population a régulièrement augmenté avec la mise en tourisme; les 2 000 hab. ont été atteints en 1990; la population a baissé de 180 hab. après 1999. |