Capesterre-Belle-Eau 

(17 790 Capesterriens, 10 330 ha) est une commune de la Guadeloupe, dans l’arrondissement de Basse-Terre et la CA Grand Sud Caraïbe. Le bourg est à 26 km à l’est de la préfecture sur la côte sud-est de la Basse Terre. Le nom de Capesterre est celui que les marins donnaient habituellement à la côte au Vent. Il a été enjolivé pour le distinguer de Capesterre de Marie-Galante, qui est dans la même position géographique.

La commune possède un vaste front de mer convexe d’environ 17 km, de dessin assez régulier. Son territoire monte en triangle jusqu’à la Soufrière et aux Sans-Toucher; la moitié de la surface est occupée par la forêt et les savanes d’altitude, assez peu accessibles sauf par la route D4 qui mène au site encaissé du Grand Étang (20 ha) et près des chutes du Carbet, trois spectaculaires cascades de 110, 115 et 20 m qui reçoivent annuellement 500 000 visiteurs. La partie cultivée se tient sur les basses pentes, mais tout de même sur environ 4 km de largeur.

Sur la côte, au nord, l’agglomération de Sainte-Marie est connue pour ses plages, et fut le lieu du premier débarquement de Christophe Colomb en 1493, ce que commémorent un buste, et une plaque «au Caraïbe inconnu»… La distillerie de rhum Espérance (Longueteau-Monrepos) est proche, vers l’intérieur sur l’ancien domaine du marquisat de Sainte-Marie. Un peu au sud, une autre agglomération associe les quartiers de Poirier au nord, Doyon, Grand Bassin et Changy au sud, et la longue file de maisons du village-rue de Carangaise vers l’intérieur, le long de la rivière du Corps de Garde. Changy s’orne d’un temple hindou. Sur le bas plateau en arrière s’éparpillent les maisons de Cambrefort, Bois-Riant et Moravie, entourées de plantations.

La ville de Capesterre est juste au sud du petit delta formé par les alluvions de la Grande rivière de Capesterre (ou la Capesterre) et de la rivière du Pérou, qui s’avance en mer à la pointe de Capesterre. Sur la croupe entre les deux rivières, au nord-ouest du bourg, s’est développé l’Îlet Pérou. Côté sud, le ravin de la rivière Saint-Denis sépare du bourg les quartiers plus méridionaux de Cayenne et du Moulin à Eau. Le bourg a peu de monuments, mais est orné de flamboyants et, vers le sud au-delà du Moulin à Eau, prolongé par une allée majestueuse ombragée de plus de 400 vieux palmiers plantés en 1850 (allée Dumanoir).

La côte méridionale est plus rocheuse et la montagne s’avance plus près du littoral, contraignant la N1 à s’élever et l’habitat à se morceler en petits hameaux. La rivière encaissée du Trou aux Chiens marque la limite sud-occidentale de la commune, où sont les hameaux du Trou aux Chiens et du Trou aux Chats. Un peu au nord sur le relief, la D5 passe par le hameau des Palétuviers au pied de la Petite Montagne.

Au-dessus du village littoral nommé Bananier, qui a un petit port de pêche, la butte de la Petite Montagne est déjà à 434 m; Saint-Sauveur est également sur le littoral, entre Bananier et le bourg; au nord trône l’habitation de Bois-Debout, au centre d’un grand domaine de plantation entre rivière du Carbet et rivière Saint-Sauveur. Sur les pentes douces à l’ouest de celui-ci, se sont développés des lotissements au milieu des plantations, comme Fonds Cacao, complété par Cacoville et Cacador, et par Routhiers et Marquisat un peu plus haut; ou, de l’autre côté du ravin du Carbet, l’Habituée où l’on visite les jardins de Saint-Éloi. Quelques pétroglyphes ont été découverts dans la commune.

Ces terroirs produisent une bonne part, peut-être la moitié, des bananes de la Guadeloupe, ainsi que des légumes et des fleurs tropicales. Environ 3 600 ha sont exploités dans la commune, dont 2 700 en bananiers, 130 en légumes et pas davantage en canne à sucre; l’élevage est très secondaire (1 100 porcins et 700 bovins, 5 000 volailles). Un centre de recherche agronomique (IRFA) au hameau de Neuf Château est spécialisé dans les fruits tropicaux, tout au nord de la commune. Non loin, sur les hauts de Sainte-Marie, la plantation de bananiers dite Grand Café Bélair de 30 ha, dotée d’un petit aérodrome pour les traitements, est largement ouverte à la visite. Les hauteurs au-delà de 400 m sont couvertes par la forêt jusque vers 1 100 m; au-delà, les sommets de la Soufrière sont nus; la limite communale y atteint 1 456 m.

La population n’avait que très légèrement augmenté en 30 ans (18 100 hab. en 1974, 19 100 en 1990), et a perdu 890 hab. après 1999. La commune a pour équipements principaux un gros collège (1 250 élèves), un lycée professionnel, un hôpital local de 50 lits (dont 10 en médecine). Elle n’a aucun hébergement touristique en dehors de quelques gîtes. Les plantations Bois Debout ont 130 salariés, la quincaillerie SQS 20. La commune a 37% de chômeurs (près de 3 000) et totalise 3 400 emplois. Sur 5 000 habitants ayant un emploi, 2 700 travaillent dans la commune, soit les trois quarts. Le niveau de revenus est bas, seulement 19% des ménages sont imposés sur le revenu. Toutefois, Capesterre s’illustre comme un haut lieu de perception des aides agricoles de l’Union européenne.

Le nouveau canton correspond à la commune.

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